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Le soir tombait, et tout était calme dans ma maison, à l'exception du chaos qui régnait en moi. La journée avait été un véritable enfer. Dès que j'étais rentrée, je m'étais effondrée sur mon lit, incapable de retenir mes larmes.

Une heure plus tard, alors que j'étais encore enroulée dans ma couverture, mon téléphone avait vibré. C'était Ibti. Bien sûr, elle n'abandonnait jamais. Elle m'appelait toujours à la même heure pour vérifier si j'avais mangé, si je tenais le coup. J'ai hésité à répondre. Une partie de moi voulait lui parler, lui dire que ça n'allait pas. Mais l'autre, celle qui avait honte, voulait juste tout garder pour moi.

Finalement, j'ai décroché.

- Ibti : Siham ? C'est quoi cette voix ? T'as pleuré ?

Je n'ai rien répondu. Le silence parlait pour moi.

- Ibti : Hé, parle-moi. Dis-moi ce qui se passe.

Sa voix, douce mais inquiète, a tout déclenché. J'ai éclaté en sanglots. Des pleurs incontrôlables.

- Moi : (d'une voix tremblante) Ibti... j'ai...

Les mots ne voulaient pas sortir. J'avais honte, tellement honte. Comment pouvais-je lui expliquer ce qui s'était passé ?

- Ibti : (plus ferme) Siham, regarde, quoi que ce soit, tu peux tout me dire. Je suis là, d'accord ? Juste parle-moi.

J'ai pris une grande inspiration et j'ai tout lâché. Chaque détail. Ce qui s'était passé dans ce bus. La peur. La douleur. L'humiliation. Tout. Chaque mot semblait m'arracher un morceau de mon âme.

Quand j'ai terminé, le silence s'est installé. Mais ce n'était pas un silence de jugement. C'était un silence lourd, rempli d'émotion.

- Ibti : (doucement) Siham... je suis tellement désolée que tu aies vécu ça. T'as aucune idée à quel point ça me fait mal de t'entendre comme ça.

Je pleurais toujours, incapable de m'arrêter.

- Ibti : (avec douceur) Écoute-moi. Ce qui s'est passé, c'est pas ta faute. T'entends ? PAS. TA. FAUTE. Et je vais te le répéter jusqu'à ce que tu me croies.

Ses mots m'ont réconfortée, mais juste un peu. La douleur, elle, était toujours là.

- Ibti : (après un moment) Écoute, repose-toi ce soir. Demain, je viens chez toi. On va en parler, et on verra comment gérer tout ça, d'accord ?

J'ai hoché la tête, oubliant qu'elle ne pouvait pas me voir.

- Moi : (d'une voix cassée) Merci, Ibti.

- Ibti : Tu me remercieras quand t'iras mieux. Maintenant, dors. Et Siham... je t'aime, d'accord ? T'es ma sœur.

- Moi : Moi aussi, je t'aime.

Elle a raccroché, et je me suis effondrée, épuisée par mes émotions.

Plus tard dans la nuit

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais c'est une sonnerie qui m'a réveillée. Mon téléphone vibrait sur la table de chevet. Je l'ai attrapé à moitié endormie.

Un numéro masqué.

La première fois, je n'y ai pas prêté attention. Puis une deuxième. Une troisième. Une quatrième. À ce stade, j'étais pleinement éveillée, le cœur battant.

Après une cinquantaine d'appels manqués, j'ai vu un message apparaître sur mon écran :

"Appelle-moi. C'est urgent."

Un amour inattendu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant