Voilà pourquoi Voltaire disait " Retenir par cœur, car ce qui touche le cœur se grave dans la mémoire ".
Beaucoup d'hommes ont réussi à écrire de belles lettres, de belles histoires...
Elle espérait faire aussi bien.Parfois les doutes s'emparaient d'elle. Les nœuds de sa tête étaient si serrés qu'ils l'étouffaient, l'empêchaient d'y voir clair. Respirer. Il fallait respirer.
Certains jours, la nourriture ne passait pas, un morceau de pain, un café suffisaient à la rendre malade. Elle avait peur, elle savait ce que c'était. Des fois elle vomissait, des fois elle mangeait à n'en plus finir, son corps était un yoyo. Mais son jouet n'était pas aussi extensible que le vrai. Elle lui en parlait, il s'inquiétait.
Le jour de leurs retrouvailles, il l'avait trouvé magnifique, son corps semblait bien. Mais lors de leur nuit, il comprit, son être était fatigué, terriblement fatigué. Les douleurs qu'elle ressentait, la respiration saccadait, les tremblements qu'elle avait, ses paroles parfois décousues, tout cela n'était pas normal.
"-J'ai l'impression d'être diminuée, les mots se mélangent dans ma tête, je ne les trouve plus très bien, ils mettent du temps.
- Prends le.
- De ?
- Prends le temps. Nous ne sommes pas pressés. Et, mon ange, tu n'es pas diminuée, tu es fatiguée, tu as besoin de repos, tu as besoin d'accepter cette épreuve pour avancer. Mais prends le temps, mon amour, je t'aiderai à l'avenir. Tu pourras me parler même si tu as du mal à formuler tes phrases je serai patient. Tu t'entraineras à lire, même si tu béguais, même si tu mets 2 minutes pour lire une page. Je t'aiderai à réviser, nous ferons ensemble nos cours respectifs, et si tu n'y arrives pas, je ferai au mieux pour t'épauler."
Elle voulait devenir docteur. Il faisait une prépa littéraire. Il était doué en tout. Elle aimait la biologie.
Des opposés pas si opposés lié par un amour assourdissant.
Certains jours elle se perdait dans la contemplation des étoiles, elle regardait le ciel sans se lasser pensant que quelques fois il devait le regarder lui aussi. Elle pensait à son Altaïr, il pensait à sa Véga.
Les jours passés, les appels se multipliaient exposant leurs rêves et leurs désirs.
" - Je voudrais qu'on est un chien en premier. On l'emmènerait faire des balades, du camping, des randonnées.
- Hors de question qu'il dorme dans la tente avec nous.
Elle avait ri.
- Dans un lointain un peu loin, j'aimerai qu'on est un enfant.
- J'aimerai qu'il est tes yeux...
- Et moi tes cheveux et tes lèvres.
- Non pas mes cheveux! Les tiens sont tout doux et dorés.
- Je les aime bien moi tes cheveux... Alors s'il a mes cheveux il a tes yeux, deal ?
- Deal.
Elle avait souri, il lui faisait du bien. Elle espérait qu'elle le comblait, le rendait heureux.
- Il, ce sera un garçon ?
- Non, une fille, je pourrai lui faire des tresses et de belles coiffures avec ces cheveux longs.
- Elle sera magnifique.
- Cela ne fait aucun doute."
C'était doux et apaisant, ces moments de calme où son cœur s'emballait à la beauté de ces souhaits.
Certains soirs le manque était plus ardent, plus brûlant et leurs appels étaient plus murmuraient, plus désireux, plus languissants. Ils fermaient les yeux s'imaginant déjà se retrouver.
"- Tu me manques, murmurait-il.
- Je t'aime, lui répondait-elle doucement."
Ils se complétaient.
" - Tes baisers me manquent."
"- Ton corps me manque."
Ils rêvaient revivre leur nuit où leur amour s'était exprimé de toutes les façons possibles.
Ils s'embrasaient mutuellement, les deux êtres n'en formant plus qu'un.
Dans un tourbillon de chaleur, de lèvres, de mains entremêlées, ils s'exprimaient ce que la langue française n'offrait pas."- Pourquoi cette phrase ? "
Il caressait ses côtes où l'écriture fine brillait.
"- Tu ne donnerais pas ton âme pour retenir le temps ?
- Si c'est possible. Parfois j'aimerai.
- Moi aussi. Chaque moment à tes côtés m'est précieux. Je donnerai mon âme et bien plus si je le pouvais. Voilà pourquoi cette phrase, car certains instants sont tellement merveilleux qu'ils mériteraient plus de temps. "
Elle lui disait ça avec ce regard qui vous transperce, qui met à nus. Avec ce regard d'amour fou.
Il prit conscience qu'il était gravé à bien des endroits sur son corps mais que la plus grosse part de lui résidait dans son cœur à elle.
Dans leur lit, ils fermaient les yeux oubliant certaines fois les kilomètres qui les séparaient. Ils parlaient pendant des heures, respirant l'odeur des vêtements qu'ils s'étaient échangés.
1 semaine s'était écoulée.
"- Nous recommençons notre histoire merveilleusement bien. "
Elle pensait à lui si fort qu'elle disait qu'il le sentait au-delà de la distance.
Et malgré le froid et les tempêtes de vent leurs cœurs étaient apaisés car enfin réunis.Réflexion faite : à force d'observer les étoiles elle avait fini par trouver la nuit belle.
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Véga et Altaïr
RomanceEt finalement c'était ça. C'était fou, brûlant et inexplicable. C'était vivant, c'était eux. Il serait son Altaïr et elle serait sa Véga pour encore un long présent.