INAYA

CHAPITRE 1: Nouveau Départ

— J'y vais, maman ! 

— D'accord, on se revoit dans un mois, Inaya. Je pars en Grèce ce soir, donc je ne serais pas là si tu rentre ce week-end. 

— Ah... euh, d'accord. À dans un mois alors.

Ma mère travaillait comme hôtesse de l'air pour une compagnie aérienne internationale, ce qui faisait que nos rencontres étaient rares et souvent très brèves. Elle pouvait partir pour un week-end, ou bien pour deux mois ; c'était toujours à l'improviste.Mais cette fois, j'avais espéré qu'on pourrait passer du temps ensemble pour mon premier week-end de retour à l'université.

Quel bonheur, en tant que jeune adulte de 18 ans, de ne pas vivre avec son père et de pouvoir habiter avec sa mère... mais de la voir que  si rarement.

Quelle ironie !

Je pris mes clés, soupirai et me dirigeai vers mon véhicule. 
Le campus était à environ 30 minutes en voiture , ce qui était un véritable luxe pour une étudiante d'avoir son Université pas si loin que ça.

Adieu à mon argent qui n'ira que dans l'essence...

8h30, Université de Riverton.

Je suis arrivée devant le campus une demi-heure avant le début des cours pour passer à l'administration récupérer mon emploi du temps et le numéro de ma chambre en résidence universitaire. Ici, on vivait sur place du lundi au vendredi, et on choisissait ou non de rentrer chez soi le week-end.

— INAYAA !

J'entendis mon prénom en écho de loin et je devinais facilement de qui ils s'agissaient: Déborah et Connor .

— Salut ! J'avais trop peur qu'on ne puisse pas se retrouver avant le début des cours, leur dis-je en souriant. 

— Oui, c'est tellement grand ici, un vrai labyrinthe, me répondit Deborah.

Déborah était une jeune femme magnifique, à la peau beaucoup plus foncée que la mienne, avec une bouche charnue et de longues tresses noires. Nous avions le même âge, mais elle était un peu plus grande que moi en taille. Quant à Connor, il était grand, plutôt bien proportionné, ni trop musclé ni trop maigre, mais il se plaignait sans cesse qu'il voulait avoir plus de bras . Il avait  la même couleur de peau que Déborah et ses cheveux étaient toujours coupés courts, avec un dégradé.

Nous nous appelions parfois par des surnoms : Deb, Ina, et Coco. Mais Connor détestait ce surnom, ce qui faisait évidemment qu'on l'utilisait tout le temps pour l'embêter.

— On devrait aller à l'administration pour récupérer nos infos, sinon on va être en retard, nous interrompit Connor. 

— Oui, coco, répondis-je, suivie de Déborah. 

Il roula des yeux en réponse, ce qui nous fit éclater de rire.

Après avoir récupéré nos emplois du temps et les numéros de nos chambres, nous nous séparâmes pour rejoindre nos classes respectives. On avait prévu de se retrouver à la pause déjeuner et d'aller dans notre chambre avec Deb. On avait envoyé un e-mail deux mois auparavant pour demander à être colocataires. On n'était pas sûres que la demande soit acceptée, mais par miracle, ils l'avaient validé. Et pour moi, c'était un véritable soulagement d'avoir quelqu'un de confiance avec qui partager cet espace, d'autant plus que je faisais souvent face à des crises d'angoisse ou de panique.

Finalement, je trouvai ma salle de cours, située dans l'aile B du bâtiment E. Le campus était gigantesque, divisé en plusieurs sections : l'administration, les dortoirs, les bâtiments pour les cours, et les espaces pour les activités sportives. Pour passer d'un endroit à un autre, il me fallait parfois plusieurs minutes.