Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 50

Hayra ( pdv )

Mes paupières sont si lourdes que ça en devient particulièrement dérangeant. J'ai énormémement de mal à ouvrir les yeux, ma tête est particulièrement douloureuse, mes lèvres et ma gorge sont sèches mais le plus perturbant je pense que c'est bien le poid de mon corps. Il ne m'a jamais semblé aussi lourd. J'avais à peu près la même sensation quand j'étais restée allongée pendant quatre jours. Ça fait combien de temps que je suis là ?

J'ai réussi à sauver Henrickson ?

Je... Je ne suis pas morte ? Si ?

Il faut que je vérifie. Je tente plusieurs fois d'ouvrir les yeux malgré le fait que j'ai l'impression d'avoir cent tonnes au bout de chacun de mes cils. Je lutte un petit moment avant d'enfin y arriver. Mes paupières se décident enfin à m'écouter et je tombe fort heureusement sur le plafond de ma chambre à Estellya. Peut-être que je suis vraiment morte mais au moins je suis chez moi.

Je sens mes cils battre nerveusement puisque je suppose que ça fait un bon moment que mes yeux n'ont pas vu la lumière. Malgré le fait qu'il fasse nuit noir, j'ai du mal avec cette luminosité. Je sens du mouvement prêt de ma cuisse gauche.

Qu'est ce que... Qu'est ce que c'est ?

Je tente de tourner la tête mais il semblerait que le reste de mon corps est tout aussi capricieux que mes paupières. Je persiste un moment jusqu'à ce que je puisse enfin bouger la tête. Je tourne rudement la tête à ma gauche et laisse mes yeux lentement s'écarquiller quand ils se posent sur des fil d'argent. Ils scintillent sous le clair de lune et je ne peux m'empêcher de sourire en regardant sa petite bouille endormie. Il est installé si sereinement et que bien que j'ai envie de sévèrement le réprimander pour son idée farfelue de dormir sur le sol, je ne peux m'empêcher d'être comblée de bonheur.

Il est vivant et certainement en bonne santé.

Il est vivant...

J'ai réussi à le sauver.

J'ai réussi.

Henrickson dort si paisiblement que j'en oublierais presque cette sordide lettre que je lui ai laissé et comme j'ai dû le faire souffrir à lui laisser mon royaume. Je me doute bien qu'il a dû mal le vivre s'il est là à dormir sur le sol juste à côté de moi. Je lui ai avoué mes sentiments à travers une lettre tout en sachant pertinemment que je ne survivrai pas à sa mission de sauvetage.

C'était si cruel.

J'aimerais le réveiller et lui dire mille mots doux et lui offrir des centaines de baisers. J'ai envie de le couvrir d'amour niais pour tenter de me faire pardonner et soigner toutes les blessures que je lui très certainement infligé en le mettant aux commandes de mon royaume. J'aimerais tenter de me faire pardonner maintenant ou dans les plus bref délais mais il doit bien plus avoir besoin de sommeil que de mes excuses pour l'instant.

Je ne dis rien et tente de lever mon bras pour le poser sur sa tête mais c'est peine perdu. Mon bras ne me répond pas et il est tellement lourd que je n'ai pas nécessairement envie de me battre avec. Ce n'est pas grave.

Nous avons tout le temps devant nous pour tenter de recoller les morceaux et bénéficier de réconfort. Je sais que ça devait être de la torture peu importe le temps que j'ai passé allonger là. Je le sais parce que savoir qu'il avait disparu et ne pas l'avoir à mes côtés me peinait au point d'agir assez inconsciemment pour aller le chercher moi même. J'étais certes pressée par le temps mais c'était définitivement stupide et je ne m'en rend compte que maintenant. J'étais et je suis certainement dans un état de santé pitoyable.