Les derniers jours étaient passés dans un tourbillon d'adrénaline et d'habitudes qui se construisaient peu à peu. Depuis que je m'étais retrouvée avec eux, à traîner tous les cinq ensemble, il semblait y avoir une sorte de stabilité. Chacun avait son rôle, et nous nous complétions d'une manière ou d'une autre.Mais à la fin de chaque journée, quelque chose me surprenait toujours : Amos.
Tous les soirs, c'était pareil. À force de fatigue, de nuits longues et de journées mouvementées, je me retrouvais dans ses bras, épuisée, m'endormant à ses côtés comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Au début, je m'étais dit que c'était juste une habitude. Rien de plus. Une sorte de réconfort après une journée trop chargée, un espace de calme au milieu du chaos. Mais ce qui m'étonnait, c'était la facilité avec laquelle nous en étions arrivés là. Avec lui, il n'y avait pas cette tension gênante ou cette hésitation qui pouvait exister dans d'autres relations. Non. Ses bras autour de moi, juste là, et pourtant... il n'y avait rien d'autre. Pas un mot de plus, pas un geste plus intime. Juste une douceur qui se déployait dans le silence. Et c'était... surprenant.
Parce que, bien sûr, je savais qui il était. Amos n'était pas du genre à se montrer vulnérable. Il avait ce masque de dureté, d'indépendance, qui ne laissait pas de place à la faiblesse. En public, il était distant, distant avec tout le monde. Et Dieu sait qu'il n'avait pas l'habitude de rester tranquille avec une fille. On m'avait dit des choses à son sujet, comme cette remarque de Diego : "Amos, c'est pas un type pour rester dans l'ombre, il enchaîne les coups d'un soir, t'as intérêt à pas trop t'attacher, Zélia." Ce n'était pas un secret. Il n'était pas du genre à s'accrocher, à faire des compromis. Mais avec moi... Il semblait changer.
Mais je n'avais pas le temps de me poser des questions. Aujourd'hui, j'avais un programme bien rempli, et je devais me concentrer sur autre chose que mes réflexions sur Amos.
Le QG était bruyant, rempli de l'agitation habituelle des membres qui se préparaient. Maria m'attendait déjà, son regard sérieux et déterminé comme à son habitude. Elle était la meilleure pour ce genre d'entraînement. En un instant, elle m'avait mise dans l'ambiance.
— Aujourd'hui, tu vas apprendre à te fondre dans l'ombre, Zélia, dit-elle. C'est une question de discrétion, d'agilité. Si tu veux être prête pour infiltrer des lieux sensibles, tu dois maîtriser les mouvements silencieux.
Je hochai la tête, prête à l'écouter. Je savais que chaque seconde de cet entraînement serait cruciale. Maria était sans pitié, mais c'était ce que j'aimais chez elle. Pas de temps pour les blagues, pas de place pour la faiblesse. L'instant d'après, elle me fit courir autour de la salle, puis elle me donna des instructions sur la manière de glisser silencieusement d'un coin à l'autre, d'esquiver les obstacles, de m'adapter à chaque mouvement.
— Tu dois anticiper, Zélia. Ne laisse pas ton corps se rigidifier. Reste fluide, sois un fantôme, invisible. Plus tu seras capable de te déplacer sans faire de bruit, plus tu seras dangereuse.
J'avais l'impression que mes muscles ne suivaient pas toujours le rythme. Mes jambes étaient déjà endolories à force de m'exercer à me déplacer silencieusement, de me cacher, de m'immobiliser pour éviter d'être repérée. Il n'y avait pas de place pour l'hésitation. La précision dans les gestes était vitale. Si une infiltration devait avoir lieu, ce genre de formation allait déterminer notre succès ou notre échec.
Après des heures de travail intense, je m'effondrai, à bout de souffle, mais fière de ce que j'avais accompli. Maria me regarda un instant, un léger signe de satisfaction dans ses yeux.
— Pas mal, Zélia. Mais n'oublie pas : la vraie épreuve, c'est quand ça ne sera plus juste un entraînement. Là, il n'y a plus de place pour l'erreur.
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Sous les néons de l'interdit
Roman d'amourAmos et Zélia n'étaient pas faits pour s'entendre. Entre les provocations, les regards noirs et les piques acides, leur vie de campus est vite devenue un champ de bataille. Zélia le trouve insupportable avec son arrogance de bad boy. Amos, lui, ne s...