le poids des confidences

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La journée démarra doucement, comme un vieux disque rayé qu’on écoute par habitude. Momo avait à peine fermé l’œil la nuit précédente, les mots de Fatou résonnant encore dans son esprit comme une mélodie qu’il n’arrivait pas à chasser.

Le soleil était déjà haut lorsqu’il pénétra dans l’enceinte du lycée. Les élèves, agglutinés en petits groupes, discutaient bruyamment ou se taquinaient joyeusement, comme si leur monde était parfaitement ordonné. Pour Momo, cependant, tout semblait bancal.

Le mystère de Fatou

Il se dirigeait vers son casier lorsqu’il croisa Aïssatou près de la salle des profs. Elle portait un pull beige qui contrastait avec le bleu de son jean, et ses lunettes cerclées de noir ajoutaient une touche studieuse à son allure déjà élégante.

"Salut, Momo," dit-elle avec un sourire doux.

"Salut, Aïssa," répondit-il distraitement, tentant de cacher son agitation intérieure.

Elle pencha légèrement la tête, une lueur de curiosité dans les yeux. "Ça va ? Tu as l’air... préoccupé."

"Juste... fatigué," éluda-t-il.

Elle sembla hésiter, puis posa une main légère sur son bras. "Si jamais tu veux parler, je suis là."

Il hocha la tête, touché par sa sollicitude, mais trop embrouillé pour engager une réelle conversation.

Alors qu’il poursuivait son chemin, il sentit une présence familière derrière lui.

L’intervention de Babacar

"Alors, monsieur le distrait, t’avais prévu de m’ignorer aujourd’hui ou quoi ?" lança une voix pleine d’énergie.

Babacar, son éternel complice, se planta devant lui avec un sourire espiègle. Sa chemise légèrement froissée et son sac négligemment jeté sur une épaule en disaient long sur son caractère décontracté.

"Salut, Babacar," répondit Momo, un faible sourire aux lèvres.

"Ne fais pas semblant de sourire. Je te connais. Qu’est-ce qui se passe ?"

Momo soupira. "C’est compliqué."

Babacar croisa les bras, son expression devenant plus sérieuse. "Avec les filles, j’imagine ?"

Momo acquiesça en silence.

"Ok, viens, on va se poser quelque part. Il faut qu’on parle," dit Babacar, tirant Momo par le bras.

Ils s’installèrent sur un banc à l’écart, près du terrain de basket. Babacar fixa Momo un instant avant de prendre la parole.

"Tu sais, Momo, t’as toujours été le gars cool, mais là, tu sembles vraiment paumé. Qu’est-ce qui s’est passé ?"

Momo hésita, mais il finit par tout lui raconter : la déclaration de Fatou, ses propres doutes, et son incapacité à y répondre.

Babacar resta silencieux, son regard se durcissant imperceptiblement.

"Fatou, hein..." murmura-t-il, presque pour lui-même.

Momo leva les yeux, intrigué par la réaction de son ami. "Qu’est-ce qu’il y a ?"

"Rien, rien," répondit Babacar avec un sourire forcé. "Écoute, Momo, si tu veux mon avis, tu dois être honnête avec elle. C’est une fille bien, elle mérite de savoir où elle en est avec toi."

"Et si je ne sais pas ce que je ressens ?"

Babacar posa une main ferme sur son épaule. "Alors trouve-le vite. Parce que des filles comme Fatou... on ne les laisse pas attendre trop longtemps."

Momo ne répondit pas, mais quelque chose dans le ton de Babacar éveilla un doute en lui. Pourquoi semblait-il si... tendu lorsqu’il parlait de Fatou ?

Un incident inattendu

La matinée continua, mais Momo ne pouvait se débarrasser du malaise qui l’habitait.

Au moment de la pause, alors qu’il se dirigeait vers la cour principale, un attroupement attira son attention. Plusieurs élèves semblaient rassemblés autour d’un point précis, leurs voix s’élevant dans un mélange d’exclamations et de rires.

Curieux, Momo s’approcha et aperçut Sokhna au centre du cercle. Elle tenait une guitare acoustique et jouait une mélodie entraînante qui fit sourire instantanément ceux qui l’écoutaient.

"Encore toi, Sokhna," murmura-t-il en secouant la tête, amusé malgré lui.

Sokhna, remarquant sa présence, lui adressa un clin d’œil avant de continuer sa chanson. Sa voix claire et vibrante semblait captiver tout le monde, y compris Momo.

"Elle est incroyable, pas vrai ?" dit une voix derrière lui.

Momo se retourna et vit Fatou, debout à quelques pas. Son sourire était chaleureux, mais ses yeux trahissaient une certaine retenue.

"Oui, elle l’est," répondit-il honnêtement.

Ils restèrent un moment à regarder Sokhna, jusqu’à ce que Fatou prenne la parole.

"Momo, tu as réfléchi à ce que je t’ai dit hier ?"

Momo sentit son cœur s’emballer. "Fatou, je..."

Avant qu’il ne puisse terminer, une balle de basket vint s’écraser à leurs pieds, interrompant leur conversation.

"Oops ! Désolé, les gars !" cria un élève depuis le terrain.

Fatou ramassa la balle et la lança avec une précision surprenante. Le joueur la rattrapa et lui fit un signe de remerciement.

"Je suppose qu’on parlera plus tard," dit-elle en souriant avant de s’éloigner.

Momo resta immobile, le poids de ses émotions devenant presque insupportable.

Les sentiments cachés de Babacar

Plus tard dans la journée, Babacar était seul, assis sur un muret près du terrain de football. Il regardait Fatou, qui discutait joyeusement avec d’autres élèves.

Son sourire s’effaça lorsqu’il murmura pour lui-même : "Si seulement tu savais ce que je ressens, Fatou..."

Mais Babacar n’était pas du genre à se laisser dominer par ses émotions. Il savait qu’il ne pouvait pas rivaliser avec Momo, et il préférait garder ses sentiments pour lui, même si cela lui faisait mal.

Une soirée pleine de réflexion

De retour chez lui, Momo s’allongea sur son lit, les pensées tournoyant dans son esprit. Fatou, Sokhna, Aïssatou... Chaque fille représentait une facette différente de sa vie, et il se sentait incapable de faire un choix sans blesser quelqu’un.

"Pourquoi est-ce que c’est si compliqué ?" murmura-t-il en fixant le plafond.

Mais au fond de lui, il savait que le véritable problème était sa peur : peur de prendre une décision, peur de perdre ce qu’il avait, peur de regretter.

Il ferma les yeux, se promettant de trouver une réponse... avant que tout ne devienne incontrôlable.

À suivre...

NB : vos critiques et remarques sont vivement souhaitées pour vu que je suis un débutant

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