Chapitre 1 - Perchée

0 0 0
                                    


J'observe le champs devant moi. Il n'y aucun signes d'activités humaines et ça me fait du bien. Les seuls sons qui parviennent à mes oreilles sont le chants des oiseaux et les vent dans les arbres. Ça m'avait manqué. Je sens l'herbe sous mes jambes à travers mon pantalon en tissu léger. Le soleil de printemps est mon préféré de l'année. Il chauffe mais ne brûle pas et on est toujours heureux de retrouver ses rayons après l'hiver.

Mes jambes avancent seules. Je m'éloigne de la maison, probablement pour chercher la solitude. Mes pas m'amène à la lisère de la forêt. Un chemin tortueux que je connais bien s'y engouffre. Je marche et respire les parfums qui m'entourent. Le soleil réveille aussi les odeurs, cachées par la pluie depuis plusieurs mois. Les arbres sont couvert de nouvelles pousses vertes et la Dordogne est une nouvelle Amazonie. Les grands chênes m'impressionnent toujours autant, je me demande ce qu'il aurait à raconter si on leurs donnait la parole. Ils semblent être ici depuis si longtemps...

Je marche ainsi plusieurs minutes puis le chemin finit déboucher sur un grand champs. Je ne sais pas à qui est ce terrain mais je continue tout de même. C'est désert, personne ne viendra me faire partir.

Je m'installe sous le grand chêne, au milieu du champs. J'aplatis l'herbe pour m'asseoir et j'ouvre mon sac. Je boit un peu puis je sors mon carnet et je commence à dessiner l'orchidée sauvage en face de moi. Je pense à l'agitation des villes, bien loin d'ici, à la paix de cette campagne déserte.

Je soupire, savourant le calme. Mon esprit cesse de tourner pour moment, m'offrant un moment de tranquillité.

Soudain un craquement se fait entendre. Je regarde aux alentours, cherchant la source de ce bruit. Il n'y a rien, le champs est désert, du moins de ce que je peux voir car l'herbe est assez haute. Je me replonge dans mon dessin quand il me semble entendre un toussotement venant du haut de l'arbre. Un oiseau? Je lève simplement la tête.

A ma grande surprise je me rend compte que je n'ai pas affaire à un animal mais à une jeune fille. Une jolie fille aux longs cheveux blonds qui me regarde en rougissant, perchée sur une branche, quelques mètre au dessus de moi. Je reste muette pendant quelques seconde face à cette apparition.

Elle me salue d'une main.

– Salut, je murmure

Nous restons immobiles et silencieuses quelques secondes, à simplement se regarder.

Puis elle rigole. On dirait le chant d'une cascade.

– Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur

– Non, c'est pas grave... je répond avec un sourire

Elle commence à descendre, je la suit du regard. Arrivée à la dernière branche elle saute et atterrie sur ses pieds.

– Tu dessine cette fleur? Elle me demande, d'un air curieux

Je hoche la tête

– C'est très joli

– Merci, je souris

Elle se penche pour caresser l'herbe du bout des doigts

– Tu habite ici? Elle me questionne

– Non je vis plus au sud, mais je suis là pour les vacances. Et toi?

– Moi non plus, je suis pas d'ici, je viens de Bordeaux dit-elle en s'installant par terre à côté de moi

– Tu habite en ville, donc?

– Oui... soupire-t-elle.

Sa moue la rend très enfantine et adorable.

– Mon père rénove la maison de son père pour qu'on y vienne à chaques vacances.

J'acquiesce doucement.

– Mes grands parents ont une maison ici aussi, je viens souvent... Tu sais si ce champs est à quelqu'un d'ailleurs? Je demande

– Aucune idée, mais je viens ici tout les jours et j'ai jamais vu personne!

– Tant mieux, j'ai pas trop envie d'avoir un vieux fermier casse-pied sur dos... Ils sont assez réticent ici, je soupire

– Il y en as des gentils, elle rit

– Par expérience en tout cas, je me méfie...

– Par expérience?! Elle continue en riant

– Je juste voulais dessiner un pommier! 'vous les jeunes de nos jours vous savez plus vous tenir hein!' j'imite avec une voix vieillie.

Elle éclate de rire à nouveau. Son sourire est solaire et contagieux.

– Comment tu t'appelle au fait? Elle demande après quelques minutes

– Lily et toi?

– Ohhh comme la fleur de Lys, s'extasie-t-elle, moi c'est Pandora.

Elle remonte ses jambes contre son buste pour y poser sa tête.

– C'est beau, très beau même. J'ai jamais rencontré personne avec ce prénom... Lily c'est assez banal, je connais des milliers de Lily.

– Je connais aucune autre Lily, moi, dit elle toujours en souriant, la tête penchée, posée sur ces genoux.

Nous discutons ainsi tout l'après midi. Je découvre que la maison de vacances de Pandora est à peine un kilomètre de la mienne, qu'elle est fille unique, qu'elle est passionnée de pierres précieuses et qu'elle adore danser.

Jamais avant je n'avais rencontré quelqu'un d'aussi étrange et passionnant. Enthousiaste, elle me parle de dieux mythologiques, de plantes, d'astronomie... J'écoute avec attention et lui parle de mes propres passions, pour le dessin et la photographie que je trouve quelconques comparées aux siennes.

La nuit commence à tomber et le froid du printemps avec elle.

–Il faudrait que je rentre, je lui annonce, ma mère doit s'inquiéter...

– Oui moi aussi, dit-elle tristement

Nous nous levons.

– Hem... Est-ce que ça te dis qu'on se revoit? Je demande, en trépignant

– Oui je veux bien! C'est bien la campagne mais c'est un peu vide parfois... Je serais heureuse d'avoir quelqu'un de gentil avec qui passer les vacances, répond t-elle en souriant de plus belle.

Je rit doucement, on me dit souvent que je suis quelqu'un de gentil même parfois trop, mais venant d'elle, je le prends différemment.

– Moi aussi, dis-je, alors demain matin ça te va? On se retrouve ici vers 10h?

– D'accord, elle hoche la tête, bonne nuit et à demain alors!

– À demain, je répond, en souriant

Je la regarde s'éloigner en trottinant. Elle disparaît aussi soudainement qu'elle est apparue et tout me semble alors fade et sans vie. Mais je ne peux effacer le sourire de mes lèvres.

Je tourne les talons, mon sac sur l'épaule et je me dirige vers le chemin que j'ai emprunté à l'aller. J'ai l'impression de flotter.

Je rentre chez moi et me fais sermonner par ma mère mais ça ne me fait ni chaud ni froid. Nous sommes à table et j'explique en quelques mots mon programme pour demain.

Mes parents sont étonné qu'il y est d'autres personnes de mon âge dans ce village perdu.

–Tu surveillera l'heure alors, ne nous fait pas attendre pour manger, me rappelle ma mère

– Oui je ferai gaffe, t'inquiète pas, je la rassure

Plus tard je m'installe sur mon lit et regarde le plafond. Quelle drôle de rencontre, cette fille. J'ai hâte d'être demain. 

Je fini par m'endormir en faisant taire mes pensées par la musique.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : a day ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Âmes papillonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant