INAYA

Chapitre 24: Un baiser pour oublier

Il restait à peine deux jours avant la fin de l'année. Les trois derniers mois s'étaient écoulés si vite, emportés par une vague d'événements inattendus, et je savais que ce n'était que le début de quelque chose de bien plus grand.

Ce soir-là, j'attendais Ricardo. Il devait passer me récupérer à 18h précises pour qu'on aille au marché de Noël, qui durerait jusqu'en janvier. Il m'avait proposé cette sortie pour me changer les idées. La dernière fois qu'on s'était vus, j'étais en colère contre Kayden et mes yeux rouges trahissaient mes pleurs. C'était aussi une première pour moi. Jamais je n'avais mis les pieds dans ce marché, ma mère étant soit absente, soit trop fatiguée. Ce serait l'occasion de découvrir cet endroit féérique.

J'étais vêtue d'un pull épais sous un manteau élégant en fausse fourrure blanche, qui ressemblait à une robe dans le style russe. J'avais mis un collant noir et des bottes assorties. Mon lissage avait disparu après mon shampoing, mais j'avais simplement fait un brushing rapide, comme d'habitude, et me maquilla légèrement.

— Eh bien, on dirait que madame a un rendez-vous ce soir ! me lança Deb avec un sourire malicieux.

— Ce n'est pas un rendez-vous, juste une sortie entre amis, répondis-je en haussant les épaules.

— Ah, prends-moi pour une idiote ! Je ne suis pas
née de la dernière pluie.

À ce moment-là, mon téléphone vibra, un message de Ricardo. Il est arrivé.

— Bon, on en reparlera plus tard, je dois y aller, dis-je précipitamment.

— Hmmm, c'est ça. Ne faites pas ce que je ne ferais pas, dit Deb en me lançant un clin d'œil.

Il était garé juste devant, m'attendant dans sa voiture. Je m'installe à côté de lui et lui fis un baiser sur la joue, geste simple de bonsoir. Il me sourit en retour.
— Tu as froid ? Tu veux que je mette le chauffage ? me demanda-t-il.

— Oui, s'il te plaît, si ça ne te dérange pas.

Le trajet ne dura pas longtemps, le marché de Noël n'était pas loin de chez moi.
Lorsqu'on arriva, l'endroit était immense, rempli de décorations festives et de lumières blanches étincelantes. Dès l'entrée, l'odeur de la nourriture flottait dans l'air, me mettant l'eau à la bouche.

Fais attention, tu pourrais reprendre encore des cuisses, plus que tu n'en as déjà.

— Alors, tu veux commencer par quoi ? C'est toi qui décides de ce qu'on fait ce soir, et d'ailleurs tu n'auras rien à payer.

Je ne m'attendais pas à cette dernière remarque. Je le regardai, étonnée.

— Oh non, Ricardo, c'est très gentil, mais ne te sens pas obligé. Je peux payer, tu sais.

— Ce n'est pas une question d'obligation, répondit-il en me surplombant de son regard habituel, vu sa taille. Ça me fait plaisir, et je préfère te voir sourire que pleurer.

Ses mots réchauffent mon cœur, et mes yeux pétillent de gratitude.

— Tu veux commencer par des sucreries ? me demanda-t-il avec un sourire complice.

J'en mourais d'envie, mais la voix dans ma tête persistait.

— Je ne pense pas que... que ce soit une bonne idée. Non, ce n'est pas que je n'ai pas faim, mais...

— Fall, c'est ok. Pour une fois, mange ce que tu veux, tu ne vas pas grossir pour si peu.

Je le regardai, interloquée. Comment savait-il que c'était ça qui me freinait ?

— Je sais, répondit-il en lisant mes pensées. Tu faisais des remarques quand je t'ai portée jusqu'à ta chambre étant bourrer le soir d'Halloween. Je t'ai écoutée, tu sais.