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Je pris ma bagnole et démarra en trombe, la radio éteinte, le silence seulement brisé par le rugissement du moteur et les battements furieux de mon cœur. L'image de Zélia, celle que j'avais toujours crue mystérieuse mais loyale, s'était effritée en un instant, remplacée par celle qui m'avait braqué. Putain.

Le trajet jusqu'au campus sembla interminable, chaque seconde rallumant la rage dans mes veines. Quand je m'arrêtai devant l'appartement de Zélia et Louna, je coupai le moteur d'un geste brusque et resta assis quelques instants, le regard rivé sur l'entrée. Je me força à respirer, à ne pas entrer en furie et tout casser. Non, j'avais besoin de réponses, et cette fois, je les aurai.

Je monta les marches deux à deux et cogna à la porte avec l'impatience d'un mec au bord de l'implosion. La porte s'ouvrit sur Louna, ses yeux écarquillés et l'air paniqué.

— Amos ? Mais qu'est-ce que tu...

Je la contournai, ne laissant pas le temps aux explications inutiles. Je savais où trouver Zélia, et je n'étais pas là pour jouer aux devinettes. Louna tenta de me retenir, sa main agrippant mon bras, mais je la dégageai d'un mouvement sec.

— Où est-elle, Louna ? C'est pas le moment de poser des questions, lâchai-je d'une voix grondante.

Louna, encore sous le choc, balbutia en refermant la porte derrière moi.

— Elle... elle n'est pas rentrée, Amos. Qu'est-ce qui se passe ?

Je serrai les poings, mes mâchoires crispées au point de me faire mal. Putain. La rage me rongeait de l'intérieur, un brasier incontrôlable. Elle n'était pas là, et ça rendait les choses encore pires.

— Quand est-ce qu'elle est partie ? demandai-je en essayant de ne pas gueuler, mais ma voix vibrait de colère.

Louna s'approcha prudemment, posant une main sur mon bras, hésitante. Elle savait que quelque chose de grave se passait, mais pas quoi.

— Elle est sortie ce matin. Elle a dit qu'elle avait des trucs à régler... mais Amos, qu'est-ce qui se passe ? Tu me fais peur.

Je retirai son bras d'un geste sec, la tête me tournant avec la marée de questions et de doutes qui m'assaillaient. Je fis les cent pas dans le salon, essayant de rassembler mes idées, de calmer la tempête qui bouillonnait en moi.

— Merde... crachai-je entre mes dents, le cœur prêt à exploser.

Louna me fixait, anxieuse. Ses yeux cherchaient à comprendre, mais je n'avais pas le temps de lui expliquer et surtout pas l'envie.

— Je vais attendre ici.

Je m'installai sur le canapé, et Louna fit de même. Elle me fixait, incrédule, essayant de déchiffrer mes pensées. Mais qu'elle me prenne pour un fou, je m'en foutais royalement. Ma priorité, c'était Zélia.

— Tu ne veux pas en parler ? demanda-t-elle prudemment.

— Non !

— Très bien.

Elle saisit vite la situation, et je lui en étais reconnaissant. Sans un mot de plus, elle alluma la télé et s'installa à côté de moi.

-

Deux heures plus tard, je me retenais de tout exploser dans cet appartement. Louna s'était endormie sur le canapé à côté de moi, mais toujours pas de Zélia à l'horizon. J'étais à deux doigts de perdre le contrôle. Juste à ce moment-là, Diego et Lorenzo firent irruption dans l'appartement, leurs visages marqués par la fatigue et l'énervement.

Sous les néons de l'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant