MOTHIKA - Âmes-Soeurs Nocturnes (BoyxBoy)

Chapitre 34 : Run to the hills.

(Hellow! alors, je préviens, ce chapitre contient des gens nus, et des choses un peu graphiques et une petit glissade vers le SMUT. Ye be warned.) 

 L'air libre, à des dizaines de mètres au-dessus de la surface, par une échelle enfoncée dans le mur défoncé des couleurs du métro.
Pas le temps de s'attarder. Pas le temps de penser, de respirer les vapeurs de la nuit.
Quelle heure il est? Quatre, cinq heures? L'aube n'est pas si loin...
Courir.

Faubourgs de la ville. Si loin du phare. Si loin.
Six, sept kilomètres?
Peut-être...
Trop de distance.

Mon assassin le sait.
Il me jette un regard. Détermination. Un peu de peur. Merde...
"Plus vite!"

Je sais ce qu'il veut.
Et j'essaie. J'essaie d'utiliser cette rapidité surnaturelle de mon espèce.
Longer les rues vides de passants, les immeubles d'habitation en vieilles pierres en un éclair. J'essaie de faire appel à cette puissance dans mon sang. J'essaie vraiment.
Mais je ne peux aller que de quelques mètres en quelques mètres...

Pas assez de puissance. La marque me draine.
La tête me tourne. C'est trop demandeur, trop difficile.
Pourtant, j'arrive parfois à tenir dix jours sans me nourrir, mais là...

Je m'arrête pour souffler au milieu d'une ruelle vide. Vieux réverbère blafard qui éclaire le bitume souillé.
J'ai mal. J'ai mal aux côtes. Je sens Mothika qui me traîne, qui m'oblige à avancer, mais il ne peut pas me faire utiliser ce pouvoir, il ne peut pas m'y obliger.
Je le vois revenir vers moi, affolé.
Me prendre par les épaules.
Son contact est un fer brûlant, même à travers mes vêtements. Ses yeux, deux globes de sang.

 "Cours! S'il te plaît!"
Il supplie, me secoue.
Je le repousse brusquement. Mes crocs longs dans ma bouche.
"Je peux pas faire mieux!" Je crie, je tremble. "J'ai pas la force d'utiliser la super-vitesse, là!"

Aveu de faiblesse.
Et de terreur.
Il le sent, je crois. Parce qu'il s'avance de nouveau, hésite le temps d'un battement de cil.
"Je peux essayer quelque chose. Accroche toi!"


Je sais ce qu'il va faire avant même qu'il me saisisse par la taille et que je ne me retrouve en l'air. Non!
Non, c'est la pire idée, non!
"Arrête!"
Il ne m'écoute pas. Et même si je sais qu'il en chie un maximum, probablement affaibli lui aussi, il continue à s'élever, alors...
Je saisis une grosse poignée de ses cheveux, et je tire.

Il crie. Douleur. Surprise. Me lâche.
Il tombe avec moi, me rattrapant au vol avant que je ne m'écrase, diminuant ma chute, que je termine quand même les quatre fers en l'air sur les pavés.
Oh bordel ça fait mal!

"Mais bon sang!" Il gronde, se redresse, m'attrape par le T-shirt et me pousse dans un angle de rue avant que je ne puisse réagir. "Mais bon sang! Valère! Qu'est-ce qui va pas chez toi!"
Grande inspiration.
Me voilà appuyé contre le mur. Les poignets tenus au-dessus de ma tête par une seule de ses mains alors que l'autre me bloque la gorge.
Il se méfie. Il est pas con.
Et... C'est pas le moment! C'est pas le moment que mon connard de cerveau déverse des idées pareilles sous mes paupières!

 Je me donne une claque mentale. Arrive à aligner deux pensées cohérentes.
"Ça va pas marcher," j'explique la bouche sèche. "Voler. Ça sert à rien. Les Chiropteras vont se changer en chauve souris... Ils seront plus rapides que nous. Ils vont nous repérer dans le ciel. Si on va au phare comme ça... Ils vont trouver ta planque."
Je vois la compréhension éclore dans ses yeux. Il me lâche.
La marque tambourine. Deux secondes durant, j'avais oublié qu'elle existait...

"Je..." Il hésite encore. "Bon..."
Et... D'accord, ça je ne l'avais pas vu venir.
Comme s'il la tirait d'un fourreau invisible, son épée apparaît dans sa main. Il se tourne vers la rue, puis vers moi...
"Attends... Tu l'avais rangée où exactement?"
C'est plus fort que moi. Il faut que je comprenne ce genre de trucs.
Il n'utilisera pas cette arme contre moi, j'en suis sûr. Tout comme je suis sûr à présent qu'elle est en argent... Tueuse de Nocturnes.

"Magie démonique, poche de réalité..." Il a un geste de frustration. La fait disparaître. "Mais ça ne sert à rien. Je ne peux pas me battre. Pas dans cet état. Pas avec la marque. Pas avec toi derrière moi..."
Je le savais. Il est affaibli, lui aussi. Il ne le montre pas, mais...
L'idée qu'il se fasse prendre... Un poing se referme sur mes viscères.
J'ai même pas besoin de réfléchir, les mots sortent tout seuls.

"Alors laisse moi! Rompt le sceau." Je m'approche d'un pas. "Seraph ne me fera rien. Il ne s'est pas donné tout ce mal pour..."
Un battement de cil. Il est sur moi. Son visage déformé de colère, son souffle sur le mien. Ses yeux rouges comme des braises.
"Quoi?!" Sa voix ressemble à un rugissement de bête furieuse. "C'est ça que tu veux! Tu veux retrouver Seraph! C'est vraiment ça que tu cherches?"