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Le soleil perçait à peine à travers les rideaux, mais je pouvais déjà sentir la chaleur qui envahissait la pièce. Je me suis réveillé lentement, comme si chaque mouvement me demandait un effort. Mais quelque chose m'empêchait de bouger : Zélia. 

Elle était là, dans mes bras, collée contre moi, son souffle régulier effleurant ma peau. Son parfum, une combinaison de douceur et de ce côté sauvage que j'adorais, flottait autour d'elle. Et merde, même après tout ce temps passé dans ce monde de merde, je n'avais jamais ressenti ça pour quelqu'un.

Par habitude, je voulais la pousser doucement et partir avant qu'elle se réveille, mais quelque chose me retenait. Ses cheveux, un peu en bataille, se répandaient autour de son visage, et j'avais l'impression de ne jamais vouloir quitter cette tranquillité. Je n'avais pas l'habitude de me sentir aussi... attaché. Et encore moins de vouloir que cette putain de nuit dure pour toujours. Chaque fois que je la regardais, elle me frappait de plus en plus, comme une claque qu'on n'aurait jamais vu venir.

La nuit dernière... putain, c'était quelque chose d'incroyable. Je n'avais jamais ressenti ça, ce genre de connexion, ce truc qui te prend aux tripes et te fait oublier tout le reste. Avec elle, tout semblait naturel, mais tellement intense. Son corps contre le mien, ses mains qui me touchent... bordel, je n'étais même pas préparé à ça. D'habitude, tout ça c'est juste du plaisir éphémère, des moments volés. Mais avec Zélia, c'était différent. C'était plus, bien plus. Et merde, ça me perturbait. Je voulais pas flancher, pas maintenant. Pas avec tout ce que j'avais à gérer avec le gang. Mais chaque moment passé à ses côtés me foutait dans un état d'esprit où je me demandais si je pouvais vraiment rester aussi froid. Non, je me répétais, c'est juste une nuit. Une nuit incroyable, certes, mais rien de plus. Mais je savais au fond de moi que ça ne serait pas si simple.

Je savais que je ne devais pas m'attacher, qu'elle n'était qu'une distraction, mais il y avait quelque chose chez elle qui me faisait perdre le contrôle. Je voulais savoir ce qu'il y avait derrière cette façade, derrière cette carapace qu'elle s'était forgée. J'avais l'impression que tout ce qu'elle montrait au monde n'était qu'un masque, et je voulais voir ce qu'il y avait sous. Putain, ça me rendait fou.

Elle bougea doucement et un sourire involontaire s'afficha sur mon visage. J'essaie de cacher mon amusement, mais merde, il n'y a rien de plus sexy qu'une fille qui se réveille dans tes bras, surtout quand c'est elle. Ses yeux s'ouvrirent lentement, et elle me lança un regard embrouillé, presque adorable.

— T'as bien dormi ? lui demandai-je en souriant, ma voix encore rauque de sommeil.

Elle cligna des yeux, un peu surprise, puis un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle n'a même pas besoin de parler pour me rendre fou, mais elle le fait quand même.

— Pas vraiment, j'ai l'impression d'être passée sous un camion, dit-elle en se redressant légèrement, tout en étirant ses bras.

Je me marre. La voir essayer de cacher sa gêne avec son petit côté râleur, ça me fait encore plus craquer.

— T'aurais dû me dire que tu voulais dormir, princesse, je t'aurais laissé plus de place, mais t'as pas cessé de t'installer contre moi toute la nuit.

Elle me lança un regard mi-mortel, mi-amusé. Ah, ce regard. Ce putain de regard. C'était comme si elle savait que je la rendais dingue, tout en me détestant pour ça. C'était exactement ce que je cherchais.

— Arrête,  je vais finir par t'étrangler.

Je rigole. Elle est mignonne quand elle est agacée. Et pourtant, chaque geste, chaque mot, chaque battement de ses cils m'envoient en enfer. Il n'y a rien de plus... merdique que de devoir rester froid alors qu'elle est là, à un centimètre de moi.

— Allez, viens, on va manger un truc, histoire de pas mourir de faim, lui dis-je en me levant du lit.

Elle grogne, mais se lève aussi, me suivant dans le salon. En traversant le salon, on tombe sur Lorenzo, Louna et Diego qui semblent être déjà en mode décontracté, discutant tranquillement autour d'un café.

— Vous avez bien dormi, vous deux ? lança Diego avec un sourire en coin, sa voix un peu trop intéressée à mon goût.

Je fronce les sourcils, mais Louna, elle, ne pouvait s'empêcher de rigoler. Merde, c'est comme si tout le monde avait senti qu'il s'était passé quelque chose, même si rien n'avait été dit.

— Ouais, on va dire que j'ai bien dormi, répondis-je en haussant les épaules, tout en me dirigeant vers la cuisine.

Zélia, juste derrière moi, me jette un regard furtif avant de s'installer à côté de Louna.

— Alors, ce que vous en dites, une petite journée au lac pour changer d'air ? propose Diego, en jetant un regard vers moi. Il y a un soleil de ouf dehors.

Avant que je puisse répondre, Zélia lève la main.

— Je suis partante, ça pourrait être trop bien, dit-elle avec un sourire en coin, un peu plus détendue.

Lorenzo hoche la tête, et tout le monde semble d'accord. Merde, si elle veut y aller, je vais devoir y aller aussi. Parce qu'une journée avec elle au lac ? Ça me tente aussi, plus que je ne veux l'admettre.

— Allez, c'est réglé, on se prépare, annonce Diego.

Tout le monde se met en action, se dirigeant vers leurs chambres pour s'habiller, et moi je reste là, une main sur le comptoir, me demandant ce que je suis en train de faire. Parce que ce que je ressens pour Zélia, putain, ça va pas m'arranger dans mes affaires. Mais un jour, je finirai bien par comprendre pourquoi cette fille me fait aussi facilement perdre le contrôle.

Et bordel, ça me fait chier.

Sous les néons de l'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant