Une semaine s'était écoulée depuis l'arrivée d'Amara à Istanbul. Bien que l'agitation de la ville la fascinait, l'université et ses bâtiments imposants lui donnaient un sentiment de confusion. Chaque matin, elle se sentait un peu plus familière avec les rues qui menaient au campus, mais une certaine solitude persistait en elle. Elle n'était encore qu'une spectatrice, observant la vie d'Istanbul et de ses étudiants sans réellement y participer.
Ce matin-là, après un cours de géopolitique, Amara sortit précipitamment de la salle de classe, oubliant presque de reprendre son sac à main. Elle se fraya un chemin parmi les étudiants, sa tête un peu ailleurs, essayant de se concentrer sur ce qu'elle venait d'apprendre.
Alors qu'elle descendait les escaliers pour quitter le bâtiment, une voix pleine de vie la fit se retourner brusquement.
"Excuse-moi ! J'adore ton sac ! Il est trop vintage !"
Amara s'arrêta net. La voix provenait d'une jeune fille aux cheveux bruns longs, attachés en une tresse simple mais soignée. Son style décontracté contrastait avec l'élégance du sac d'Amara, qui était en cuir marron, légèrement usé, mais toujours magnifique. Un cadeau de sa mère, qu'elle avait toujours porté avec fierté.
"Oh, merci," répondit Amara, un peu surprise par cet enthousiasme. "C'est un cadeau de ma mère."
"Vraiment ? C'est trop mignon ! C'est exactement le genre de sac que j'adorerais avoir. Ça a une histoire, non ?" La jeune fille souriait, ses yeux brillants d'une sincérité désarmante.
Amara la regarda un instant, prise au dépourvu. Elle n'était pas habituée à ce genre de compliments spontanés. Elle sourit timidement, gênée. "Oui, elle me l'a donné avant que je parte pour ici. Ça me rappelle Londres."
"Ah, tu viens de Londres ? Trop cool ! Moi, je suis d'ici. Je m'appelle Nihan, je suis turque, et je suis à Istanbul depuis que je suis gamine. On doit avoir des cours en commun, non ?"
Amara hochait la tête, encore un peu surprise par l'approche directe et énergique de Nihan. C'était la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un d'aussi ouvert ici. "Je m'appelle Amara," répondit-elle en souriant légèrement. "Je suis nouvelle, je viens juste d'arriver."
"Tu vas adorer ! Enfin, sauf si t'es pas fan des cours très théorique comme moi," dit Nihan avec un petit sourire moqueur. "Mais au moins, tu t'habitues vite, non ? Tu sembles plutôt bien t'intégrer."
"Je ne suis pas sûre d'être encore vraiment intégrée. Je me sens un peu perdue, en fait."
Nihan écouta attentivement. "C'est normal. J'étais comme toi au début. Mais après quelques semaines, tu vois comment les choses fonctionnent. Et puis, il y a toujours des gens sympas qui te montrent la voie."
Elle marqua une pause, puis ajouta, presque en chuchotant, "Et puis, il y a des petites astuces pour se faire des amis ici. Faut juste être un peu audacieuse."
Amara la regarda un instant, intriguée par cette jeune femme pleine de confiance. Nihan était d'une extraversion qui lui était presque étrangère, mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir attirée par sa façon naturelle de s'exprimer. Il y avait quelque chose de rassurant dans son énergie.
"Je ne suis pas aussi audacieuse que toi," répondit Amara en souriant, un peu timidement. "Mais je vais essayer."
Nihan lui lança un regard complice. "T'inquiète, tu vas y arriver. Mais si tu veux, tu peux venir boire un café avec moi. Comme ça, je pourrais te montrer un peu le campus et te parler des bons endroits où traîner ici."
"Un café ? Oui, pourquoi pas," répondit Amara. Elle n'avait pas prévu de sortir, mais l'idée de passer du temps avec quelqu'un d'aussi chaleureux la séduisait.
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Le pont entre deux mondes
MaceraEntre ambition et destin : le croisement de deux âmes Fraîchement arrivée à Istanbul pour intégrer un prestigieux master en relations internationales, Amara est déterminée à tracer sa voie dans un univers compétitif. Entre les cours exigeants, la dé...