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Le retour fut légèrement plus triste, toujours euphorique des moments passaient ensembles. Ils restaient gravés sur leurs corps et leurs cœurs.

Un dernier baiser dans lequel une promesse de se revoir le plus tôt. Les quelques mots si précieux qui pansaient leur cœur.

" In another life, je t'aime, lui cria-t-il dans un dernier instant.

- In another life, je t'aime, lui répondit-elle avant de monter dans sa voiture.

Elle retournait à sa vie, l'esprit plus léger, elle savait que désormais elle n'était plus seule, qu'il était à nouveau là.

Ils se l'étaient promis, leur amour serait sain, elle ferait des efforts sur sa dépendance, elle s'accrocherait à cette vie qu'elle rêvait. Pas à lui comme elle l'aurait fait auparavant mais avec lui cette fois.

Une fois chez elle, il y eut un grand vide, elle prit un temps avant de sortir de sa voiture, ravala ses larmes. Elle ne pouvait pleuré, c'était magique ce qu'ils avaient vécu et il fallait gardé le sourire. Se souvenir de cela pour avancer. Elle se pressait dans la maison disant bonsoir à sa mère, prétextant vouloir déposer ses affaires, elle l'appela une fois dans sa chambre.

"- Je suis rentrée, avait-elle dit.

- Bien, ça allait sur la route ?

- Oui...

- Tu me manques déjà.

- Je t'aime..."

Ils savaient tous les deux, ils se comprenaient. Il n'avait pas besoin de formuler qu'il l'aimait, elle n'avait pas besoin de lui répondre qu'il lui manquait, c'était certain.

La nuit se passait dans un moment au téléphone puis ils se laissèrent le repos dont ils avaient besoin. Elle était heureuse, elle s'endormit avec la pensée de leur week-end merveilleux, un sourire béat sur les lèvres.
La nuit fut quelque peu agiter, mais son odeur l'apaisait. Aucun cauchemar ne vint la troubler d'avantage. Il avait réussi à la rassurer, à la faire se sentir mieux, il avait réussi à la soulager le temps d'un instant, à la faire dormir mieux qu'elle n'avait dormi depuis. Il avait été sa bouffé d'oxygène.

Ce matin là, quelques messages transits d'amour, tout allait bien.

Mais sa présence manquait, et la souffrance reprit brutalement le dessus. C'était comme une violente gifle, une tornade dans la tempête. La colère s'empara d'elle, elle cassa certaines de ses affaires, les jeta par terre, s'effondra sur le sol à côté. Elle pensait à lui, désemparée, elle lui envoya une photo de cette noirceur qu'elle ressentait. Il l'apaisa une nouvelle fois, désolé de voir son amour ainsi tourmenté. Il se promettait depuis, de ne plus jamais la lâcher. De l'aider à reprendre prise, de se sortir de cet océan où se noyaient ses larmes. Il s'efforça de lui parler au moindre instant qu'il avait de libre, s'assurant qu'elle était toujours là. Il était soucieux, inquiet.

Elle pleura à chaudes larmes, s'arma de courage avant de se laisser abattre une nouvelle fois, recommençant inlassablement ces étapes, pensant à lui. Sa journée ne fût qu'un calvaire sans nom. Elle attendait le soir où elle pourrait enfin l'entendre.

Pour sécher ces larmes, elle écrivit, commençant ainsi le début du récit de leur merveilleuse histoire.

Il l'appela, elle se laissa aller à sa tristesse. Il l'écouta sans rien dire, il la laissa pleurer le temps qu'elle avait besoin.

Ce coup de téléphone se termina en mots doux, un sourire sur leurs lèvres, ils s'endormirent.

Durant la nuit, un tourment l'envahit à plusieurs reprises, elle pensait à lui et son cœur se calmait.

" - Ca va allait, se disait-elle, je vais réussir. "

Elle l'enviait, elle le savait : il avait tout pour réussir. Il était cultivé, elle adorait ça. Il avançait, il était promis à un grand avenir, elle en était persuadée. Contrairement à ce qu'elle croyait pour lui, son futur à elle lui semblait incertain, bancal. Elle était terrifiée.

" -J'arrête l'école pendant quelques temps, lui avait-elle confié.

- Quoi ? Comment ça ? Tu ne peux pas!

- Je baisse un peu les bras, j'ai besoin de me reposer. Je suis épuisée. "

Elle lui avait raconté ces derniers mois de cours, l'angoisse qui la prenait, les crises de panique à répétition, des peurs absurdes qu'elle ne connaissait pas d'avant. Elle n'avait plus l'envie, plus la force, plus le courage.

La réalité de la vie l'avait saisi, la dépression l'a menacé tel une épée de Damoclès omni présente. Personne ne pouvait comprendre ce qu'elle ressentait, elle était en colère, anéantie, brûlée par la tristesse.

Au delà de ça, il y avait ses sentiments qu'elle avait pour lui, qui lui avaient fait oublié le temps d'un moment tout le reste, qui avaient fait taire cette souffrance. Il la faisait respiré un peu mieux. C'était la seule chose qu'elle parvenait à exprimer au mieux. Son amour pour lui était si fort, il prenait forme de pleins de manières : les mots, les gestes, les regards, les soupires, les caresses. C'était comme ça entre eux, brûlant, intense, merveilleux.

Elle avait pris la décision d'essayer de retourner à l'école le mercredi qui suivait leur week-end. Les jours qui ont précédés, c'était un enfer. Elle n'arrivait pas à manger, prise de nausées, elle vomissait, elle pleurait, tremblait, c'était terrible. Elle avait peur.

Il ne lui parlait que peu de lui, elle avait l'impression de louper des choses, de ne pas faire assez attention, de dire les mauvais mots, de ne pas réussir à se faire comprendre. C'était des mauvais jours comme cela dont elle avait peur. Mais maintenant c'était différent, ils allaient se battre.

Pour le nous qu'ils formaient, ils se battraient.

Véga et Altaïr Où les histoires vivent. Découvrez maintenant