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Amos

Je sortis de la salle de bain, mon esprit en ébullition. J'étais pas du genre à me laisser emporter facilement, mais putain, ce que je venais de voir m'avait foutu dans un état de rage que je ne contrôlais plus. Les bleus sur son corps. Bordel, comment c'était possible qu'elle cache ça ? Chaque putain de marque qu'elle portait m'envoyait un signal, un putain d'avertissement, et j'avais l'impression de ne plus savoir quoi en faire. La rage me montait à la gorge. Ça avait commencé comme un petit jeu, cette tension entre nous, ce mystère qui m'intriguait, mais là, ce n'était plus de la curiosité. C'était plus profond que ça.

Je m'étais fichu de ces mystères au début, pensais que c'était juste une histoire de garder ses secrets, mais ça, là, c'était bien plus grave que ça. Elle était ma putain d'obsession, et tout ce que je voyais, ces putains de bleus sur son corps, ça me foutait un coup de poing dans l'estomac. Ce n'était pas une simple blessure qu'elle essayait de cacher, de dissimuler sous son masque de fierté. Et moi, je me devais de savoir. Je ne pouvais pas continuer à fermer les yeux.

Je traversai le salon, ne prêtant même pas attention à ce que Diego et Lorenzo branlaient sur le canapé. Je n'étais pas là pour ça. Je voulais des réponses. Louna était là, tranquille comme d'habitude, et je savais qu'elle savait. Elle était la meilleure amie de Zélia. Et elle savait sûrement ce qu'il se passait. Elle devait savoir. Elle avait les putains de réponses.

Je la regardai en traversant la pièce, sentant ma patience se consumer à mesure que je m'approchais d'elle. Elle me regarda brièvement, mais c'était trop facile de voir qu'elle ne voulait pas m'en dire plus.

— Louna, viens, on va dehors. J'ai besoin de te parler, dis-je, ma voix plus dure que je ne le pensais.

Elle se leva lentement, ses yeux fuyant les miens, mais je n'avais aucune envie de jouer. Je n'avais pas besoin de son ignorance, pas ce soir. Je la suivis jusqu'au balcon, où le silence était plus lourd. Je pouvais déjà sentir la tension entre nous deux, la mienne plus forte que jamais.

Une fois dehors, je la fixai intensément. C'était bon, cette fois. Elle n'échapperait pas.

— Qu'est-ce qui se passe avec Zélia ? demanda-je, les mots explosant presque de ma bouche. Tu sais ce qu'il se passe, Louna. Dis-moi ce que je dois savoir.

Elle détourna les yeux, sa nervosité évidente. Je n'étais pas dupe. Je savais qu'elle savait. Et merde, elle n'avait aucune excuse pour me laisser dans l'ignorance.

— Il ne se passe rien du tout, tu te trompe, murmura-t-elle enfin, la voix brisée.

Ça me foutait encore plus en rogne. C'était pas un jeu. C'était plus sérieux que ça. Bien plus grave. Je sentais la colère bouillir dans mes veines, mais je contrôlais encore un peu.

— Tu te rends compte ? Elle a des bleus sur le corps, Louna. Des putains de marques. Et toi, tu fais quoi ? C'est quoi ton putain de rôle, là ?

Louna sursauta comme si je venais de la frapper. Je la dévisageai, mais même si c'était dur à dire, elle devait savoir. Elle devait comprendre.

— Ce n'est pas ce que tu crois Amos, ce n'est pas si simple, répondit-elle d'une voix tremblante.

La frustration me dévora encore plus.

— Non, c'est pas normal. T'es sa meilleure amie, merde ! Tu fous quoi là ?

Elle ferma les yeux, une larme prête à couler, et son regard me brûla. Putain, j'avais fait une erreur en disant ça. Je m'en voulais de l'avoir blessée, mais j'étais trop en colère, trop désespéré. Je voulais juste qu'elle comprenne.

Je laissai échapper un soupir, passant une main dans mes cheveux. Merde. Je savais que ce n'était pas le moment pour en vouloir à Louna, mais je ne pouvais pas me retenir. Il fallait qu'on agisse. Il fallait qu'elle parle.

— Demain matin, elle va me dire ce qu'il se passe, et peu importe ce que ça coûte, dis-je d'une voix froide, en me détournant d'elle.

Je rentrai dans l'appartement, les nerfs tendus. J'avais l'impression que j'allais exploser si je restais plus longtemps dans cet état. Je n'étais pas prêt à accepter qu'elle continue à vivre avec ce secret. J'avais déjà trop vu de gens se détruire sans rien dire. Pas elle. Pas Zélia.

Je m'arrêtai un instant, les poings serrés, la rage toujours présente. Elle allait devoir tout me dire, tout avouer. Demain, je serai là, et elle n'avait pas le choix.

Je passai la porte de la chambre, l'esprit toujours en vrac. Je la trouvai là, tranquille, endormie dans son petit coin, et putain, ça me rendait dingue. Elle avait l'air si... fragile dans son sommeil. C'était presque trop pour moi.

Je m'assis doucement à côté d'elle, la regardant, la fixant. Elle semblait tellement calme, comme si rien de ce qui se passait autour d'elle n'avait d'importance. Je la pris dans mes bras sans réfléchir, attirant son corps contre le mien. Elle bougea à peine, mais ne se réveilla pas. Merde, c'était plus simple que je ne pensais.

Je la serrai plus fort, sentant son corps contre le mien. C'était ce que je voulais, pas juste cette distance qu'elle mettait entre nous. Merde, même si ça me perturbait, j'avais besoin de ça. Et putain, je savais que je pourrais pas rester là à jouer à l'aveugle. Elle avait des secrets et je devais savoir même si moi aussi j'en avais.

Je fermai les yeux, tout le stress de la journée s'éloignant peu à peu.

Sous les néons de l'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant