Les vacances (Helenie)

Chapitre LXXXII

Salut à tous,
Petit bonus
Bonne lecture ;)

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Le vendredi matin, le retour à la réalité parisienne fut un peu tourmenté. Dès l'aube, Sony avait commencé à appeler sans relâche, cherchant à joindre Lenie pour discuter de quelques détails urgents. Lenie laissa son téléphone vibrer sans y prêter attention, consciente que ce n'était pas le moment. Elle les rappellerait plus tard, quand elle serait prête à affronter le tumulte de la journée. Là, elle voulait juste savourer ce calme, cette chaleur réconfortante dans les bras d'Helena.

« Il abuse... Un lendemain de Saint-Valentin, vraiment... » grogna Lenie dans le cou d'Helena, sa voix pleine de mauvaise humeur, mais aussi de tendresse. Elle se nicha contre elle, son corps nu frissonnant au contact de la peau chaude d'Helena.

Helena caressa doucement le dos nu de Lenie, ses doigts glissant avec délicatesse le long de ses tatouages, chaque mouvement chargé de tendresse et de réconfort. « Ça va aller, » murmura-t-elle d'une voix apaisante, comme pour chasser les tensions du monde extérieur. « Ils peuvent attendre, » ajouta-t-elle, ses lèvres effleurant le sommet de la tête de Lenie dans un geste protecteur, presque maternel. Elle savait que ce moment, là, dans leurs bras, était bien plus précieux que tout le reste.

Elles finirent par rentrer chez elles, retrouvant la quiétude de leur maison. Helena, avec sa routine rassurante, commença à préparer un repas rapide pour le midi, coupant et assaisonnant les ingrédients avec une aisance familière. De la cuisine, elle entendait les éclats de voix de Lenie, dont la conversation au téléphone avec la maison de disque semblait de plus en plus tendue. Les soupirs agacés de Lenie se faisaient entendre, sa frustration palpable.

« Non, je ne vais pas enregistrer demain, c'est le weekend ! Et lundi, nous partons avec Helena à Bruxelles, si vous étiez au courant ! » Lenie élevait la voix, l'irritation dans ses mots, les dents serrées. « Je suis disponible la semaine d'après, pas avant ! » Sa voix tremblait d'agacement, chaque phrase portant l'écho d'une exaspération qui montait en elle.

Helena s'arrêta un instant dans la préparation du repas, son cœur serré à l'idée de voir Lenie se laisser submerger par ces pressions professionnelles. Ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé pour elles, pas ce qu'elle désirait pour leur moment ensemble. Elle s'approcha de la porte de la cuisine, jetant un regard furtif dans la direction de Lenie, l'inquiétude marquant son visage.

Dans le salon, Lenie faisait des allers-retours, ses pas se faisant de plus en plus pressants, comme si elle cherchait à évacuer une frustration grandissante. Chaque mouvement semblait chargé d'une énergie mal canalisée, et la tension montait dans sa voix, qui se faisait plus tranchante à mesure que l'appel avançait. Ses gestes étaient nerveux, ses mains s'agitant par moments, comme pour accompagner ses mots, alors qu'elle essayait de rester calme malgré le poids de la situation.

« Je vous ai déjà dit que je ne suis pas disponible avant la semaine prochaine, » lança-t-elle d'un ton ferme, son regard perdu dans l'espace devant elle, comme si elle cherchait à se ressaisir. Helena pouvait presque sentir la colère contenue de Lenie à travers l'épaisseur de la pièce, une colère qui semblait vouloir exploser à chaque nouvelle remarque de l'autre côté du fil.

Le cœur d'Helena se serra un peu plus, elle savait que Lenie avait du mal à poser des limites, et ce genre de pression ne faisait qu'aggraver sa frustration. Elle posa doucement le couteau, son regard ne quittant pas Lenie. C'était plus fort qu'elle, Helena ressentait ce besoin de prendre soin d'elle, de la protéger de ce stress inutile.

Alors qu'Helena s'approchait de sa compagne, Lenie reprit d'un ton ferme. « Je serai au studio le 25 mars, pas avant. Envoyez-moi la démo et le texte, je serai prête. » Il y eut un moment de pause, un silence lourd qui sembla suspendre l'air. « Voilà, là on est d'accord. Tu vois que ce n'est pas si dur, Sacha. » Lenie raccrocha brusquement, un soupir lourd d'agacement s'échappant de ses lèvres. Ses doigts se portèrent immédiatement à ses tempes, massant la peau d'un geste mécanique, cherchant à apaiser la douleur sourde qui s'était installée dans sa tête.