8. Espoir

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Logan

Les jours suivants passent dans un mélange de monotonie et d'anxiété constante. Chaque instant libre est consacré aux recherches, aux interrogations, aux pistes qu'on suit les unes après les autres sans rien trouver de concret. Le sentiment de tourner en rond pèse lourdement sur mes épaules, mais quelque chose en moi refuse de lâcher. Je ne peux pas. Pas tant qu'Ava est toujours introuvable. Jenny et John font ce qu'ils peuvent pour m'encourager, mais je vois bien dans leurs regards la même fatigue, le même désespoir caché derrière les sourires forcés.

Ce matin-là, je suis dans le salon avec eux, chacun plongé dans son téléphone ou son ordinateur, sans dire un mot. Un silence épais nous enveloppe, et même les bruits extérieurs semblent étouffés, comme si tout autour de nous était suspendu. C'est à ce moment-là que mon téléphone sonne, brisant le silence d'un coup sec.

En voyant le nom d'Oliver sur l'écran, mon cœur s'emballe. Oliver est l'un de mes contacts les plus fiables.

Qui l'aurait cru, hein ?

– Logan, dit-il sans préambule quand je décroche. J'ai peut-être quelque chose pour toi.

Le ton grave dans sa voix fait monter une vague d'appréhension. J'ai entendu cette phrase tellement de fois ces derniers mois, toujours pleine de promesses, mais jamais vraiment concrète. Pourtant, je ne peux pas empêcher cette étincelle d'espoir de renaître.

– Parle, Oliver. Qu'est-ce que t'as trouvé ? demandé-je, la voix plus tremblante que je ne l'aurais voulu.

– J'ai reçu une info d'une source qui bosse dans un des centres du réseau. Elle m'a dit avoir aperçu une fille qui correspond à la description d'Ava, mais... il y a des risques.

Le mot "risques" résonne lourdement. Je sais que ça pourrait signifier n'importe quoi, des détails de sécurité à des conditions qui pourraient la mettre en danger. Mais je ne peux pas reculer.

– Dis-moi où, je réponds fermement.

Je serre le téléphone contre mon oreille, ma respiration suspendue, chaque fibre de mon corps est tendue.

– Écoute bien... ce n'est pas aussi simple. Il y a un groupe bien armé à l'entrée du complexe, et cette fois, ça va demander un peu plus qu'une visite rapide. Les types là-bas sont lourdement équipés, et leur sécurité est implacable. On parle de plusieurs niveaux de protection.

Je prends une inspiration, essayant de maîtriser l'angoisse qui commence à m'envahir.

– J'ai besoin d'un plan, d'une liste de tout ce qu'il nous faut pour entrer là-bas sans finir criblé de balles.

Oliver marque un silence, puis reprend :

– Ce qu'il faut, c'est d'abord rassembler des informations précises sur leurs rondes, les entrées et sorties, et un moyen de détourner leur attention au moment critique. Si on y va à l'aveuglette, ce sera un massacre, Logan. J'ai quelques contacts qui pourraient nous aider, mais ça va prendre un peu de temps.

– Combien de temps ? demandé-je, la voix rauque.

– Une semaine. Peut-être deux. Je sais que c'est long, mais on ne peut pas se permettre d'échouer.

Je raccroche, le poids de ses paroles résonne en moi comme un coup de massue. Une semaine, peut-être plus, à attendre, à assembler les pièces d'un puzzle qui nous mène, je l'espère, vers Ava. C'est comme si le monde continuait à tourner sans elle, alors que pour moi, chaque seconde sans avancer est une éternité.

*****

Les jours suivants se transforment en une routine d'attente insupportable. Avec John et Jenny, on dresse une liste de tout ce dont on aura besoin pour le raid : des armes supplémentaires, des moyens de communication sécurisés, et un plan de repli en cas d'urgence. Chaque détail compte, chaque mouvement doit être calculé pour éviter les imprévus. On établit une carte du complexe, qu'Oliver parvient à nous procurer grâce à ses contacts. Mais chaque fois que je fixe ce plan, mon esprit se brouille en pensant à ce qui pourrait arriver si on échoue.

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant