Des retrouvailles inattendues

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La ville commençait à tomber dans la nuit, et ses bars, restaurants venaient de se remplir, par des foules de personnes. C'est normal après tout, c'est un vendredi soir de vacances. Octobre est un mois qui offre de belles couleurs dans les milieux urbains, en rougissant les feuilles des arbres, qui tombent petit à petit sur le sol, et forment des traînées clairsemées de gris bétonné, d'orange et de jaune. Une ambiance chaude pour des températures automnales, qui s'enfoncera bientôt dans l'hiver. J'attendais mon ami en sillonnant la rue avec ses bancs, sa piste cyclable, les rambardes qui séparent du fleuve juste en dessous. J'ai mis une tenue décontracte, pas trop habillée, mais l'idée de revoir mon ami m'émoustille quand même, mais ce que je veux dire c'est que je n'ai pas voulu mettre une tenue séduisante ou aguicheuse pour l'occasion. La dernière fois que nous nous sommes vus, je lui avais confié mes sentiments et mon attirance. Il n'éprouvait pas la même chose que moi, et nous sommes restés amis. J'ai bien vécu cette situation, mais mon attirance n'a pas disparu pour autant, même des mois après.

Je prenais mon mal en patience, déjà 17h10, mon cœur bat plus fort, 10 minutes de retard. Je décide d'aller faire un petit tour vers les boutiques non loin de moi pour l'attendre, si jamais il devait arriver bien plus tard que prévu. En me dirigeant, je vois au loin une silhouette familière, mais je n'ai pas pris mes lunettes de vue. Un homme plutôt grand, des cheveux très foncés. C'est bien mon ami (désiré). Je suis extrêmement troublée en le reconnaissant. Nous nous regardons et il s'approche de moi pour me saluer, on se fait un check. Je ne pensais pas être à ce point en émois en le revoyant. Il portait une veste foncé qui soulignait la largeur de ses épaules, une cravate noire, une chemise bleu marine, et des chaussures de costume. Je bave sur place, et ma surprise est si grande que je ne pouvais m'empêcher de le regarder bouche bée.

- Il y a un problème avec ma tenue ? Tu fais une drôle de tête ! me demande-t-il d'un air perplexe.

- Non rien du tout ! Je ne m'y attendais pas ! bafouillais je

- Tu veux dire ? dit-il en arquant ses sourcils

- Non rien, il n'y a pas aucun problème !

- D'accord. Répondit il en reprenant son air habituel.

Nous partîmes à travers la pénombre des rue, faiblement allumées par des lampadaires. Il y avait beaucoup de monde en centre-ville, et il me proposa d'aller boire un verre dans un bar qu'il connaît bien. Je me laisse guider, et pendant ce temps nos conversations tournent autour des jeux-vidéo, et du cinéma.

- Quel est ton film d'horreur préféré ? l'interrogeais je

- Tu es le tueur dans Scream pour me poser cette question ?

- Peut-être bien, répondis je avec un sourire carnassier.

- Et bien c'est justement Scream mon préféré, et même les suites.

Nous arrivons devant les vitres d'un bar chaleureux, aux écritures en néon jaune, et des dessins de bières. Je n'ai pas l'habitude de fréquenter les bars, et je rentre timidement pendant que mon ami ouvre la porte. J'entends de la musique de style rock, métal, ce sont mes genres préférés, je me dis que je vais passer une bonne soirée, en merveilleuse compagnie. Il y a du monde, mais ce n'est pas étouffant, je me sens toute petite au milieu de tous ces gens, qui ont l'air tellement plus adulte que moi, et surtout à côté de lui. Il est si grand, j'avais presque oublié, et cela m'impressionne toujours. Je n'ai pas trop l'habitude boire, ou de commander de l'alcool, je choisis alors au Contoire en bafouillant, que je vais prendre un verre de vin rouge, alors que la spécialité du bar c'est plutôt les bières. Bref. Nous allons nous asseoir, sur une tableau au fond, et il se met en face de moi. L'idée que nous genoux puissent se toucher par inadvertance me chauffe. La soirée vient à peine de commencer et je suis déjà submergée par des pensées érotiques. Moi en train de lui déboutonner sa chemise, ou bien de le tirer vers moi avec sa cravate. Je rêvasse et nous continuons notre discussion, et il commence à me parler d'un film muet allemand qu'il rêverait de voir. Les sujets que nous abordons sont souvent de niche, très orientés sur des choses intellectuelles, comme le cinéma, l'histoire, la littérature. Le courant passe si bien avec lui, que je ne vois jamais le temps passer. Il passe si vite. Je rêverais que nos discussions durent une éternité, mais surtout sur un oreiller. Au fur et à mesure que je sirote mon verre, la température monte en moi, je me sens bien, légèrement pompette, mais je garde le contrôle de mon esprit et de mes actes. Je le regarde intensément et je contemple ses lèvres charnues, et j'écoute de manière religieuse le son de sa voix. Je suis ébahie sans aucune raison. Je me demande s'il est génial ou si c'est juste moi qui le voit ainsi, mais peu importe, ce dont je suis sûre, c'est que je rêve de faire " des parties de cache cache" avec lui, pour rester sobre. Je suis entre amour, désir, et passion, mais tant pis, je rêve d'assouvir cela. Nos jambes se frôlent. La première fois, je ressens un frisson parcourir ma colonne vertébrale. La deuxième fois, c'est moi qui fait exprès, mais un peu gênée. Je le vois alors rougir légèrement, un sourire se fendre sur ses lèvres. Est-il simplement gêné ou il y a t il une ouverture pour moi ? Je commence à le scruter à nouveau sous toutes ses coutures, j'en profite et j'analyse en même temps. S'est-il si bien habillé dans le but de me plaire ? Cela me semble tout d'un coup très probable.

Des retrouvailles inattenduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant