i like the way you kiss me by artemis

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Elle était là. Avec ses épaisses boucles rebelles, aussi sombres que le ciel est clair aujourd'hui. Je suis venu en claquettes chaussettes la chercher à l'aéroport dès que j'ai lu la nouvelle : elle est en France, pas dans son pays paumé au milieu de l'océan; pas à dix mille kilomètres de moi.

Elle est là, avec moi.

Je la vis, perdue parmi la foule sentimentale de gens, qui semblaient ne pas la remarquer, elle, le coquillage parmi l'écume de la mer. Je la vis, 

avec son air inquiet, son nez que j'aime tant, froncé par la confusion et l'angoisse, ses lèvres pincées, les sourcils plissés, les yeux réduits en deux fentes pour tenter de se repérer dans cet immense aéroport.

J'hésite à lui faire un signe de la main, ou à passer quelques instants de plus à la contempler. Elle est encore plus belle qu'en appel. Elle est plus rayonnante que par message. 

Finalement, elle me remarque et je vois ses yeux se remplir d'émotion. Des larmes. Moi, je pleure depuis que je l'ai aperçue à la sortie de l'avion Tananarive-Paris.

Voilà des mois d'attente pour ce jour.

Elle court vers moi, et je jette mon téléphone à terre pour la rattraper. Et si je tombe ? Et si je trébuche ? Et si je faillis ? Qu'importe, elle est là. Elle est là, elle ne partira plus.

C'est irréel quand je la prends contre moi. Mes bras s'enroulent autour de son dos et j'enfouis immédiatement mon visage dans son cou, incapable de la regarder. Elle est là, elle m'enlace, elle pleure et elle sourit. Elle est vraie, elle est réelle. Si c'est un rêve, 

laissez moi rêver.

— Ma muse... tu es donc bien réelle..., finis-je par murmurer.

Elle lâcha un sanglot mélangé à un rire.

Je n'osais pas l'embrasser. On perd ses moyens quand on est pas derrière un écran.

— Je n'ose pas, fis-je bêtement.

— Moi non plus, avoua t-elle.

Nos yeux s'enfoncèrent les uns dans les autres— je jurai pouvoir m'y noyer.

— Je suis tellement amoureux de toi que ça fait battre mon coeur de nouveau, murmurai-je, déposant un fin baiser sur sa joue.

Elle ne fit pas un bruit, mais son doux sourire silencieux exprimait bien plus qu'une tempête de syllabes aurait pu dire—le silence est lourd, mais apaisant.

— Tu es réel, Arte ?

Me demande-t-elle soudain.

— Oui. 

Répondis-je, en lui prenant la main.

— Et je t'aime, Vanille.

Et ses yeux soupirèrent la réciprocité quand nos visages se scellèrent.


[SONG : i like the way you kiss me - artemas]

hé oui, c'est un jeu de mots héhé


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