Véga et Altaïr

4.

Un soir où ils travaillent tous les deux beaucoup, il lui avait lu pendant plusieurs heures un livre qui devait finir pour les cours.

Elle travaillait l'anatomie écoutant sa voix qui résonnait dans le téléphone.

"- J'adore t'entendre lire. J'aime ta voix."

Malgré tout le boulot qu'ils avaient, ils prenaient le temps de s'appeller tous les soirs. Se racontant leur journée, puis travaillant mutuellement. Certains soirs, la fatigue était plus présente, l'appel s'écourtait, et ils se retrouvaient dans leur rêve.

"- Pendant les vacances de Noël on ira manger une gaufre tous les deux là-bas, je voudrai te montrer la boule de neige. On fera les touristes, ce n'est pas grave, mais on prendra la photo dedans !

- D'accord on fera ça. Ce sera une belle journée."

Penser à ces moments futurs où ils allaient enfin se retrouver. C'était un doux mirage auquel ils aspiraient. Encore 10 jours à tenir. Plus qu'une petite semaine. Plus que 5 jours.

"- J'aime quand on parle de nos projets.

- Moi aussi, mais j'ai hâte qu'ils se concrétisent.

- Bientôt. Be patient, love.

- I'm. I'm waiting u."

Souvent ils parlaient quelques mots en anglais. Se disant d'autres paroles douces que la langue française semblait crier au travers.

" - Tu écris encore ?

- Oui bien sûr, j'essaie tous les jours.

- Lis moi les prochains chapitres.

- Ils ne sont pas encore comme j'aimerai.

- Ce n'est pas grave. Relis moi le premier alors. Il est beau."

Elle lui avait dit quelques jours après leur week-end.

"- J'ai écrit sur nous...

- Quoi ? Vraiment ? Lis moi !"

Elle avait alors entrepris de raconter le beau message qu'elle essayait de faire passer au travers de sa plume.

"- Alors tu aimes ? J'espère un peu quand même...

"- Mon amour, un peu est un euphémisme... Non mais je ne sais pas quoi dire. Tu écris un livre sur nous, tu écris de si belles choses.

- J'écris sur mon amour pour toi.

- Je t'aime...

- Je t'aime encore plus fort.

C'était une version de Noublie jamais. Elle ne savait pas vraiment ce que c'était destiner rendre mais elle imaginait quelque chose comme ça.

Un livre qu'ils pourraient lire se rappelant ainsi leur magnifique histoire qu'elle voyait à travers ses yeux et son cœur.

Certains soirs, l'innocence dégarpissait au galop. Les messages se faisaient plus brûlants, le manque était différent, les corps réagissaient.

Ils fermaient les yeux, écoutant la voix de l'autre en pensant à leurs futures nuits.

"-Tu m'enivre.

- J'ai envie de toi..."

C'était des murmures dans le soir, tous les deux dans leurs lits, leurs corps devenant moites, les paroles langoureuses. De longues attentes avant leurs retrouvailles.

3 semaines. C'était le temps avant leur prochain week-end.
Un clin d'œil merveilleux qui avait renforcé l'amour qu'ils se portaient mutuellement.

Parfois ils ne s'appelaient pas longtemps. Parfois ils ne se parlaient pas beaucoup.

Le travail qu'ils avaient été monstrueux. Ils étaient tous les deux épuisés. Mais ils faisaient attention, s'adaptant à l'autre, faisant des efforts pour comprendre et accepter la difficulté de la situation. Les mots d'amour apaisaient, ils pansaient leurs cœurs.

3 jours. 2 jours.

"- Je viens demain !

- Ça va être merveilleux, je suis heureux.

- Moi aussi, j'ai tellement hâte. "

Après une journée de cours intense, elle prit sa voiture prenant la route pour le rejoindre. Une excitation extrême l'envahissa. Elle allait le revoir. Il allait pouvoir la prendre dans ses bras, l'embrasser, lui parler autrement qu'à travers le téléphone. Leurs yeux allaient se croiser encore. La chaleur de leur corps allait se retrouver. Leurs cœurs allaient enfin s'assembler pour se sentir complets.

"- Tourne ta tête...

- Mais..."

Il avait couru la rejoindre, la prenant contre lui.

"- Tu es là !

- Tu es là...

Le début d'une deuxième idylle. Ils rentrèrent tranquillement à l'appartement, se tenant la main, discutant de tout et rien à la fois. Parfois les silences en disent plus que les mots.

"- Je t'aime"

Un sourire éclatant sur les lèvres.

C'était un week-end merveilleux : des repas tranquilles à cuisiner tous les deux ( où l'une regarder plus l'autre faire...), une soirée film, une petite sortie cinéma et des balades.

L'ambiance de Noël rajoutait un côté encore plus magique : l'odeur des chalets, les petites maisons qui abritaient de jolies spécialités, les décorations illuminant la ville.

C'était dans la simplicité de moments comme cela: marchant mains dans la main se serrant l'un contre l'autre pour se protéger du froid, parlant de la vie, se souriant à travers des regards d'amour.

C'était beau, sincère, vivant.

Elle l'aimait, mais ce n'était pas un coup de foudre. Un coup de foudre ça éclate et ne dure qu'un instant.
Elle l'aimait, et c'était une pluie d'étoiles. Une tombée de poussière argentée. Constante. Irréversible.
Elle l'aimait d'un amour qui n'aveugle pas. D'un amour qui rend la vue.
Elle l'aimait d'un amour qui n'abîme pas. D'un amour qui construit.
Elle l'aimait d'un amour qui s'imprègne, qui pénètre lentement, goutte par goutte, jusqu'à faire naître de nouveaux astres dans les cieux.
Voilà. C'est comme ça qu'elle l'aimait. Et peu importe le temps qu'il ferait, elle ne cesserait jamais de le voir dans les étoiles.
Son Altaïr.