Mon souvenir perdu (Mein verlorenes Gedächtnis)

Chapitre 24

     Je le rejoins à son bureau. Cette fois vêtu d'un costume trois pièces. Je toque ensuite à la porte.
  Je suis nerveux et pas à l'aise à l'idée que rien ne le cache vraiment. Je ne veux pas attirer l'attention, pas sur ça au moins.
  "Buenos Dias, Joon-ho ! Comment vas-tu ?
  Je lui salue d'un signe de tête.
  - Bonjour, M. García. Je vais bien et vous ?
  - Bien, merci. N'est-ce pas une bonne journée pour commencer à travailler ?
  - Si, en effet." lui réponds-je avec un sourire.
  Je me suis forcé, oui. Mais seulement parce que je ne veux pas paraître arrogant et irrespectueux.
  J'entre dans son bureau et on s'assoit à une table ronde qui se situe dans un coin de la pièce. On parle un peu de nous, histoire de faire un peu plus connaissance.
  Il est italien et espagnol. C'est donc de là d'où vient sa beauté et son charisme avec une mâchoire très bien définie qui plus est.
(les clichééés)
Par contre, il est vieux. Enfin par rapport à mon âge. 39 ans, c'est beaucoup comme écart, non ? J'en ai que 21.
"Joon-ho ? Vous m'écoutez toujours ?
- Oh ! Um, non, excusez-moi. Je me suis perdu dans mes pensées pendant un instant. D'ailleurs, vous n'avez pas besoin de me vouvoyer. Vous êtes bien plus vieux que moi, ne le prenez pas mal."
Il ricane légèrement. J'ai dit quelque chose de mal ?
- Permet moi de te tutoyer alors."
Je lui donne un signe de tête en guise d'approbation.
"Donc tu es arrivé ici parce que tu as rencontré Eva, c'est ça ? Je ne savais pas qu'elle pouvait convaincre quelqu'un de venir, surtout quelqu'un qui a des parents très influents comme les votres.
- Je vous pris de ne pas me référer à mes parents.
- Je respecte ton choix. il se racle la gorge. Revenons en au sujet. Tu avais un travail avant de venir ici, pas vrai ? Tu as mis dans ton dossier que tu as travaillé chez Eclipse Architects pendant un mois. Pourquoi avoir quitté une entreprise aussi prestigieuse pour finir dans un cabinet indépendant ?
- Eh bien, je ne me plaisais pas là-bas. C'est aussi simple que ça."
Il hoche de la tête en signe d'écoute.
Il est attentif à ce que je dis. Il m'écoute vraiment. Il me respecte et me vouvoyait bien que je sois beaucoup plus jeune que lui. Il est chaleureux et accueillant. Il est tellement... meilleur.

À un moment, Mlle. Gallo nous rejoint mais seulement pour nous informer qu'un client viendra pour une demande de rénovation.
Je ne participe pas vraiment à la discussion et mes yeux se dirigent vers la pièce dans laquelle nous sommes.
De grandes fenêtres permettent un accès facile à la lumière du soleil. Il y a un petit sofa d'une couleur beige très agréable. Bien que les couleurs dominantes soient le blanc et le noir, on arrive à prendre en compte les touches de beige et la couleur du bois du bureau. La salle est sobre mais accueillante. C'est à la fois simple et complexe.
Je pourrais bien me plaire ici. Enfin, c'est déjà mieux que le bureau de Bas- mmh, non, je ne veux plus dire son prénom.

    Mon cœur est trop étrange. Déjà que j'aimais les filles et là j'ai l'impression que ce n'est plus le cas. Mais en plus, il n'est pas mon genre. Il a un caractère exécrable et je le connais à peine. Alors pourquoi quand je pense à lui, mon cœur commence à battre de plus en plus vite même si je peine à ne pas refouler ses sentiments.
  J'ai aussi cette impression qu'il m'est familier, ce sentiment de déjà vu - pourtant c'est impossible.
Et si je prends rendez-vous chez un psychologue ? Peut-être que j'ai quelque chose qui se rapproche du syndrome de Stockholm ? Mais qu'à la place d'être attiré par mon ravisseur, je serais attiré par quelqu'un de cruel et sans-cœur ?
Non, non. Je ne vais pas aller jusque là. Enfin, je crois. J'espère du moins...
"[...] Bon, nous avons fini avec ça. Une pause s'impose."
Ça me fait sortir de mes pensées. Il se lève de sa chaise puis Eva et moi faisons de même.
Je n'ai pas écouté ce qu'ils se sont dit et j'espère que ce n'est pas trop important ou que je ne suis pas dans le sujet parce que sinon ils vont croire que je n'arrive pas à me concentrer et que je n'écoute rien à ce qu'ils disent.
Même si c'est la vérité...