HOUSE ARGENT || HOUSE OF THE DRAGON

12

Ariadna grogna en serrant un peu plus fort les rênes entre ses doigts gantés. Le vent froid mordait ses joues alors que les chevaux avançaient dans la neige, le paysage hivernal s'étendant à perte de vue. Elle jetait des regards noirs autour d'elle, visiblement agacée par la situation.

« C'est une blague ? Sérieusement, pourquoi je devais venir avec vous ? Vous savez à quel point je me fiche de votre stupide expédition, » râla-t-elle, sa voix perçant le silence glacé.

Sirius, à sa droite, tourna la tête vers elle avec un sourire narquois, ses yeux pétillant de malice. « Parce que Père l'a voulu, sale merde. Tu sais bien que tu ne décides de rien ici. »

Ariadna plissa les yeux, son irritation montant d'un cran. « Eh, c'est ta grand-mère la merde, Sirius. » Elle cracha presque ses mots, le regard fixe, défiant.

Le ton de sa réplique fit éclater de rire Rhys et Niklaus, qui chevauchaient juste derrière eux. Le son de leurs rires se répercutait entre les arbres nus, brisant le calme de la forêt enneigée. Rhys, presque plié en deux sur sa selle, tenta de retrouver son souffle. « Elle t'a bien eu, Sirius, » lança-t-il entre deux éclats de rire.

Niklaus se contenta de hocher la tête, amusé, tandis que Leith, en tête du groupe, secouait la tête sans un mot. Leith était toujours le plus sérieux dans ce genre de situation, et même cette petite altercation, pourtant bien dans la nature de leur fratrie, ne semblait pas le divertir.

Ariadna roula des yeux avant de soupirer profondément, jetant un regard à l'horizon. Les bois s'étendaient à perte de vue, le silence de l'hiver seulement rompu par le bruit régulier des sabots. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle devait être là. Après tout, Château Noir n'avait rien à voir avec elle. C'était l'affaire des hommes, des chevaliers et de leurs serments ridicules.

« Tu pourrais au moins essayer d'être agréable, » lança Sirius, un sourire moqueur toujours au coin des lèvres.

« Agréable ? » Ariadna tourna la tête vers lui, les sourcils froncés. « Sirius, la seule chose agréable ici serait que tu tombes de ton cheval et te manges un arbre. »

Cette remarque déclencha une nouvelle vague de rires de la part de Rhys et Niklaus. Sirius, cependant, garda son sourire, bien qu'un peu plus crispé cette fois.

Leith, sans se retourner, intervint d'une voix calme mais ferme : « Ça suffit, vous deux. On n'a pas toute la journée. Château Noir est encore à quelques heures, et je préférerais arriver sans que l'un de vous ait été tué par l'autre. »

Ariadna grogna mais se tut, reportant son attention sur la route devant eux. Malgré son agacement apparent, une part d'elle se sentait presque soulagée de se trouver là, avec eux. Après tout, même dans les disputes et les piques incessantes, c'était toujours mieux que d'être seule face à son passé.

Mais cela ne changeait rien à son humeur. Château Noir, cette forteresse lugubre, se profilait déjà dans son esprit comme une promesse de davantage de complications. Elle serra les dents et talonna son cheval pour suivre le rythme, décidée à ne pas montrer à quel point cette expédition la pesait.

« C'est qui, ça ? »

La voix d'Ariadna fendit le silence glacé, mais sans élever le ton. Elle observa avec attention les deux silhouettes qui émergeaient des arbres, leurs formes sombres se détachant sur le blanc éclatant de la neige. L'air froid portait avec lui une tension palpable, comme si même la forêt retenait son souffle.

Les deux inconnues avançaient d'un pas irrégulier, une démarche oscillant entre précipitation et prudence. Quelque chose, dans leur manière de bouger, trahissait une urgence à peine contenue. Leurs vêtements, bien que adaptés au froid, semblaient marqués par l'usure, et il émanait d'elles une étrangeté difficile à ignorer. Ariadna fronça légèrement les sourcils. Il y avait quelque chose de suspect dans leur allure, une dissonance qui piquait son instinct.