Chapitre 9

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🎶 Layto, Neoni, Arcando - Ghost Town 🎶

ANNA

Tout doucement, j'ouvre les yeux. La lumière de la lune filtre à travers les feuillages, mais ma vue reste floue, comme si un voile opaque s'était installé devant mes paupières. Une sensation de vertige m'envahit, me faisant tanguer sur mes genoux, lorsque je me redresse. Une nausée soudre se fait sentir, grattant ma gorge. Je serre les mains sur mon ventre, mais la douleur est trop vive. A quatre pattes, je me penche et rends tout ce que j'ai dans l'estomac sur le sol humide de la forêt, le bruit de ma souffrance se mêlant au murmure du vent.

— Je m'y attendais, dit Aym en riant. Les chasseurs ont les tripes aussi bien accrochées que ceux d'un oiseau.

Je lève les yeux, et je le vois, assis nonchalamment sur une grosse pierre grise, les coudes sur ses genoux et un sourire moqueur sur le visage. Il semble parfaitement à l'aise, comme si tout cela était un jeu pour lui.

— Mais on est où, là ? demandé-je, la panique et l'agacement se mêlant dans ma voix, tandis que je me remets sur mes jambes péniblement. 

Devant moi, la forêt s'étend à perte de vue, ses arbres immenses se dressant comme des sentinelles silencieuses. Au loin, le murmure d'une rivière résonne, créant une mélodie apaisante qui contraste avec mon état chaotique. Seule la lueur argentée de la lune éclaire timidement les alentours, projetant des ombres dansantes sur le sol.

— Dans la forêt, répond-il avec un haussement d'épaules, comme si tout été normal.

— Merci, j'avais remarqué, le fusillé-je du regard. Et Ted ? interrogé-je, une boule de crainte se formant dans ma gorge.

— Toujours dans cette espèce de sous-sol, dit-il un brin d'ironie dans sa voix.

Mes yeux s'écarquillent à cette nouvelle, réalisant l'ampleur de la situation et le danger.

— Ramène-moi là-bas ! exigé-je.

— Hors de question, rétorque-t-il du tac au tac, les bras croisés sur son torse musclé, affichant un air de défi.

Je me redresse, chancelante, mes jambes encore tremblantes sous l'effet de la nausée. J'attends un instant pour retrouver mon équilibre, puis je m'avance vers lui d'un pas déterminé, chaque mouvement étant un combat contre mes propres sensations.

— JE T'AI DIT DE ME RAMENER !!! m'écrié-je, ma voix résonnant dans le calme nocturne.

Il balance la tête en arrière et éclate de rire, un son franc et décontracté. Ce n'est pas un rire sinistre ou diabolique, mais un rire sincèrement amusé. Je le fixe, médusée, ne comprenant pas ce qui lui prend.

— A quoi tu joues, connard ? Je n'ai pas de temps à perdre avec tes conneries, m'emporté-je, la colère bouillonnant en moi. C'est quoi le truc ? T'essaies d'aider ton pote, là... ce Amon ?

A ces mots, son regard change d'un seul coup. L'amusement qui éclairait son visage disparait, remplacé par une froideur glaciale. C'est comme si une ombre s'était abattue sur lui, le rendant presque menaçant.

— Je viens de te sauver la vie, p'tite chasseuse, dit-il d'un ton grave. Tu pourrais au moins me remercier.

A mon tour, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, un son amer et sarcastique. Je m'avance encore vers lui, jusqu'à me retrouver à seulement quelques centimètres de son corps. La proximité me fait réaliser à quel point il dégage une chaleur intense, presque troublante, qui contraste avec l'air frais de la nuit.

Fire in the soul Où les histoires vivent. Découvrez maintenant