Sans Amour {Djilsime}

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Tw crise de panique

Il est juste là.

Et c'est peut-être bête comme intro mais j'ai jamais vraiment su trouver mes mots. Alors je reste en retrait, plombé en arrière comme si rien de ce que je pourrai dire n'avait d'importance. Devant moi, deux de mes amis les plus chers parlent avec ce qui est sensé être un inconnu pour moi.

Il n'en est rien.

Ce gars qui discute devant moi comme si de rien n'était, c'est pas une connaissance, ni un pote et pas même un ami.

C'est juste, sidjil.

Et il est juste, là.

Et je sens mon coeur partir en de trop nombreuses palpitations. J'entends sa voix en fond de toutes mes pensées qui tournent en boucle.

Danger- danger- partir- il faut partir- maintenant !

La peur me prend par la gorge et semble resserrer peu à peu sa prise. Elle déforme mon torse et l'air se fait de plus en plus rare.

Alors je fais la seule chose logique qui me semble être à cet instant :
Fuir.

"-J'reviens." Fût tout ce que je réussi à cracher avant de me presser vers les toilettes les plus proches.

Ouvrir la porte.
Rentrer dedans.
S'asseoir par terre.

Autour, il ne reste plus que le silence. Pourtant, j'ai la sensation de toujours entendre sa voix. Elle résonne dans les paroies de ma boîte crânienne, comme un mégaphone dans un placard à balaie.

Cette soirée était destinée à foirer de toute façon.

Et quelle meilleure manière de foirer que de revoir son ex et de finir en crise de panique à chialer dans les toilettes chez quelqun que tu connais pas ?

Franchement, j'ai du mal à y croire. Déjà je me sens pas vraiment moi de base, mais là c'est pire. J'ai l'impression d'observer mon corps agir d'en haut, sans rien contrôler ni comprendre. Je me vois pleurer, manquer d'air, trembler, le tout sans pouvoir rien y faire.

Tout ca par ce que je suis pas foutu d'assumer. Toujours confiant et rempli d'aigreur, pour garder la face. À moitié vide, à moitié moi. Alors qu'en réalité je suis putain de terrifié. Terrifié qu'ils découvrent, et qu'ils me voient différemment.

Moi, j'veux juste rendre mes parents fiers.

Mais c'est sid qui en a payé le prix fort. En feignant l'ignorance pendant des mois, alors qu'on était ensemble. En se cachant pour me protéger de gens qu'il ne connaissait même pas. En étant amoureux de moi, quoi.

Alors oui, depuis le lycée de l'eau a coulé sous les ponts. Mais visiblement pas assez, au vu de mon souffle saccadé et de mes mains tremblantes. Ça faisait des années, pourtant. Je pensais sincèrement être passé au dessus de tout ça. De la peur d'être vu, de l'anxiété qu'ils comprennent, qu'ils me rejettent.

Le pire dans tout ça ? La dernière crise de panique que maxime avait fait datait de l'époque où il était encore près de la mer. Ça lui permettait de calquer son souffle sur un vaguement lointain. Et là? Rien, ni vaguement ni marée basse.

Rien d'autre que la peur panique que son passé le rattrape.

Alors quelle ne fût pas sa surprise quand quelqun toqua à la porte.

"Max, c'est sid. J'peux venir ?"

Quel paradoxe pouvait être les ressentis du dit max en cet instant. Il ne comprenait tellement plus rien à ce qu'il se passait. Pourtant, même si sid était la source de toute cette peur, l'idée qu'il soit là le rassurait.