Chapitre 8

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Amara se rendit à son cours de maths en traînant un peu les pieds. Elle avait pris ces cours en parallèle de son cursus en relations internationales, convaincue que cela lui serait utile dans le futur, mais la fatigue des dernières semaines commençait à se faire sentir. Ce soir-là, le professeur habituel avait été remplacé par un autre.

L'homme, d'une trentaine d'années, avait une allure soignée, les cheveux châtains légèrement en bataille et un regard sérieux. Il expliquait avec calme et prenait le temps de répondre aux questions des élèves. Amara, concentrée sur un exercice, fronça les sourcils en réalisant qu'elle avait bloqué sur une étape. Elle leva timidement la main.

— Oui, mademoiselle ? demanda-t-il en s'approchant.

— J'ai du mal avec cette partie. Je pense que j'ai sauté une étape, mais je ne vois pas laquelle, expliqua-t-elle en désignant son cahier.

Le professeur se pencha pour examiner ses calculs et, après quelques secondes, esquissa un sourire.

— Vous avez bien commencé, mais vous avez oublié cette règle ici, dit-il en pointant du doigt une ligne de calcul.

— Ah, oui, effectivement. Merci, répondit-elle, un peu gênée.

À la fin du cours, alors qu'elle rangeait ses affaires, le professeur s'approcha à nouveau.

— Si vous avez besoin d'aide en dehors des cours, n'hésitez pas à me contacter, dit-il en lui tendant un papier où figurait son numéro.

— Merci, c'est gentil. Je vais le noter, répondit-elle, sincèrement reconnaissante.

Elle accepta sans arrière-pensée, sachant que ces cours de maths étaient exigeants et qu'elle pourrait avoir besoin de clarifications.

Comme convenu, Amara retrouva Adam à la bibliothèque. Leur séance de travail commença dans un silence relatif, chacun concentré sur ses tâches. Malgré leur relation sarcastique, ils semblaient de plus en plus efficaces en équipe.

Au bout d'une heure, alors qu'Amara se levait pour aller aux toilettes, elle laissa son téléphone sur la table. À peine avait-elle quitté la pièce que l'écran s'illumina. Adam, distrait, aperçut un message d'un numéro inconnu :

« Bonjour, êtes-vous disponible demain pour discuter du point soulevé en cours ? »

Intrigué, il jeta un coup d'œil furtif au reste du message. Ce n'était rien de personnel, juste une proposition concernant les maths. Lorsqu'Amara revint, elle surprit Adam avec son téléphone en main.

— Qu'est-ce que tu fais ?! Décidément, tu retiens pas les reproches qu'on te fais ! lança-t-elle, agacé.

Il posa calmement le téléphone sur la table, croisant les bras.

— Ton téléphone vibrait, j'ai juste regardé. C'est qui ?

— Ça ne te regarde pas, répondit-elle sèchement en reprenant son téléphone.

Adam haussa un sourcil, amusé par sa réaction.

— Sérieusement ? Je veux juste savoir. C'est ton mec ou quoi ?

Elle éclata de rire, un rire moqueur qui résonna dans la bibliothèque.

— Mon mec ? N'importe quoi. C'est quelqu'un qui me parle de maths, c'est tout.

Adam pencha la tête, un sourire en coin.

— Tu sais, moi aussi je suis bon en maths. Je fais des études d'ingénierie, au cas où t'aurais oublié.

Elle le fixa un instant, hésitant entre irritation et amusement.

— Super, bonne info. Si j'ai besoin, je t'appelle alors, répondit-elle avec sarcasme.

Il rit doucement.

— Je suis sérieux. Si t'as besoin d'aide, demande-moi.

Elle roula des yeux.

— On verra. Mais si ça ne te dérange pas, concentrons-nous sur le projet.

La fin de la séance

La séance se poursuivit dans un mélange de sarcasmes et de sérieux. Adam finit par ranger ses affaires en même temps qu'Amara.

— On avance bien, mais on a encore pas mal de boulot, dit-il en se levant.

— Oui, c'est vrai, répondit-elle en fermant son carnet.

Il l'observa un instant avant de déclarer :

— On devrait se voir plus souvent pour avancer. Genre deux fois par semaine, au moins.

Elle fronça les sourcils, un peu surprise par cette proposition venant de lui.

— Deux fois ?

— Oui. À moins que tu préfères faire ça toute seule, grincheuse, répondit-il avec un sourire narquois.

Elle soupira, exaspérée.

— D'accord, deux fois par semaine. Mais je te préviens, je ne tolère pas tes remarques débiles à chaque séance.

Il haussa les épaules, amusé.

— Deal. À samedi, alors ?

— À samedi, répondit-elle en quittant la bibliothèque.

Alors qu'elle marchait dans le froid vers chez elle, elle reçut un message de son professeur de maths :

« Demain après-midi, vous êtes disponible pour qu'on revoie l'exercice ? »

Amara répondit rapidement, mais elle ne pouvait s'empêcher de repenser à Adam. Cet homme était décidément plus énervant qu'elle ne l'aurait imaginé.

Le soir venu, Amara s'installa dans son lit, prête à finir la journée en paix. Elle était sur le point d'éteindre son téléphone quand une notification attira son attention.

Adam.

Elle ouvrit le message, curieuse.

Adam : Je ne peux pas samedi. Trouve un autre moment ou fais-le seule.

Amara haussa un sourcil, un mélange de surprise et d'agacement. Son ton était sec, presque désagréable. Elle hésita un instant avant de taper une réponse.

Amara : D'accord, pas de souci. Mais si tu veux qu'on finisse ce projet à temps, va falloir être un peu plus clair sur tes dispos.

La réponse d'Adam arriva presque instantanément.

Adam : Occupe-toi de ce que tu as à faire, je gérerai mon côté.

Amara roula des yeux en posant son téléphone sur la table de chevet. Elle s'enfonça dans son oreiller, exaspérée.

"Quelle attitude de gamin," murmura-t-elle.

Mais très vite, l'agacement laissa place à l'indifférence. Elle se redressa pour attraper un carnet posé sur sa table et commença à noter des idées pour le projet. Si Adam voulait agir comme ça, grand bien lui fasse. Tant qu'il faisait sa part du travail, elle n'avait aucune raison de se prendre la tête.

Elle laissa échapper un soupir en fermant son carnet. "Franchement, qu'il soit gentil ou désagréable, ça change quoi ? Je veux juste finir ce fichu projet et passer à autre chose."

Avec cette pensée, elle posa son carnet, éteignit la lumière, et se laissa sombrer dans le sommeil. Adam pouvait bien garder ses mystères et ses sautes d'humeur. Elle avait d'autres priorités.

Le pont entre deux mondes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant