LÀ OÙ TU N'ES PLUS...

LÀ OÙ TU N'ES PLUS, JE DEMEURE...

Notre rencontre, bien que fortuite, m'a bouleversée. Il est entré dans ma vie au moment où je m'y attendais le moins, comme un ange tombé du ciel, apportant avec lui une lumière que je n'avais pas vue venir. Dans chaque domaine de mon existence, il a déposé une touche de couleur, une perspective différente. Il voyait la vie autrement, avec une simplicité et une bienveillance que j'avais oubliées. Il détestait la méchanceté et m'a appris à apprécier la beauté des choses simples.

Je peine encore à écrire tout ce qu'il m'a laissé, tout ce qu'il a semé en moi en si peu de temps. Je me souviens encore de ses messages que je laissais en remis, comme si le monde pouvait attendre, comme si ce qui m'occupait était plus urgent que ses mots. Aujourd'hui, ces messages me hantent. Ils sont devenus des regrets. Je me demande sans cesse si l'attention que je lui ai donnée était suffisante. Si chaque appel manqué n'a pas été un instant perdu.

Aujourd'hui, je donnerais tout pour le revoir, juste un instant, pour lui dire tout ce que je n'ai pas su lui dire. Chaque mot que je n'ai pas eu le temps de prononcer, chaque émotion que je n'ai pas su lui transmettre, me pèse. Je voudrais pouvoir lui dire à quel point il a compté, à quel point il continue de compter. Mais il est parti trop tôt, sans que j'aie eu l'occasion de lui rendre la moitié de ce qu'il m'a donné.

Il me reste ce qu'il m'a laissé. Ses traces. Ses gestes. Sa lumière.

C'est étrange, ce sentiment de devoir avancer sans lui. Au début, tout semblait comme figé, dénué de sens, de saveur. Chaque jour sans lui m'apparaissait comme une épreuve, comme une perte. Et pourtant, petit à petit, quelque chose a changé. Ce qu'il a semé en moi n'a pas disparu. Ses souvenirs, loin de m'écraser, sont devenus comme des repères. Ils sont là, vivants, dans le moindre détail, dans l'odeur du matin, dans un geste spontané.

Il n'est pas là, et pourtant il est partout. Dans le vent qui frôle ma peau, dans la lumière d'un soir tranquille, dans la chaleur d'un instant de silence partagé. Sa présence n'est plus physique, mais elle se trouve dans les petites choses, celles que l'on perçoit à peine mais qui, soudainement, nous font sourire au milieu de nos pensées.

L'amour, je l'ai compris, ne part pas avec lui.

Le temps ne m'a pas guéri, il a simplement transformé la douleur. Il ne m'a pas pris ce que j'ai vécu avec lui. Il n'a pas effacé ses rires, ni son regard, ni cette manière qu'il avait de rendre chaque moment plus beau, plus intense. La souffrance a laissé place à une forme de douceur. Non pas que la tristesse ait disparu, mais elle s'est fondue dans une sorte de calme. Je n'ai plus ce sentiment de rupture totale. Il m'accompagne d'une manière plus subtile, plus douce, mais toujours aussi réelle.

Je souris parfois en pensant à lui, comme si une pensée heureuse venait de lui, comme si, d'une manière ou d'une autre, il me faisait signe. C'est dans ces petites lueurs, ces moments inattendus, qu'on comprend que l'amour ne meurt jamais. Il survit, sous forme de souvenirs, de pensées fugaces, de silences partagés. Ce n'est pas la douleur qui persiste, mais la beauté des moments vécus ensemble.

Il est toujours là, dans ce que j'ai appris à vivre sans lui.

Je me rends compte que ce n'est pas le vide qui me définit, mais tout ce qu'il m'a appris, tout ce qu'il m'a donné. L'amour ne se mesure pas à l'espace occupé, mais à l'empreinte laissée. Il a laissé sa marque sur mon cœur, et rien ni personne ne pourra l'effacer. Le manque, oui, il est là, mais il est devenu mon compagnon . Une présence qui, bien que discrète, illumine mes jours.

Les regrets, je les garde. Mais ils ne sont plus aussi lourds. Ils se sont transformés en une douce mélancolie, une reconnaissance de ce qu'il a apporté. L'amour ne se perd pas, il se transforme. Dans chaque sourire, chaque pensée, chaque instant de calme, il reste, invisible mais indélébile.