Retrouvailles... inattendue

874 61 45
                                    

Amelia se réveilla brusquement et se mit en position assise. Son dos était trempé par l'herbe. Elle se frotta les yeux. Elle était dans le parc. Elle soupira et se laissa retomber par terre. Elle avait un peu froid. En même temps, la fin de l'automne commençait à se profiler doucement.

-Faut qu'vous partiez, mam'zelle, le gardien du parc va arriver et il est pas gentil-gentil... fit une voix d'homme.

Elle regarda à qui elle appartenait. Un mendiant qu'elle avait déjà vu plusieurs fois.

-Oui... je sais... merci... dit-elle vérifiant discrètement ses poches en se relevant.

Tout y était.

-De rien.

Il lui eut un sourire qui avait quelque chose d'apaisant et de paternel. Il s'apprêta à partir. Le coeur de la jeune femme, habituellement indifférent aux diverses mediants, se fendit en deux.

-Attendez!, fit Amelia.

Elle sortit un billet de 20€ de son porte-monnaie et les donna à l'homme.

-C'est tout ce que j'ai sur moi. Je vous les donne. Merci de m'avoir prévenue. Et de votre sourire.
-Oh... vous savez, je n'ai pas besoin de tant d'argent...
-J'insiste.
-Merci...

Les yeux du mendiant s'emplirent de larmes de reconnaissance.

-Que la chance soit avec vous.
-Merci. Vous aussi.

Amelia sortit discrètement du parc et se dirigea vers son appartement.

-Toujours aussi matinale je vois... fit une voix dans son dos.

Cette voix grave, légèrement rocailleuse et cruelle, elle la connaissait de trop. Elle se figea.

-Comme tu le vois... souffla-t-elle.

L'homme s'approcha. C'était un bel homme. Des cheveux grisonnants, autrefois noir comme la nuit, des yeux gris qui n'exprimaient que tactique et froideur, une taille plutôt haute, une attitude hautaine, une carrure d'athlète, un visage carré.

-Tu n'as pas changé depuis notre dernière rencontre... dit-il en la jugeant du regard.
-En effet. Toi non plus, répondit-elle en regardant dans le vide.

Il se planta face à elle et eut un sourire qui n'exprimait aucune joie, aucune... gentillesse, aucune faiblesse.

-Tu es prête à remonter en scelle.

C'était une affirmation.

-Non. Je ne recommencerais pas à te suivre, padre.
-Oh... et bien dans ce cas...

Elle perçut du mouvement dans son dos, d'un geste, elle sortit son arme et la braqua sur l'homme derrière elle. Une armoire à glace. Le type en face d'elle était quasiment deux fois plus grand qu'elle. Il devait mesurer les deux mètres dix... voir vingt.

L'homme avança d'un pas. Elle resserra sa prise autour de la crosse de son arme.

-Ne bouges pas, ordonna-t-elle.
-Il bougera quand je lui dirais, rétorqua son père. Mais je crois que nous sommes prêts de ton appartement! Invite-nous donc!

Il eut un sourire faussement enjôleur mais cette... anomalie sur le visage glacial de Juan del Sur se fana comme une fleur.

-Hors de question, trancha Amelia, braquant son regard et son arme sur son prétendu père.
-Tu n'as pas le choix, fit-il.

Elle sentit brusquement le touché d'un canon froid sur sa tempe.

-Lèves les mains fillette. Et pas de geste brusques, gronda la voix grave du géant.

Elle obéit. Il lui prit son arme.

-Allons chez toi maintenant...
-Et si je refuse?

Le grand défit la sécurité de son arme. Amelia sentit son coeur remonter dans sa gorge.

-Je dois d'abord téléphoner à quelqu'un, fit-elle.
-Un message suffira, répondit son père.

Elle prit son téléphone.

"À: Mathieu Sommet
Message: Enfermez-vous dans les chambres et n'en bougez que lorsque je vous le dirais."

