Elle se sentait comme une feuille prise dans un vent qu'elle ne contrôlait pas, un courant qui emportait tout le monde sauf elle. Autour d'elle, ses amis marchaient avec assurance vers leurs rêves, leurs ambitions, leurs certitudes. Ils parlaient de médecine, d'architecture, de voyages, d'entreprises à monter, d'art à créer.
Elle les regardait avec admiration et, parfois, une pointe d'envie. Comment pouvaient-ils savoir ? Comment faisaient-ils pour avancer sans trembler, comme si leur avenir brillait déjà au bout d'un chemin qu'ils avaient tracé ?
Elle, elle voyait un brouillard. Une étendue grise et incertaine. Aucune lumière, aucune direction, seulement ce poids, cette peur sourde qui grandissait à chaque conversation sur "plus tard". Plus tard. Ces deux mots la hantaient. Chaque fois qu'elle les entendait, c'était comme un rappel cruel de tout ce qu'elle n'avait pas encore trouvé, de tout ce qu'elle risquait de ne jamais trouver.
Elle avait peur. Peur de grandir, peur de ne pas être à la hauteur des attentes, peur de ne pas trouver ce qu'elle aimait. Peur d'échouer. Elle se sentait petite, perdue dans un monde qui exigeait qu'on sache déjà tout, qu'on réussisse vite, qu'on devienne quelqu'un. Mais comment pouvait-elle devenir quelqu'un alors qu'elle ne savait même pas qui elle était elle même ?
Et puis, il y avait cette honte qui lui collait à la peau, cette voix dans sa tête qui chuchotait qu'elle était insignifiante, qu'elle ne valait rien. Qu'elle était en retard. Comme si le fait de ne pas avoir encore trouvé son chemin était une preuve d'échec
VOUS LISEZ
A Little Bit of Poetry
PoetryPlusieurs textes sur certains sentiments qu'on peut ressentir dans une vie