XI - MELODIAS

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— Enfin réveillée, princesse céleste..?

La voix de Kyo résonne dans ma tête alors que je peine à ouvrir les yeux, la lumière de la lampe à mes côtés éclaire mon visage. Je me rappelle avoir essayé de lutter contre mes vertiges, mais après, trou noir. Tout en rabattant le drap sur moi, j'inhale son odeur. Malheureusement, je comprends vite que je ne suis pas dans mon lit, à moins que Kyo se soit glissé sous ma couverture, et ça, j'en doute.

Des mouvements se font présents dans la pièce, Kyo s'approche de moi, alors qu'il se déplace pour s'accroupir au pied du lit. Ses iris marrons scrutent mon visage, puis mon corps dissimulé sous le drap, avant de remonter jusqu'à mes yeux, tandis que dans les siens, je perçois une lueur que je n'avais jamais vue auparavant, elle m'est inconnue.

Il lève la main, et la place juste devant mon visage. Ma vue est encore floue, alors je ne perçois pas distinctement les gestes de son membre.

— Combien ai-je de doigts ? susurre-t-il.

Je fronce les sourcils, essayant malgré la douleur crânienne de répondre à sa question, mais je n'y arrive pas, encore trop affaiblie.

— Bien, accroche-toi à mon cou, je t'amène à la cuisine, tu dois manger un truc.

— Pas faim, parviens-je à dire, difficilement.

Sans prendre ne serait-ce que le temps de m'écouter, voyant que je n'ose pas faire ce qu'il me demande, il part, ne m'annonçant pas où.

Quelques uniques minutes passent, durant lesquelles je ne sais pas trop quoi faire, alors je ne bouge pas, toujours confortablement allongé dans le lit de Kyo. Lorsque celui-ci revient enfin, privé d'explication, ses bras s'enroulèrent autour de mon corps, il me porte sans efforts, avant de m'amener dans le salon, me déposant sur l'une des chaises.

Je n'ose pas lui quémander d'explications, alors je reste silencieuse, à triturer la peau autour de mes ongles, quitte à rapidement la mettre à sang.

Kyo se décide finalement à faire un aller-retour entre la cuisine et la pièce dans laquelle je me situe actuellement. Plusieurs paquets de confiserie et de chips s'offrent devant moi, mais aussi de la nourriture plus saine et bourrative tel que du concombre, du riz, du tofu, mais encore des onigiris entouré d'une feuille d'algue.

— Tu comptes nourrir une équipe de rugby ? questionnai-je, ne sachant aucunement si j'extrapole la chose. Ce qui est certain, c'est que même avec de la volonté, je ne serais pas en capacité de manger tout cela.

Never ever.

— Non, seulement toi.

J'entrouvre la bouche lorsqu'il mentionne le fait que je dois manger tout cela. Veut-il être un séraphin ou bien un démon ?

Calories.

Calories.

Calories.

Calories.

Calories.

Calories.

— Ne t'ai-je pas déjà dit que je n'ai pas f-.

Son poing frappe la table, laissant flotter ce dangereux silence bien trop souvent présent entre nous.

— Ah bon ? C'est la seule excuse que tu comptes me sortir ce soir ? Tu as déjà fait plus original, ironise-t-il.

— Ouais, enfin, j'ai aussi envie de vomir, je suppose que c'est à cause de mon malaise...

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