Constellation lunaire

Chapitre 1

OK. On m'a perdu. Mais s'il y a un développement d'histoire auquel je crois dans l'univers d'Harry Potter, c'est celui-ci. Pour moi il est évident que dans le troisième tome, les retrouvailles entre eux deux aurait du être le moment des révélations ; ils ont été amants quand ils étaient jeunes, et sont toujours aussi épris l'un de l'autre que quelques dix ans auparavant (un jour, j'écrirai cette scène de mon point de vue). 

Bref, voici une petite nouvelle. Alors, si elle commence gentiment, ce n'est le cas de la fin. Certains me connaissent et ont l'habitude, pour les autres, je vise un public averti. Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez. 

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« J'ai eu une idée. » Haussant un sourcil, Lupin releva à peine les yeux de son manuel de défenses contre les forces du mal. Allongé depuis plus d'une heure sur son lit, dans des dortoirs déserts, il regarda son meilleur ami s'échouer à côté de lui. Sirius s'allongea sans plus de manière, ses boucles en couronne autour de son visage paisible.

« Quelle idée ? soupira Remus.
_ Je veux me venger de ma mère. De ma famille. De tous ces hypocrites. »

Le châtain attendit sans répondre. Il savait de quoi le brun voulait parler. L'avant-veille, juste avant les vacances, Sirius avait reçu une beuglante de sa mère, concernant une de ses dernières farces. Mais il n'avait pas été pris, pour cette farce. Le seul qui le savait coupable, et qui avait pu le dénoncer, était Régulus. Depuis, Sirius ne décolérait pas à ce sujet. Il avait même jusqu'alors refusé de rentrer chez lui pour les vacances, tenant compagnie à Lupin qui ne rentrait jamais chez lui.

« Et j'ai besoin de toi.
_ Ah oui ? En quoi ? »

De ses longs doigts fins et pâles, il attrapa le livre de Rémus pour le lui faire baisser de force. Le jeune loup, sans le fermer, le posa sur son ventre. Il découvrit le visage de Sirius, penché au-dessus de lui. Ses yeux pétillaient de cette malice qui le représentait si bien. Ses cheveux tombaient sur son front, encadraient ses joues creuses.

« Tu seras mon acolyte dans cette joyeuse farce qui fera enrager ma mère, et avec un peu de chance, la fera mourir de fureur.
_ Quel monstre ou créature veux-tu introduire dans le manoir des Black ?
_ Aucun. Mais... Et si... Toi et moi... Jouions à un jeu ?
_ Quel jeu ? murmura Rémus. »

Il n'aurait pas avoué que le sourire se dessinant sur les lèvres de son meilleur ami lui remuait quelque chose en son fort intérieur. Quelque chose d'agréable mais qu'il n'osait pas évoquer, avec son séduisant, incroyable, charismatique, splendide, et si intelligent meilleur ami. Lui n'était rien d'autre qu'un misérable adolescent trop dégingandé, trop intéressé par les livres et le calme de sa solitude. Il était déjà bien trop chanceux de l'avoir dans son cercle d'ami.

« Fait croire avec moi que nous sommes ensemble.
_ Ensemble ? hoqueta Rémus.
_ Ensemble. Genre... Ensemble. Toi et moi.
_ Mais ca ne va pas bien ? Pourquoi tu me demandes ça ?
_ Pour faire enrager ma mère, enfin, imagine ! Toi et moi ! Un Black, non pas seulement avec un garçon, mais en plus, avec un loup ! Elle serait folle.
_ C'est non.
_ Pourquoi ça te gêne ?_ Enfin, tu te rends compte de ce que tu me demandes ?
_ Je ne vois pas pourquoi ça te dérange, on fait ça tout le temps !
_ Non, Sirius, tu fais ça avec James. Parce que ça vous fait rire, d'attirer tous ces regards sur vous quand vous vous amusez à vous câliner, à vous embrasser pendant les soirées de Gryffondor pour faire rire les autres et gagner vos paris débiles. Pourquoi tu ne lui as pas demandé ça à lui, d'ailleurs ?
_ Il est parti tôt ce matin. Il est rentré chez lui.
_ Demande à Peter alors !
_ Mais, mon loup, comment voudrais-tu que ce soit probable ? Moi, attiré par Peter ?
_ Parce que moi c'est plus probable peut-être ? Et ne m'appelle mon loup.
_ Je ne te demande rien de plus que de mentir, un tout petit peu. Même pas besoin de me toucher, si ça te gêne tant. »