Samy la zarbi

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Deux semaines se sont écoulées depuis notre sortie à la salle d'arcades. Depuis, Evan et moi nous sommes devenus beaucoup plus tactiles et proches qu'avant. On se fait des câlins, on a sans arrêt des eyes contact, on est pratiquement tout le temps ensemble. Bref tout le délire des couples sauf les bisous et les baisers. Pourtant tout le monde pense que nous en formons un. Même Rhyter et Nana. Vous l'aurez compris, ils ont facilement deviné pour mes sentiments à son égard. Les filles au collège ne le collent plus tellement pour mon plus grand plaisir. Donc je dirais que tout va bien dans le meilleur des mondes !

Là, les cours sont terminés et je range mes affaires. Et m'apprête à quitter la salle de classe.

- Euh...Excuse-moi Zoé.

Je me retourne vers la voix provenant de mon dos. Je tombe sur Samy, une fille de ma classe à qui je n'avais jamais vraiment parlé. Pourtant depuis qu'on est enfant, on s'est toujours retrouvée ensemble mais on s'est jamais spécialement rapprochée. Elle est tout le temps dans son coin, elle ne parle pas avec grand monde et sensiblement tout le monde la qualifie de bizarre . J'ai toujours préféré me faire une idée des gens et des situations plutôt que d'écouter les commentaires débiles des autres.

- Oui, Samy. Je peux faire quelque chose pour toi ? Lui demandé-je en lui souriant de plus belle.

- Je...je....
Elle garde un moment de silence.

- Tu ?
Je poursuis pour l'encourager à me parler.

- Tu voudrais pas venir dormir chez moi ce weekend ?

Sa question me laisse surprise. Je m'y attendais pas. C'est vrai que ce weekend j'étais dispo et que je vois très mal mes parents refuser, mais je suis pas très sereine à l'idée d'aller dormir chez quelqu'un que je ne connais pas très bien.

Je m'apprête à le lui dire lorsque je remarque son visage rempli d'espoir. Et là, je me voyais pas la blesser.

- Bon, c'est d'accord.

Son visage s'illumine et son expression me donne chaud au cœur.

- Dans ce cas, je te dis à demain soir. Non mais que je suis bête, on a cours en matinée donc on va se voir.

- Hum hum

- Aurevoir Zoé.

- Ciao Samy.

Je continue ma route vers le portail où je vois ma bande qui m'attend.

- Hello les cocos.

- Coucou. Me salue Anissa.

- Bonsoir Zoé. Me répondent Amira et Noëlle

- Ouais. Lâche Kyō

- Salut Zoé. Me salue enfin Evan.

- Dis Zoé. Commence Kyō. Elle te voulais quoi Samy la zarbi ?

Qu'est-ce que je vous disais ? C'était devenu comme une règle universelle. Dès qu'on parlait de Samy, les mots bizarre, zarbi, étrange, anormal et tous leurs synonymes devaient forcément suivre.

- Déjà elle ne s'appelle pas comme ça. Ensuite, elle voulait juste savoir si j'étais dispo ce weekend pour que je vienne dormir chez elle.

- Et pourquoi elle te demanderait ça ?

- Vas savoir. Peut-être qu'elle veut qu'on fasse connaissance ?

- Mais il y a plusieurs autres moyens pour y parvenir. Pourquoi spécialement celui-là ?

- Bah... Elle est peut-être obsédée par Zoé. Qu'est-ce qu'on en sait ? Lâche Kyō sur un ton plaisantin.

Nous avons tous rigolé.

- Mec, tu regardes trop de films d'horreurs.

- Dis ce que tu veux. Mais avoue que c'est pas net.

- Tu as raison. Ça m'inquiète un peu.

- Ne stresse pas va. Me rassure Evan. Ça va bien se passer.

- C'est vrai. Pas besoin d'être pessimiste.

- Bon. On ferait mieux de rentrer.

- Oui. J'ai un feuilleton qui m'attend moi. Ajoute Amy

- Si tu le dis.

Nous nous disons aurevoir et chacun prend le chemin de chez lui. Je rentre donc avec Evan puisque ma maison n'est qu'à trois rues de la sienne. Il me dépose devant chez moi et avant de rentrer dans la maison, je lui fais la bise instaurée comme un petit rituel chaque soir.

Une fois à la maison, je monte dans ma chambre et salue au passage Rhyter dans sa chambre. Regina, elle, n'est pas encore rentrée.

Dans ma chambre, je prends une bonne douche et revêt mon pyjama avec des bonbons dessus pour m'installer à mon bureau et faire mes devoirs.

Près de deux heures et demies plus tard, je descend manger. Il doit être 20 heures. À la cuisine, je trouve maman et Regina qui font des muffins.

- Vous savez qu'il est déjà 20 heures ?

- Bonsoir ma puce. Moi aussi j'ai passé une excellente journée et oui je sais. Tu meurs d'envie de goûter ma pâte à muffin. Mais je te l'interdis.

Pour être franche, j'adore les muffins comme tout le monde mais j'ai horreur de la pâte à muffin et ma très chère mère le sait pertinemment.

- Bon. Salut maman. Salut Nana. Bonne journée ?

- Je dirais surtout épuisante journée. Tin a encore replongé.

- Oh non. Pauvre Mme Miller.

- Ça tu l'as dit. Elle a tellement pleuré que j'ai cru que du sang allait sortir de ses yeux.

- C'est triste.

- Ouais.

Enfaite ma mère est sage femme. Et ça se voit tellement que son métier la fascine. Mais depuis l'épisode du chômage de papa, elle s'est mise à travailler dans un centre d'aide pour personnes ayant subi des traumatismes et des chocs émotionnels. Au début elle y allait chaque soir après le boulot et ça la déprimait de voir que tant de personnes souffrent mais avec l'amélioration considérable de la situation économique de papa, elle a continué d'y aller, cette fois deux jours sur cinq. Elle dit qu'elle a fini par s'y habituer et qu'elle aime bien conseiller les gens.

Quant à ce Tin, c'est le fils d'une des plus vieilles clientes du centre d'aide de maman. Il doit avoir un ou deux ans de moins que moi. Et pourtant c'est une vrai raquaille. Il se bat, il boit, il fume, il se drogue bref il fait tout ce que ferait un bad boy. Et biensûr sa mère, qui sait très bien qu'elle ne peut rien y faire, enchaine les crises d'angoisse et de stress à répétition. Déjà qu'elle est capable de pleurer sans s'arrêter pendant trois heures d'affilée. Je me souviens encore du jour où j'ai accompagné maman au centre. Mes oreilles ne s'en sont jamais remises.

- Et toi, Regina ?

Elle me sourit. Visiblement elle a passé une belle journée.

- Dis, 'man ?

- Hum ?

- Ce weekend, on m'a proposé une soirée pyjama. Je peux y aller ?

- Une fille ou un garçon ?

- Mais biensûr que c'est un garçon.

Elle me foudroie du regard. Je ne peux m'empêcher de rire.

- Ok. Ok. C'est une fille.

- Dans ce cas tu peux y aller.

Honnêtement, j'aurais aimé qu'elle me dise le contraire. J'aurai jubilé intérieurement.

- Mais, maman. C'est une fille que je connais pas vraiment.

- Comme ça vous pourrez vous rapprocher.

- Mais...

- Mets toi à sa place, Lulule...

Je l'avais oublié celui-là.

-...elle est sûrement morte de solitude et elle veut se faire de nouveaux amis.

- T'as sûrement raison. Ça doit pas être facile.

Et puis, elle a dû inviter pas mal de gens, non ?

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⏰ Dernière mise à jour : 7 days ago ⏰

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