Tant qu'on voit en la rose un péril et l'amour,
Que l'esprit s'extasie à des ciels et à l'onde,
Tant que l'imagerie amalgame et abonde :
Le mirage morose est un mal sans retour.
On a tant convenu d'imiter des atours
En symbole, en système, en clichés et sans sonde,
Que la chose qu'on aime est une forme blonde
Et qu'on fuit l'inconnu dès que le su accourt.
Avez-vous oublié mes précédents poèmes ?
C'est pour avoir nié la beauté de leurs thèmes
En votre crible fade, anodin et très mièvre.
Tant qu'on a la bluette, on manque d'art en France :
Sentiments de parade en tête et sur les lèvres,
Mainte rose muette, et nulle verve rance.
Écrit le 19 juillet 2024. Publié le 22 novembre 2024.