Mbeuguél Babel Pas Soucieuse

Les promesses sous la lumière de Dakar

Les promesses sous la lumière de Dakar

Très cher lecteur,

Le soleil se couchait doucement sur Dakar, laissant place à ces nuits où tout semble possible. La ville s'animait d'une énergie différente, et Aïcha, assise sur son balcon, ne pouvait s'empêcher de repenser à cette journée.

Elle tenait son téléphone, hésitant à répondre au dernier message de Babel. « J'espère que tu as aimé le déjeuner, on remet ça bientôt ? » L'homme savait choisir ses mots : simples, mais chargés d'une promesse implicite.

Aïcha poussa un profond soupir. « Loutax mane, nit ki ak alaalam ji amna lépeuh lounouy weur si goor marié téksi . » (Pourquoi seulement moi ?) Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi Babel, cet homme accompli, riche et marié, s'intéressait autant à elle.

Pendant ce temps, très cher lecteur, Babel était déjà en train de réfléchir à son prochain mouvement. Dans son grand appartement du centre-ville, il observait la ville illuminée. Il savait qu'il jouait avec le feu. Il connaissait les règles de son monde : « Ku faaté fa nga dieum, déloul da nga diougué. » (Si tu oublies ta voie, tu perds tout.) Mais avec Aïcha, il se surprenait à vouloir désobéir à ces règles.

Cependant, tout n'était pas aussi simple. Aïcha, bien qu'innocente et naïve à certains égards, commençait à percevoir des incohérences dans les paroles et les actions de Babel.

Le lendemain, il lui proposa un autre rendez-vous, cette fois à un café chic près de la corniche. Aïcha hésita, mais finit par accepter. Le lieu était calme, avec une vue imprenable sur l'océan.

Babel arriva en avance, comme toujours, et cette fois-ci, Aïcha fit un effort pour être ponctuelle. À son arrivée, il se leva pour l'accueillir, un sourire satisfait sur le visage.

— Tu es magnifique, comme toujours, lui dit-il en tirant doucement sa chaise.

— Merci, répondit-elle en baissant les yeux, légèrement gênée.

Ils parlèrent de tout et de rien, mais au bout d'un moment, Aïcha ne put s'empêcher de poser une question qui la hantait depuis le début.

— Babel, pourquoi moi ? demanda-t-elle, son regard plongeant dans le sien.

Il haussa légèrement un sourcil, comme surpris par son audace.

— Pourquoi pas toi ? répondit-il calmement, en sirotant son café. Tu es différente, Aïcha. Pas comme les autres.

Elle fronça les sourcils. « Li déh mom nguénn di wax gnieup.» (Il dit ça à toutes ?) pensa-t-elle, mais elle se retint de parler.

— Je veux dire... poursuivit-il en posant sa tasse. Dans ce monde, tout est calculé, tout est attendu. Avec toi, il n'y a pas de masque, pas de jeux. Tu es vraie.

Aïcha resta silencieuse. Elle voulait croire à ses mots, mais quelque chose en elle lui disait de rester prudente.

Très cher lecteur, n'est-ce pas là la beauté cruelle de l'amour ? Croire aux promesses, même lorsqu'on sait qu'elles sont teintées d'incertitudes.

Mais ce jour-là, quelque chose changea dans leur dynamique. Babel sembla pour la première fois sincèrement vulnérable, et Aïcha, malgré ses doutes, sentit son cœur s'adoucir. Elle ne savait pas encore que cette douceur allait lui coûter bien plus qu'elle ne l'imaginait.