Les ombres de Piltover , la lumière de Zaun ( oc x vi )

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Irina , assise près de la grande fenêtre du salon, observant les lumières de Piltover scintiller au loin. Le calme environnant contrastait avec la tempête qui rugissait en elle. Depuis que Caitlyn avait prononcé ces mots — "Je l'aime toujours" — quelque chose s'était fissuré en elle, une vérité qu'elle s'était obstinée à ignorer depuis bien trop longtemps.

Elle baissa les yeux vers Vi, toujours endormie sur le canapé, un léger sourire sur son visage détendu. C'était la première fois qu'elle voyait Vi en paix depuis leur rencontre dans ce conduit, épuisée et brisée. Pourtant, Irina savait que cette sérénité ne venait pas d'elle. Ce n'était pas elle qui avait guéri Vi, mais l'espoir retrouvé en Caitlyn, l'amour qu'elles partageaient toujours, malgré tout.

Un souvenir lui revint soudain : Caitlyn et elle, des années plus tôt, assises sur le toit d'un bâtiment en construction. Elles riaient, rêvaient à haute voix d'un avenir où elles seraient invincibles, inséparables. À l'époque, Caitlyn était son refuge, tout comme elle avait essayé de l'être pour Vi aujourd'hui. Mais la vie avait tracé un autre chemin pour elles. Caitlyn avait choisi son devoir, son ambition, et Vi avait toujours aimé Caitlyn.

Irina inspira profondément, sentant la vérité s'imposer, cruelle mais libératrice. Elle n'était pas celle dont Vi avait besoin, pas plus qu'elle n'était celle que Caitlyn avait trahie. Elle avait tenté de se convaincre qu'elle pouvait être un pilier pour elles, qu'elle pouvait réparer ce qui avait été brisé. Mais elle voyait désormais que ce n'était pas son rôle.

Vi appartenait à Piltover. À Caitlyn. Et elle... elle devait trouver ce qui lui appartenait à elle, loin de tout cela.

Irina se leva doucement, veillant à ne pas réveiller Vi. Elle prit une feuille de papier et commença à écrire, laissant ses pensées s'écouler librement, un poids se soulevant à chaque mot.

Vi,

Je ne sais pas par où commencer, alors je vais simplement te parler comme je l'ai toujours fait, en espérant que tu liras ces mots avec la même attention que tu donnes aux silences.

Quand je t'ai retrouvée dans ce conduit, blessée, brisée, j'ai cru que ma seule raison d'être était de te sauver. Je voulais être celle qui pourrait réparer tes blessures, panser ton cœur, te ramener à la lumière. Mais je comprends maintenant que je ne suis pas celle dont tu as besoin. Je n'ai jamais été cette personne.

Je t'ai aimé, Vi. Je t'aime encore, et peut-être que je t'aimerai toujours. Mais cet amour n'est pas suffisant, parce qu'il m'a enfermée dans une illusion. Toi et Caitlyn, vous partagez quelque chose que personne d'autre ne pourra jamais effacer. Je le vois dans ton regard, dans la façon dont tu prononces son nom, même sans t'en rendre compte. Et je ne peux pas rivaliser avec ça.

Mais ce n'est pas pour cette raison que je pars. Je pars parce que j'ai compris que je m'étais oubliée. J'ai passé ma vie à vouloir être forte pour tout le monde — pour Piltover, pour Caitlyn, pour toi — et dans cette quête, j'ai perdu ce que je suis. Si je reste ici, près de toi, je continuerai à me perdre, à me battre pour une place qui ne m'appartient pas.

Vi, tu es plus forte que tu ne le penses. Tu as traversé l'enfer et tu as toujours trouvé un moyen de te relever. Je sais que tu en doutes, mais moi, je le sais. Tu n'as pas besoin de moi pour y arriver. Tu n'as besoin que de toi-même.

Promets-moi une chose : continue d'avancer. Pour toi, pour Caitlyn, pour tout ce qui compte vraiment. Et peut-être qu'un jour, quand nos chemins se croiseront à nouveau, je serai enfin la femme que je veux être.

Adieu, Vi. Merci pour tout ce que tu m'as donné, même sans le savoir.

Irina.

Puis, elle écrivit une deuxième lettre, plus courte, mais non moins importante.