L'aéroport bourdonnait d'une activité frénétique. Amara, sa valise à la main, se tenait devant la porte d'embarquement. Elle vérifia son billet pour la centième fois, incapable de se calmer malgré les encouragements de sa mère et de son père, qui l'avaient laissée ici une demi-heure plus tôt.
Son vol pour Istanbul était annoncé, et le mélange d'excitation et de nervosité grandissait en elle. Elle s'efforçait de garder la tête haute, mais son cœur tambourinait dans sa poitrine. Ce n'était pas seulement son premier voyage seule, c'était un saut dans l'inconnu total.
Elle serra la lanière de son sac à main, traversa le tunnel menant à l'avion, et trouva son siège au milieu d'une rangée bondée. Elle jeta un regard autour d'elle. La cabine était pleine de passagers, certains déjà installés confortablement, d'autres s'efforçant de ranger leurs bagages à main dans les compartiments.
Une femme voilée, assise près du hublot, lui sourit doucement.
— C'est votre premier vol ? demanda-t-elle en remarquant l'air inquiet d'Amara.
Amara hocha la tête.
— Oui. Et je voyage seule.
— Oh, ne vous en faites pas, c'est plus facile que ça en a l'air. Qu'est-ce qui vous amène la-bas ?
— Les études.
La femme haussa les sourcils, impressionnée.
— C'est une belle ville. Vous allez aimer.
Alors que l'avion commençait à rouler sur la piste, Amara tenta de se détendre. Mais à peine l'appareil avait-il décollé qu'elle sentit une main lui tapoter l'épaule. Elle se retourna pour voir un homme d'une quarantaine d'années assis derrière elle.
— Pardon, mademoiselle, mais est-ce que vous pourriez baisser votre siège ? Je n'ai pas assez de place pour mes jambes.
Amara hésita, un peu prise au dépourvu.
— Euh... je suis désolée, mais je ne l'ai pas baissé.
L'homme soupira bruyamment, attirant l'attention de quelques passagers autour d'eux.
— Peu importe, oubliez ça, marmonna-t-il, visiblement agacé.
Amara détourna les yeux, mal à l'aise. Elle tenta de se concentrer sur l'écran devant elle, mais une annonce de l'équipage interrompit ses pensées.
— Mesdames et messieurs, nous traversons une zone de turbulences. Veuillez attacher vos ceintures.
L'avion se mit à vibrer légèrement, puis un peu plus fort. Amara agrippa les accoudoirs, le souffle court. C'était pire qu'elle ne l'avait imaginé. La femme assise à côté d'elle posa une main rassurante sur son bras.
— C'est normal, ne vous inquiétez pas.
Mais rien ne semblait normal à Amara. Chaque secousse de l'avion faisait monter la panique en elle. Elle ferma les yeux et tenta de se rappeler les prières que sa mère lui avait apprises enfant, murmurant les mots à voix basse.
Les turbulences finirent par s'atténuer, mais son cœur continuait de battre à un rythme effréné. Elle était à peine soulagée qu'une autre galère surgisse : le bébé deux rangées devant elle éclata en sanglots. Des pleurs stridents emplirent la cabine, et les murmures d'agacement des passagers se firent entendre.
— Ça promet, murmura Amara à elle-même.
Elle chercha dans son sac ses écouteurs pour noyer le bruit avec un peu de musique. Mais en fouillant, elle se rendit compte qu'elle les avait laissés dans son bagage en soute. Elle soupira, exaspérée par sa propre étourderie.
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Le pont entre deux mondes
AdventureEntre ambition et destin : le croisement de deux âmes Fraîchement arrivée à Istanbul pour intégrer un prestigieux master en relations internationales, Amara est déterminée à tracer sa voie dans un univers compétitif. Entre les cours exigeants, la dé...