Bien sûr, la réponse fusa.

"De: Mathieu Sommet
Message: Qu'est ce qui a?"

"À: Mathieu Sommet
Message: Faites ce que je vous dis"

-Voilà... chuchota-t-elle en verrouillant son téléphone.
-Bien. Maintenant, en route. Passes devant. Et ne cherches pas à courir.

Amelia se mit donc en route, suivie de près par les deux tueurs.

-Mais pourquoi est ce que mon... père...

Même le penser était douloureux.

-... veut-il que je rempile? J'ai abandonné toutes affaires mafieuse depuis longtemps! Je me suis remise dans le droit chemin! Je... Je n'ai pas envie de retomber là dedans!

Ils arrivèrent en bas de l'immeuble.

-On prend l'ascenseur. Aller. Dépêches-toi, gronda son père.

Amelia appela l'ascenseur. Elle ne put s'empêcher de souhaiter qu'il soit en panne. Mais il arriva avec un petit "tig" distinctif. Les trois montèrent donc et l'ascenseur débuta son ascension.

S'en suivi un moment assez gênant et tendu. Mais je vous laisse imaginer la scène. Un grand costaud, arme au poing, un bel homme au regard glacial, l'air détendu, et une jeune femme, plus tendue que pourrait l'être n'importe quel être humain dans cette situation, dans un petit espace en mouvement avec les quatre saisons de Vivaldi en fond sonore.

L'ascenseur s'immobilisa avec un petit bruit bien typique.

Les trois compères sortirent. Amelia fut poussée en avant. Elle alla ouvrir sa porte. Ses mains ne tremblaient pas malgré son stress extrême. Ils entrèrent dans le grand appartement.

Le colosse se plaça à côté de la porte. Le mafieu alla s'asseoir dans le canapé de la jeune femme comme s'il était chez lui.

-Que me veux-tu?, demanda-t-elle en restant debout.
-D'abord que tu t'asseois.
-Je préfère rester debout.
-Il a dit: "Assis", gronda l'homme près de la porte en braquant l'arme sur la jeune espagnole.

Elle s'assit avant de glisser ses mains sous ses cuisses pour dissimuler leur tremblement.

-Que me veux-tu?, répéta-t-elle.

Le mafieu se leva en allumant une cigarette. Il lui présenta le paquet. Mais elle refusa d'un signe de tête.

-Tu te rappelles sûrement Madrid, Sidney, Acapulco, Denvers, Mexico, Bruxelles, Dublin et enfin, Shanghai... fit-il. Autant de ville où tu travaillais pour moi. Et autant de ville que tu as fuit par ma... faute...

Il eut un sourire en coin même s'il s'effaça aussi vite. Il poursuivit son discours.

-Tu as volé, tué, kidnappé et bien sûr, arnaqué. Tu es une joueuse. Tu maîtrises toutes les armes et tu aimes tuer.
-Plus maintenant. J'ai arrêté. Tout ça c'est fini pour moi.
- Vraiment? Et si on tuait un à un tes... amis... face à toi... Idiot de leur avoir dit de se cacher... surtout dans leur chambre... tu retomberais à mes services?

Amelia tremblait. Elle n'avait pas le choix.

-Et qu'elle est le deal?

-----------------
Nouveau chapitre! ^^

A votre avis, dans quoi va-t-elle s'embarquer? ;)

J'espère que mon chapitre vous a plu, comme d'habitude, faites le moi savoir en commentant ou en votant! ^^

Ps: je me suis déjà présentée mais malgré ça, j'aimerais organisé une FAQ (Foire Aux Questions) d'ici quelques chapitres. Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez. Même les plus connes. Sur moi ou sur Amelia et l'histoire en général. Je me ferais un plaisir de vous répondre! ^^ alors n'hésitez pas. Lâchez-vous! :D

À mercredi prochain les lecteurs! :)

Schizophrénie mafieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant