La chaleur de juin m’enveloppe alors que je marche tranquillement vers l’appartement. Mes pensées vagabondent, mêlant satisfaction et planification. Avec 70 000 000 de points privés, je n’ai pour l’instant dépensé que le strict nécessaire. Ce capital représente bien plus qu’une réserve : c’est une assurance pour ma survie dans cet environnement aussi compétitif que dangereux.
Je viens de quitter les membres de Meitanjo : Igor, Yinghua, Hirata, Chiaki, et la majorité silencieuse. Leur confiance me réchauffe un instant, avant que mon esprit ne s’égare à nouveau vers les menaces qui m’entourent.
C’est alors que je vois une silhouette familière : Arisu Sakayanagi, délicate et imposante à la fois, vacillant légèrement sur un chemin en pente. Mon réflexe est immédiat : je lui tends la main avant qu’elle ne tombe.
Elle me fixe de son regard perçant, un sourire au coin des lèvres.
— Merci, Okoda-san. Vous avez de bons réflexes.
— Une habitude, dis-je simplement, prêt à continuer mon chemin.Mais elle n’en a pas fini.
— Puisque nous sommes ici, que diriez-vous d’un duel ? Un duel d’échecs, bien sûr.
Je lève un sourcil.
— Je ne sais pas jouer aux échecs.
Elle ricane doucement, une moquerie à peine voilée.
— Vraiment ? Vous voulez dire qu’un stratège tel que vous ne maîtrise pas les échecs ? Je n’y crois pas une seconde. Allons-y.
Elle ne me laisse pas refuser et m’entraîne vers une salle vide où un échiquier nous attend, chaque pièce en position.
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21 parties : 21 matchs nuls
Le silence règne, seulement brisé par le bruit des pièces déplacées. Partie après partie, nous jouons. 21 parties. À chaque fois, le résultat est le même : match nul.
Je sens son irritation croître. Arisu n’est pas le genre de personne à supporter une impasse prolongée. À la 21ᵉ partie, elle se penche en arrière et me dévisage longuement.
— Vous forcez le match nul, n’est-ce pas ?
Je me contente de sourire légèrement, laissant planer le doute.
— Pourquoi ? Vous jouez mieux que vous ne le laissez paraître.
Je pose la pièce que je tiens, un fou noir, et croise son regard.
— Je n’ai jamais menti, Sakayanagi-san. Je vous ai dit que je ne savais pas jouer aux échecs.
Elle fronce les sourcils, confuse.
— Et pourtant, vous me tenez tête !
Je hausse les épaules.
— Si vous me compariez à un champion du monde, mon niveau est de zéro sur cent. Ce n’est pas de l’humilité, c’est la vérité. Je ne joue pas pour gagner. Je joue pour survivre.
Elle me regarde, cherchant un double sens à mes paroles, mais je me lève, prêt à partir.
— À la prochaine, Sakayanagi-san.
Elle sourit légèrement, bien que son irritation ne soit pas totalement dissipée.
— Vous êtes intéressant, Okoda-san.
Alors que je m’éloigne, une silhouette familière surgit de l’ombre : Youka Tokito. Elle marche lentement, ses longs cheveux blancs reflétant la lumière des lampadaires. Son air curieux et presque enfantin pourrait tromper n’importe qui, mais pas moi.
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L'Elite Brun - Y1 [ Ancienne Version ]
FanficTout commence au sein du lycée le plus prestigieux du Japon : ANHS - Advenced Nurturing High School. Un jeune garçon originaire du Bénin, présent dans ce pays depuis 3 ans arrive dans ladite classe des épaves : la classe D. Son nom est Okoda Wilfrie...