Amara n'avait jamais vraiment aimé les mathématiques. Ces formules, ces équations interminables, ce langage chiffré qu'elle trouvait aussi énigmatique qu'exaspérant. Pourtant, depuis qu'elle avait commencé ce projet interdisciplinaire, une idée lui trottait dans la tête : "Comprendre les bases des maths, c'est peut-être ce qui fera la différence dans ma carrière." Alors, malgré ses appréhensions, elle avait décidé de prendre des cours en parallèle de ses études de relations internationales.
Chaque mercredi soir, elle assistait à des séances de rattrapage dans une petite salle surchauffée de l'université, entourée d'étudiants pour la plupart aussi perdus qu'elle. La professeure, une femme d'une patience infinie, expliquait les notions avec une douceur presque maternelle. Amara notait tout avec application, bien qu'elle ne puisse s'empêcher de jeter des coups d'œil à l'horloge murale toutes les cinq minutes.
— Tu progresses bien, lui avait dit la prof à la fin de son dernier cours. Avec un peu plus de pratique, tu t'en sortiras parfaitement.
Amara avait souri poliment, bien qu'elle doutât fortement de cette prédiction.
Le jeudi soir, après une longue journée de cours et un énième rendez-vous raté avec une équation complexe, Nihan lui avait envoyé un message :
Nihan : Viens chez moi ce soir ! Mes parents ne sont pas là, on pourra travailler sur nos projets tranquillement. Promis, je cuisine !
Amara avait hésité un instant avant de répondre :
Amara : D'accord, mais pas trop tard, je suis épuisée.
Quelques heures plus tard, elle se retrouvait dans le salon chaleureux de Nihan, un endroit qui respirait la simplicité et la convivialité. Les murs étaient ornés de photos de famille, de tapisseries turques colorées, et une douce odeur de cannelle flottait dans l'air.
— Je t'avais dit que je cuisinais bien, lança Nihan en posant un plat fumant de börek sur la table basse.
— Ça sent divinement bon, répondit Amara en s'installant.
Les deux amies commencèrent à discuter de tout et de rien, leurs projets d'études en toile de fond. Nihan, comme à son habitude, n'arrêtait pas de parler de son partenaire de projet, le fameux blond grand dont elle peinait à se souvenir du prénom.
— Franchement, il est trop beau. Et en plus, il est drôle. T'imagines ? Intelligent, drôle et beau. C'est trop, murmura-t-elle en croquant dans un morceau de börek.
Amara roula des yeux en souriant.
— Bon, t'arrêtes un peu ? T'es censée te concentrer sur ton projet, pas sur lui.
— Oh, mais c'est lié, répliqua Nihan en riant. D'ailleurs, tu sais quoi ? J'ai retrouvé l'Instagram d'Adam.
Amara releva la tête, intriguée malgré elle.
— Adam ?
— Oui, ton partenaire de projet. Tu veux voir ?
Amara hésita. Elle ne savait presque rien de lui, et franchement, ça ne la dérangeait pas.
— Non, ça ne m'intéresse pas, finit-elle par répondre en haussant les épaules.
Nihan arqua un sourcil, mi-sceptique, mi-amusée.
— Sérieusement ? Pas du tout ?
— Pas du tout, confirma Amara en sirotant son thé.
Nihan haussa les épaules, comme pour dire tant pis pour toi, et retourna à son téléphone.
La conversation glissa sur d'autres sujets. Amara évoqua ses cours de maths et son désir de se sentir plus confiante face à certaines matières techniques. Nihan, en bonne amie, l'encouragea avec enthousiasme.
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Le pont entre deux mondes
AventuraEntre ambition et destin : le croisement de deux âmes Fraîchement arrivée à Istanbul pour intégrer un prestigieux master en relations internationales, Amara est déterminée à tracer sa voie dans un univers compétitif. Entre les cours exigeants, la dé...