Maë :
Cette nuit, je n'ai pas fermé l'œil, j'étais trop surexcitée pour y parvenir.
J'ai passé la nuit entière à préparer ma valise et à réfléchir aux activités que j'allais faire là-bas. Dans moins de quatre heures, je serai dans l'avion pour la Corée du Sud, le pays qui me fait rêver depuis ma plus tendre enfance. J'ai travaillé tellement dur pour m'offrir ces deux semaines de vacances que je compte bien en profiter au maximum.Je travaille à temps plein dans la librairie au coin de ma rue. Il y a deux ans maintenant, j'ai fait la connaissance de Paloma, la directrice de la librairie. On s'est rencontrées au parc, et il s'avérait que nous lisions le même livre. Cela nous a poussées à discuter longuement, et elle a fini par me proposer de venir travailler à ses côtés dans sa boutique. Étant donné que j'avais laissé tomber mes études de psychologie, j'ai sauté sur l'occasion, car cela correspondait parfaitement à ma passion principale : la lecture.
Je regarde l'heure. Ok, il me reste une heure avant de partir pour l'aéroport.
Je me précipite sous la douche et m'habille de façon à être à l'aise dans l'avion. J'enfile un legging noir, un sweat à capuche gris et des baskets assorties. Je visse une casquette sur ma chevelure blonde, puis pars à la recherche de mon chat pour lui dire au revoir.J'attrape la petite boule de poils avant qu'elle ne se fasse la malle.
— Tu vas me manquer, mon petit bébé d'amour, dis-je en l'embrassant sur la tête.Je prends ma valise, mon sac, mon téléphone et pars sans me retourner.
Je hèle un taxi dans la rue et monte en souriant.
— À l'aéroport, s'il vous plaît, monsieur, lançai-je depuis la banquette arrière.
— À vos ordres, madame, répond le chauffeur en souriant.Je regarde les rues de Londres défiler sous mes yeux, et une boule d'anxiété commence à se former dans mon ventre. L'idée de partir seule devient effrayante. Je suis rarement seule : issue d'une famille de six enfants, la tranquillité n'est pas un mot que nous utilisons souvent.
Le trajet passe en un éclair. Habituellement, je suis toujours en retard. Avec une famille de huit personnes, être ponctuel relève souvent de l'exploit. Mais aujourd'hui, c'est différent : je ne peux pas arriver en retard. C'est impensable.
Je descends du taxi avec mon sac à dos, récupère ma valise dans le coffre et remercie le chauffeur avant de m'empresser de passer les portes d'entrée.
Je regarde l'heure sur mon téléphone : 6h30. Je souris et ralentis le pas en constatant que je suis largement en avance pour mon vol.Malgré l'heure matinale, je décide d'appeler ma grande sœur, Lucia, pour lui faire part de mon énergie débordante.
Deux sonneries passent avant qu'elle décroche. Sa voix ensommeillée me parvient.
— Maë, tu as regardé l'heure avant de m'appeler ou tu te fiches totalement de me réveiller à l'aube alors que je ne travaille pas aujourd'hui ? marmonne-t-elle au téléphone.
— Oh, ça va ! Tu dormiras plus tard. Et puis, ce n'est pas si tôt ! Je viens d'arriver à l'aéroport, tu te rends compte ? dis-je en sautillant sur place.J'entends des bruits de fond ; elle doit être en train de se lever.
— Pas si tôt, pas si tôt... murmure-t-elle. Ah oui, ton fameux voyage ! J'avais presque oublié. Profite bien et n'oublie pas de me ramener de la skincare, ajoute-t-elle en riant.
— Comment as-tu pu oublier ? Je rigole. Bien sûr que je n'oublierai pas, j'ai deux semaines pour ça.
— Maë, je vais devoir te laisser, le chat a encore démonté le canapé, souffle-t-elle, exaspérée.Je ris sans retenue en imaginant la scène.
— Pas de souci, prends soin de toi et embrasse les autres pour moi.Un pincement au cœur me rappelle combien ma fratrie va me manquer.
— Bon voyage, Maë. Je t'aime, conclut-elle avant de raccrocher.
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DESTINation Séoul
Ficção AdolescenteGabriel, un entrepreneur espagnol de 25 ans vivant à Londres, doit se rendre à Séoul pour un voyage d'affaires de deux semaines, malgré son manque d'enthousiasme pour la Corée. En tant que bras droit du chef d'une grande agence de marketing , il n'a...