4. Ma lumière

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Ava

Le lendemain, la lumière filtre à peine à travers la petite fenêtre, créant une ambiance lugubre. Je me redresse lentement, encore engourdie par la douleur et le vide de la nuit précédente.
– Réveille-toi, ma chérie, soufflé-je à l'oreille de Stacy.

Elle se tourne brusquement vers moi, ses yeux écarquillés trahissent la peur qui l'habite.
– Je ne t'avais pas entendu revenir... Tu... tu vas bien ?

Je lui offre un sourire qui se veut rassurant, même si je sens que mon visage est marqué par la fatigue et la souffrance.
– Oui, je vais bien, dis-je, tentant de cacher l'horreur que j'ai vécue.

C'est juste une nuit difficile...

Mais je peux voir dans son regard qu'elle n'est pas convaincue. Ses yeux cherchent une vérité que je n'arrive pas à lui donner. Puis, son regard se pose sur mes bras, sur mes jambes, et je vois son expression changer. Les traces de la nuit précédente sont là, visibles et indéniables, comme des cicatrices de mes souffrances. Elle voit les marques, les coups, les bleus, et son visage se décompose.

– Ava... non, tu... tu ne vas pas bien.

Je déteste que ses mots résonnent avec tant de vérité. Je veux la protéger, lui offrir l'illusion que tout ira bien, mais je sais que je ne peux pas lui mentir éternellement.
– C'est juste... des égratignures, dis-je, tentant d'apaiser sa peur.

Ça va guérir.

Mais elle ne lâche pas mon regard, sa détresse est palpable.
– Comment peuvent-ils... Comment peuvent-ils nous faire ça...

Je me sens piégée, les larmes aux yeux. Comment lui expliquer l'inexplicable ?

– Je... je ne sais pas, Stacy.

Je prends ses mains dans les miennes, essayant de lui donner un peu de réconfort.

– Reste forte, je t'en prie. Je te sortirai de là.

Son regard s'adoucit un peu, mais je vois encore l'inquiétude. Chaque jour est un combat, et maintenant je réalise que je dois aussi combattre pour elle, pour que cette lumière d'espoir ne s'éteigne pas.

*****

Le bruit des pas résonne dans le couloir. Mon cœur se serre automatiquement.

La porte s'ouvre brutalement, et des filles entrent, affolées, leurs visages blêmes illuminés par la lueur rougeâtre de la pièce. Leurs cris aigus résonnent dans l'espace confiné, emplis de terreur et de désespoir. Je me rue vers elles.

– Chut ! chut ! Calmez-vous, je vous en prie ! murmuré-je presque en suppliant, posant mes mains sur leurs épaules. Ne criez surtout pas !

Mais la panique est trop forte. L'une d'elles, une petite brune aux yeux écarquillés, secoue la tête.
– Ils vont nous tuer ! Je ne veux pas mourir !

Je me penche, prenant son visage entre mes mains, l'obligeant à me regarder.
– Écoute-moi, je te promets que tout ira bien si nous restons calmes. Ils ne doivent pas nous entendre. Si nous crions, ils viendront et ce sera bien pire.

Je peux voir l'angoisse dans ses yeux, mais je lui souris, essayant de lui transmettre un peu de ma force. Peu à peu, les autres commencent à se calmer, réalisant que nous sommes toutes dans le même bateau, prisonnières de cet enfer. Je passe d'une fille à l'autre, leur murmurant des mots de réconfort, essayant d'apaiser leurs craintes.

Le temps passe, mais l'atmosphère reste lourde. Je jette un coup d'œil à Stacy, qui me regarde avec une expression de terreur, et je sais que je ne peux pas céder.

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant