Les Ruines de l'Oubli

Chapitre 8

Après quelques points de coutures plus tard, il n'avait pas fallu longtemps pour demander à des couturiers de haute qualité de venir au Palais Impérial à la demande du Grand Duc pour confectionner une nouvelle robe pour Miranda qui ne resta pas indifférente face à ce somptueux cadeau.

- Cette robe porte l'emblème du Duché. Pensa Miranda.

- Alors, Miranda, n'est-ce pas meilleur qu'une des robes qui vient de ce placard. Tu ne trouves pas ? Demanda Nilen avec le sourire.

- Bien que mon grand frère et père se sentent mieux, cela me va. Se réjouit Miranda.

Mais alors que tout ce petit monde était davantage concentrée sur la robe de la jeune demoiselle, certains avaient presque oublié la situation à la résidence de la capitale du grand duc:

- Est-ce que tout le monde va bien ? Je m'inquiète pour Alphonse et Camille. Demanda Miranda à son père.

- Les dégâts ont surtout été causés dans les jardins de la propriété, alors tout le monde va bien. Rassura le Duc. D'ailleurs avez-vous trouvé le coupable ? 

- Nous n'avons pas été capable de mener l'enquête de manière plus approfondie, je suis navré. Se désola un des serviteurs du Palais. 

- Se pourrait-il que ce soit la Famille Impériale ? Quoiqu'il en soit, Miranda est toujours ma fille. Chuchota le Grand Duc à lui-même. 

- Les sujets des adultes ne t'effleure pas trop ? Demanda Nilen à Miranda. 

-  Et si nous allions montrer ta nouvelle robe à tout le monde. Proposa Danel.

- Je trouve cela un peu puéril, mais pourquoi pas. Répondit Miranda en soupirant.

Miranda prit une grande inspiration avant de se retourner tout en tenant les mains de ses frères pour demander ceci au Grand Duc:

- Père, est-ce que mes frères et moi pouvons nous promener aux alentours ?

- Bien sûr. Il se peut que des serviteurs vous suivent alors ne soyez pas surprit. Faites attention. Prévint le duc.

- D'accord. Fit Miranda toute contente.

Miranda était plus qu'impatiente de prendre l'air en compagnie de ses frères. Elle voulait surtout en apprendre plus sur certaines parties du Palais qu'elle ne connaissait que dans les livres d'histoire malgré le fait qu'elle ne faisait toujours pas confiance en la Famille Impériale. Mais à peine avait-elle ouvert la porte, que la Princesse Héritière Astrid qui, vraisemblablement avait eu la même idée que sa cadette, se trouva en face d'elle à l'ouverture, surprit de la voir dans une toute nouvelle robe.

- Miranda ? S'étonna Astrid. Où comptes-tu aller ?

- Nous avons prévu de visiter le Palais Impérial. Ce n'est pas quelque chose d'important, nous y allons. Intervint Nilen.

- Ah, alors c'est la première fois que vous visitez le Palais Impérial ? Dans ce cas, je peux vous servir de guide. Proposa la Princesse Astrid. Où souhaitez-vous aller pour commencer ?

- Je voudrais m'y rendre sans vous. Je voudrais lui dire cela mais...Pensa Miranda hésitante. Mais rejeter l'offre de la Princesse Héritière est une opinion à outrance. Encore une fois, je vois la Princesse Astrid si énergique, je ne peux pas lui dire moi-même que je refuse.

Miranda était partagée. Elle ne savait pas quoi faire. Devait-elle accepter l'invitation de son aînée même si elles ne se connaissent que depuis peu, ou bien devait-elle refuser cette demande mal placée au risque de se mettre la princesse héritière à dos ? Ce choix était sans équivoque pour Miranda.

- Alors je voudrais commencer avec l'aile Ouest. Demanda Miranda.

- Miran...Je veux dire, Mademoiselle, il y a bien plus à voir dans l'aile Est. L'aile Ouest est principalement composée des dépendances des serviteurs, alors vous ne verrez pas grand chose. Expliqua Astrid.

- Je le sais mais... Commença Miranda.

A cet instant, Miranda cru sentir une présente sombre, dans l'enceinte du Palais, comme le mal qui se cachait dans l'obscurité, comme une pression qui pesait dans l'air. Ce n'était pas quelque chose que Miranda avait connu jusque là. Mais elle décida d'aller au bout de ses convictions.

- C'est bon, je veux quand même aller dans l'aile Ouest.

- Très bien, alors allons-y. Fit la Princesse Héritière Astrid.

Pendant que la fratrie Golomy et la Princesse Astrid déambulaient dans les longs couloirs du Palais, cette dernière s'adressa à l'aîné de la fratrie, à savoir Nilen, pour le prévenir de ceci:

- Par ailleurs, des préparatifs sont actuellement en cours. Avez-vous besoin de quelque chose en particulier ?

- Pardon ? Demanda Nilen.

- Père et moi avons déployés de nombreux efforts pour tout choisir. Je veux dire, les vêtements pour petites filles sont difficiles à se procurer avec des goûts raffinés. Expliqua la Princesse Astrid.

Miranda n'en revenait pas. Qui aurait pu croire que c'était l'Empereur et la Princesse Astrid en personne qui avait choisi les robes qui se trouvaient dans la chambre qui attendait la jeune demoiselle ? Elle ne pensait pas cela possible, mais Miranda semblait s'être trompée sur le compte de cette famille. Pouvait-elle leur accorder le bénéfice du doute ?

- Chaque fois que je la vois, je constate un regard fragile dans ses yeux. Est-ce à cause de la robe que j'ai préférée porter ? Se demanda Miranda par la pensée.

- Miranda est libre de porter les vêtements qu'elle souhaite. Elle a parfaitement le droit de refuser les cadeaux qu'elle n'aime pas. Argumenta Nilen devinant les intentions de la Princesse Astrid.

- Très bien. Se résigna Astrid.

Une fois à l'extérieur, Miranda, ses frères et la Princesse Héritière se trouvaient devant le Pont du Salut, l'endroit qui permettait une transition entre les notables et les malheureux qui pouvaient un jour se retrouver sur un même pied d'égalité. Un lieu unique que le premier Empereur en l'an 743 avait érigé une fois la paix retrouvée dans le Royaume.

Mais la sensation de tout à l'heure que Miranda avait perçu semblait s'intensifier. La source devenait de plus en plus obscure et lui semblait familier. Cette atmosphère semblait être comparable à celle qu'émettait Nalia quelques heures plus tôt. Semblant attirer l'attention de ses frères et de la Princesse, Miranda fit signe que tout allait bien. Mais en réalité elle ne pouvait pas cacher son anxiété vis-à-vis de cette allure des ténèbres qui venait de l'aile Ouest, où rien de bon ne semblait résider. Cette aura obscure n'était autre que celle du Chancelier Henri Arnauld qui officieusement cachait ses véritables ambitions auprès de la famille impériale, mais que Miranda semblait reconnaître. Miranda allait-elle surpasser sa peur ? Difficile d'en être sûr.