Tic Tac, les horloges tournent, me voilà.Mes doigts effleurent la flèche positionnée entre trois de mes doigts. D'un simple geste, elle atterrit entre les yeux de Melodias. 50 points, dommage, ce n'est qu'une photo.
— Où en es-tu ? me demande-t-elle au bout du fil.
Je saisis mon verre de whisky sur la table, apportant le verre à mes lèvres, j'avale une gorgée. Mes doigts essuient subtilement les quelques gouttes qui manquent de chuter au sol.
— J'arrive, on se rejoint à la rue dans l'angle de son immeuble ?
Un simple "Mh" est audible à mon oreille, alors que je raccroche. Seul mon téléphone et mes clés m'accompagnent lorsque je chevauche ma moto, vêtu d'une tenue entièrement noir. Prenant les routes les moins fréquentées à une heure si tardive, je dois éviter de me faire repérer.
La dernière fois que j'ai rendu une petite visite à Melodias, je suis reparti avec un petit souvenir, soigneusement rangé dans la protection de mon téléphone. Un papier sur lequel était simplement inscrit, "Ne fréquente pas Goro. Kyo".
Elle n'avait pas besoin de ça, je suppose qu'elle est assez prodigieuse pour savoir les conséquences qu'aurait cet acte. Qui sait, un jour, adviendra-t-il à ce qu'elle parle à Goro ? J'essaie d'être le plus silencieux lorsque je pose mes pieds au sol, mon bas de jogging est trempé par la pluie, rendant le poids du vêtement nettement plus conséquent.
— Qui est ce bel homme dévoué pour m'aider à éliminer une ingrate fille ?
J'embrasse le dos de sa main lorsque ma femme surgit de nulle part, dans cette ruelle étroite et sombre, couvrant son corps par des tissus similaires aux miens.
— Ton homme, affirmai-je.
Elle laisse échapper un ricanement, avant de me proposer une cigarette, que j'accepte volontiers. Je la porte à mes lèvres, avant que ma femme ne se dévoue à l'allumer avec son briqué.
— Tu devrais ralentir un jour, ça va finir par te tuer, finit-elle par me dire alors qu'elle enlace son bras autour du mien avant de se blottir contre moi.
— Sûrement.
Je souffle cela puis scelle mes lèvres aux siennes, avant d'expirer la fumée dans sa bouche.
— La première latte est toujours la plus nocive, alors prend-la à ma place si tu préfères.
Un rictus sournois apparaît sur son visage lorsque nous prenons le pas vers l'appartement de Melodias. Mes pas s'accordent à ceux de ma bien-aimée, tandis qu'arrivé devant la façade de l'immeuble, nous le contournons pour emprunter les escaliers de secours, menant non sans problème au velux de notre proie.
Chacun de nous deux rabattons notre cagoule respective sur nos visages afin de les dissimuler. Mon rôle à moi est de m'occuper de Melodias, celui de ma femme est de surveiller les alentours, au cas où. Elle m'a dit avoir manqué une fois à son devoir, mais je n'y ai pas trop prêté attention puisque les jours qui ont suivi son affirmation, rien n'a été dévoilé à la presse ou autre.
Je m'étais attendu à voir "attention aux alentours, quelqu'un y rôde", et cela aurait mené à des accusations sans suite, désormais, je l'ai averti qu'elle n'avait plus le droit à l'erreur, les cartes sont entre ses mains.
Par habitude, je ne prends plus la peine de regarder là où je mets les pieds, et m'accroupis instinctivement au niveau du velux.
— Passe-moi la boîte, chérie.
Elle m'obéit sans protester, puis m'observe, saisir le matériel nécessaire dans le compartiment métallique qu'elle m'a fourni pour que je force l'ouverture du velux. Après un seul et unique essai, la serrure cède. Bingo. J'humecte mes lèvres, avant d'inhaler l'air frais de l'extérieur. À peine eus-je écrasé ma cigarette que je ressens le manque de nicotine, j'ai envie d'un putain de joint.
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AMNESIA - EN PAUSE
RomanceUne fille en détresse. Un garçon au cœur altruiste. Melodias Eze, mannequine à temps plein, décide de quitter cette vie étouffante. Elle se contraint alors à se fondre dans la masse, lorsqu'elle entame son année de terminale à Tokyo, quitte à délai...