Mikaëla
Notre pull a beau être élu le plus beau, sous les applaudissements de toute la famille, je ne suis plus vraiment là. J'ai perdu toute capacité de concentration au moment précis où les lèvres de Valentino ont frôlé les miennes. Son haleine de café, ce parfum unique qu'il dégage naturellement. La seule ombre au tableau c'est l'odeur de mon shampoing vanille sur ses cheveux. Enfin. Je crois que ça me plaît qu'il n'ait pas eu le choix que de me l'emprunter. Ça donne l'illusion qu'il a passé la nuit dans mon lit, avec moi.
D'ailleurs, c'est exactement ce que mon père imagine, à en juger par son regard surpris quand il a noté la senteur vanillée sur le cuir chevelu de mon soi-disant petit ami. Valentino a aussitôt esquissé un sourire et, sans ciller, a inventé une histoire farfelue sur une « douche commune » pendant laquelle j'aurais renversé mon shampoing sur sa tête. Il a même ajouté, l'air de rien, que j'étais « une sacrée coquine ».
Et j'ai même pas réagit ! Tellement j'étais encore dans le flou à cause de son approche.
Valentino glisse sa main sur ma hanche et embrasse mes cheveux. Mon cœur s'emballe. Ouais, ce type est vraiment pas mal... Bon, d'accord, vraiment canon. Et très sexy avec son regard sombre, ses tatouages, ses bras... Mon Dieu, ces épaules larges et...
Je me donne une claque mentale. Ce n'est pas suffisant pour qu'un cœur s'emballe, si ? Enfin, c'est juste... physique...
— J'ai des appels importants à passer. J'aimerais le faire dans un endroit calme, murmure-t-il.
Frissons. Ok... J'ai pas l'impression que mon corps a envie de se calmer.
J'acquiesce, un peu trop vite peut-être, et lui suggère d'aller dans la chambre. Je plaisante en ajoutant qu'il pourra s'enfermer pour éviter que ma mère débarque avec un plateau de charcuteries et un bol de lait en pleine conversation sérieuse. Un sourire en coin étire ses lèvres avant qu'il disparaisse dans le couloir.
J'ai chaud. Exactement là où sa main s'est posée. Ça brûle encore quand je le regarde – ses fesses principalement – monter les escaliers.
— Tu as touché le gros lot, lance Allegra en s'approchant, un verre de champagne à la main et les yeux rivés sur mon « mec ».
Je suis dans l'obligation de lever ma tête vers elle si je veux croiser son regard. Son mètre quatre-vingt lui donne toujours cet air de supériorité. Elle n'est pas plus grande que Valentino, mais lui ne me regarde pas de haut. Avec lui, je me sens à ma place, à l'aise. À ses côtés, je me sens vue, pas écrasée. Mais Allegra, elle, sait parfaitement comment me faire sentir aussi minuscule qu'une fourmi. Une fourmi qu'elle piétinerait volontiers si elle le pouvait.
On s'entendait bien, avant. Avant que son copain ne jette son dévolu sur moi et ne m'embrasse contre mon casier, dans un couloir que je croyais désert. J'attendais Allegra. Un flash est apparu. Quelqu'un nous a pris en photo, et la rumeur a fait le tour du lycée en un claquement de doigts.
Je suis devenue une traînée en un rien de temps.
Il me plaisait, je l'admets. Allegra savait que j'étais fascinée par lui, que je jalousais leur relation. Mais il n'était pas seulement son copain ; c'était aussi mon prof de français, avec dix ans de plus que moi. Je n'avais que quinze ans... Je n'étais pas en tort, pas responsable, il m'a cherché, m'a séduite et je pensais que je l'intéressais réellement. J'étais jeune et naïve et il disait qu'Allegra et lui c'était seulement pour s'amuser, qu'il ne voyait que moi.
Connard.
Elle ne m'a jamais pardonnée. Depuis, nous nous voyons uniquement pendant les fêtes. Elle en profite pour me rabaisser dès qu'elle en a l'occasion, toujours subtilement pour que nos parents ne remarquent rien, et moi, j'encaisse. Je ne veux pas que tout vole en éclats. Enzo ne vient déjà plus ; si Allegra partait aussi, il ne resterait que Matteo, Alessandro et moi. La famille ne peut pas exploser par ma faute. Alors je retiens mon souffle, accepte ma sentence, subit les conséquences des erreurs du passé.
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J'ai kidnappé un mafieux pour Noël
RomanceMichaela veut offrir à sa mère le plus beau cadeau de Noël : tous ses enfants réunis autour du sapin. Mais chaque année, son frère Enzo manque à l'appel, trop absorbé par son travail. Décidée à changer la donne, la fleuriste élabore un plan audac...