Elle n'a pas hurlé une seule fois. Du sang pleurait sur sa peau mise à nue. Ses cheveux à découvert tombaient sur ses épaules menues. Ses soeurs couvertes de toiles détournaient le regard. Son mari avait une expression de dégoût face à cet être dont il était le maître. Le public aussi curieux que jeune lorgnait des formes si rares. Son visage demeurait sec et déterminé. Les paroles incendiaires diffusées au dessus de la scène ne semblaient pas la gêner. Le drap blanc était exposé derrière elle.
Les coups ne cessèrent pas. Ils ne s'arrêtent pas quand elle cracha une flaque rouge au sol. Ils continuèrent même lorsque chaque parcelle de son corps fut pourpre. Ils ne ralentirent pas au moment où sa respiration se fit plus irrégulière. Ils ne retentirent pas moins fort à l'instant où son corps convulsa. Ils continuèrent de s'acharner sur son cadavre sanglant.
Le public prit un air déçu face au corps inerte. Son souffle s'était éteint en quelques minutes de silence. Le bruit généré par les coups fut remplacé par un silence de mort. Couvrant le brouhaha de la ville. Elle a gardé les yeux ouverts.
Ce fût la première exécution publique à laquelle j'ai assisté. Elle avait vingt-sept ans. J'en avais sept. Elle est morte car elle n'a pas saignée. Je vais mourir car je n'ai pas su camoufler une mèche brune.
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Fin.
Merci d'avoir lu cette nouvelle !!
Cette dernière traite d'un sujet particulièrement violent et tabou. J'espère que vous avez néanmoins apprécié.
Elle est très courte, justement pour marquer l'importance que quelques mots peuvent avoir.
Je vous dis à bientôt pour d'autres histoires !!!
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