(POV Élias)
L'aube était encore pâle, les premières lueurs de lumière traversant à peine les épais rideaux de nuages au-dessus de nous. Je sentais l'air glacé sur mon visage, mais j'étais loin d'être distrait par le froid. Je savais que chaque minute passée ici nous exposait davantage. Les hommes qui me poursuivaient n'étaient pas loin. je pouvais presque les sentir derrière moi.
Anaïs était silencieuse à mes côtés, mais sa présence était palpable. Chaque mouvement qu'elle faisait, chaque regard qu'elle posait, me rappelait que je n'étais plus seul dans ce combat. Elle avait raison de vouloir partir dès le matin, de ne pas perdre de temps. Mais à chaque pas que nous faisions vers l'inconnu, une nouvelle vague de méfiance et de peur se levait en moi.
— On approche du point indiqué sur le plan, dit-elle doucement, son regard plongé dans la carte qu'elle tenait entre les mains.
Je hochai la tête, gardant mes yeux fixés sur la route, surveillant les alentours. L'endroit où nous nous dirigions n'était pas seulement un lieu de cachette pour leurs ennemis. C'était un terrain miné. Je l'avais connu autrefois. C'était là que j'avais appris les rouages du jeu, là que les décisions étaient prises. Et aujourd'hui, ce lieu allait probablement être notre tombeau.
— Il faut s'arrêter à l'embranchement suivant.
Anaïs acquiesça sans dire un mot, les lèvres serrées. Nous marchâmes encore quelques minutes, jusqu'à ce qu'une route déserte se profile devant nous.
Je fis signe à Anaïs de ralentir, un frisson parcourant mon échine. C'était trop calme. Pas un bruit. Comme si le monde entier nous observait dans l'ombre.
Nous nous approchâmes de l'embranchement et nous arrêtâmes brusquement.
Un homme sortit des buissons, un sourire cruel plaqué sur le visage.
— Je vous attendais.
(POV Anaïs)
Le temps sembla se suspendre pendant une fraction de seconde. L'homme en face de nous n'était pas un inconnu. Je le reconnaissais. C'était l'un de ceux qui avaient été en charge de l'organisation. L'un des plus proches alliés d'Élias avant sa trahison.
— Léo, murmura Élias, la voix basse, pleine de tension.
L'homme sourit, un sourire déformé par une sorte de sadisme tranquille.
— Tu pensais vraiment pouvoir t'échapper, Élias ? Après tout ce que tu as fait, tu crois que tu mérites encore une chance ?
Élias ne répondit pas tout de suite, se contentant de jauger Léo. L'attitude de son ancien collègue n'avait pas changé. Léo était un homme de pouvoir, de manipulation. Il savait exactement comment exploiter chaque faiblesse, chaque peur.
— Je n'ai jamais voulu fuir. J'ai juste pris du recul. Mais je vois que tu as déjà pris ta décision.
Léo ricana.
— Ma décision ? C'est toi qui l'as prise. Tu as été un traître, Élias. Et aujourd'hui, tu vas payer pour ça.
Je sentis mon estomac se serrer. Ce qu'il disait n'était pas un avertissement. C'était une sentence. Je regardai Élias, cherchant à comprendre ce qui allait suivre.
Élias se redressa lentement, son regard sombre rivé sur Léo.
— Tu ne m'arrêteras pas.
Soudain, un bruit métallique éclata dans l'air. Je me tournai, mon cœur battant à tout rompre, et aperçus deux autres hommes surgir de derrière les arbres. Nous nous étions fait piéger. Léo n'était pas seul. Nous étions encerclés.
(POV Élias)
Les deux autres hommes étaient plus imposants, et chacun d'eux tenait un fusil. Ils nous avaient pris de vitesse, l'embuscade était parfaite. Je me sentis pris au piège, mais je n'avais pas l'intention de me rendre.
Je saisis le bras d'Anaïs, la tirant en arrière.
— Recule. Maintenant.
Anaïs hésita une fraction de seconde avant de me suivre. Mais le regard de Léo la fixait intensément, et elle savait que nous n'avions pas beaucoup de temps.
Léo leva une main, un geste presque apaisant.
— Ne vous inquiétez pas. Vous aurez amplement le temps de réfléchir à tout cela.
Il s'avança lentement, son regard brillant d'un désir cruel.
— Mais je préfère vous dire une chose, Élias. Tu n'es plus qu'un pion. Et tu vas mourir comme un pion.
Soudain, tout s'accéléra. Je me jetai en avant, attrapant la main d'Anaïs et la tirant derrière un arbre pour se protéger. Une balle siffla juste à côté de moi, éclatant l'écorce du tronc. Je me couchai au sol, mon corps prêt à réagir.
— Écoute-moi, chuchotai-je à Anaïs. Quand je dis courir, tu cours. Peu importe ce qui se passe. Compris ?
Elle hocha la tête, les yeux remplis d'adrénaline.
Les secondes s'étiraient. Je savais que je ne pourrais pas les battre tous les trois. Notre seule chance de survie résidait dans la fuite.
— Maintenant, ordonnai-je.
(POV Anaïs)
Les pas d'Élias résonnaient sur le sol forestier, et je le suivais comme une ombre. Je ne savais pas combien de temps nous avions avant que nos poursuivants ne se regroupent, mais je savais que nous devions disparaître le plus vite possible.
Je sentais la panique monter, mais je m'obligeai à garder mon calme. Nous avions un objectif. Un seul. Et nous ne pouvions pas nous laisser rattraper par l'angoisse.

VOUS LISEZ
Entre l'Ombre et le Feu
RomanceAnaïs Morel, une serveuse solitaire d'un village isolé, rencontre Élias Delorme, un homme mystérieux et taciturne qui semble fuir son passé. Intriguée, Anaïs s'approche de lui malgré sa froideur, découvrant peu à peu que Élias est en fuite, poursuiv...