Le chalet était vraiment superbe, tout en bois avec une cheminée centrale et une vue imprenable sur les montagnes enneigées. À peine entrés, tout le monde s'était dispersé pour explorer les lieux. Louna et Lorenzo s'étaient déjà approprié le salon, riant à propos de la décoration kitsch des tapis en fausse fourrure. Diego, lui, admirait les baies vitrées, son regard s'attardant sur le paysage comme s'il planifiait déjà ses descentes en snowboard.
De mon côté, j'avais du mal à me détendre. Chaque mouvement d'Amos, chaque regard qu'il lançait — ou évitait — me rappelait à quel point cette semaine allait être difficile. Il était tendu depuis le départ, ses mâchoires serrées, ses gestes nerveux. Même Louna l'avait remarqué, mais elle avait choisi de ne pas commenter.
— Bon, les chambres ! s'exclama Diego, rompant l'atmosphère lourde. Qui dort où ?
Louna, sans hésiter, s'accrocha au bras de Lorenzo et lui lança un regard complice.
— Moi, je dors avec Lorenzo. Pas question qu'il échappe à mes réveils matinaux, annonça-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres.
Lorenzo éclata de rire, visiblement ravi de cette assignation. Diego leva les mains en signe de capitulation.
— Moi, je prends une chambre en bas, près de la cuisine. Pas question de me lever à l'aube pour entendre vos conneries, dit-il avec un clin d'œil.
Ce fut là que je compris l'inévitable. Il ne restait que deux chambres à l'étage. Deux chambres côte à côte. Et Amos et moi.
Je lançai un regard furtif à Amos, qui fixait déjà l'escalier comme s'il pesait le pour et le contre de grimper ou de prendre son sac et partir tout de suite. Mais il ne protesta pas, se contentant de hocher la tête, ses lèvres pincées.
— Ok, alors je prends celle de gauche, murmurai-je, ma voix plus faible que je ne l'aurais voulu.
— Je prends l'autre, répondit-il simplement, sa voix rauque et froide.
Je pris mon sac et montai les escaliers en premier, consciente qu'il me suivait de près. Chaque pas sur le bois craquant semblait amplifié dans le silence tendu. Arrivés en haut, je me tournai légèrement vers lui, sentant la tension vibrer entre nous. Nos regards se croisèrent brièvement, et je remarquai la dureté dans ses yeux, mais aussi quelque chose d'autre. Une fatigue ? Une lutte intérieure ? Je n'arrivais pas à le décrypter.
— Bon, bah... bonne installation, lançai-je maladroitement en essayant de paraître naturelle.
Il hocha la tête, ouvrant la porte de sa chambre sans un mot. Mais avant d'entrer, il se figea un instant, sa main sur la poignée. Je restai plantée là, hésitant à bouger. Il tourna légèrement la tête vers moi, son regard passant brièvement du mien à la porte que je tenais entrouverte.
— Si tu fais trop de bruit, je te vire, dit-il d'un ton neutre, mais avec une pointe de taquinerie.
Je haussai un sourcil, mi-surprise, mi-agacée par cette tentative maladroite de détendre l'atmosphère.
— Je pourrais te retourner la menace, répliquai-je, une étincelle de défi dans la voix.
Un coin de ses lèvres se releva, formant un semblant de sourire, mais il n'ajouta rien. Il entra dans sa chambre, et je refermai la porte de la mienne avec un soupir lourd.
Dans ma chambre, je posai mon sac sur le lit et me laissai tomber sur le matelas, fixant le plafond en bois. Chaque fibre de mon corps était tendue, comme si le simple fait de partager cet espace avec Amos réveillait une tempête intérieure que je n'avais pas anticipée.
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Sous les néons de l'interdit
RomansaAmos et Zélia n'étaient pas faits pour s'entendre. Entre les provocations, les regards noirs et les piques acides, leur vie de campus est vite devenue un champ de bataille. Zélia le trouve insupportable avec son arrogance de bad boy. Amos, lui, ne s...