Chapitre 1

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Ils appelaient ça une amnésie... Quel nom stupide pour une maladie. Le docteur avait beau m'expliquer encore et encore qu'elle n'était peut être que temporaire je n'y croyais pas.
Apparemment je m'étais évanouie après qu'on m'ait passé la bague au doigt. Mon "mari" s'appelait Liam Adams. Je me rappelle quand je me suis réveillée et qu'il m'a appelé Lauren, j'étais persuadée qu'il appelait une infirmière et je l'avais laissé m'appeler pendant 10 minutes avant qu'il ne me secoue pour me prévenir que c'était mon prénom. On m'a donné mon passeport pour me prouver tout ce qu'on me disait, Lauren Garrett et maintenant Adams, 26 ans, née le 19 avril 1989, domiciliée à Seattle. J'étais entrain de faire ma valise. Je sortais aujourd'hui de l'hôpital pour aller dans la maison de ma belle famille à Miami. Liam rentra dans la chambre et venu s'asseoir sur le lit derrière moi.
-Tu vas bien ? Me demanda t'il en sortant son téléphone pour textoter.
-Oui, lui répondis-je simplement en bouclant ma valise.
-Je suis passé à l'accueil ils m'ont donné le formulaire de sorti, notre voiture nous attend en bas, on pourra partir quand tu seras prête, m'informa t'il en se levant.
-Et ba on peut y aller, lui répondis-je en descendant ma valise de la table où je l'avais posé.
-Donne je te la porte, me dit-il.
Je lui donnai maladroitement et je faillis lui faire tomber sur les pieds. Il poussa un cris bizarre mais il la réceptionna correctement. Il devait mesurer 1m85 et était très musclé. Il avait des cheveux courts brun foncé, une barbe de quelques jours et des yeux peut être bleus. Sa peau était assez clair. Il portait un simple tee-shirt en col V et un jean bleu foncé délavé sur les genoux. Il portait son alliance et une grosse montre hors de prix au poignet. Je m'étais rapidement rendu compte que si la moi célibataire avait eu quelque difficulté à payer son loyer par le passé, la moi mariée pouvait passer ses journées à bronzer sur une plage privée. Quand je m'étais réveillée Liam avait eu l'aire de s'inquiéter pour moi mais sans plus alors je préférais rester sur la défensive.
Je lui ouvris la porte pour qu'il puisse passer sans encombre et lui emboîtait le pas. Il posa la valise sur le sol pour la tirer et appuya sur le bouton pour appeler l'ascenseur. Il arriva et nous montâmes a l'intérieur, je pressai sur le bouton "0" avant d'aller me caler au fond de la cabine.
-Et sinon... Commença-t-il un peu anxieux, tu te rappelles de quelque chose ou rien ?
-Rien, lui répondis-je en soupirant.
-Rien... D'accord, me répondit-il en sortant précipitamment de la cabine dès que les portes s'ouvrirent.
Nous sortîmes de l'hôpital et montâmes dans la voiture.
-Je n'ai pas pensé à demander aux médecins mais ils savent ce qui m'a fait m'évanouir et tout oublier ?
Liam avala sa salive et mit un certain temps avant de me répondre.
-Tu es amnésique parce que tu t'es tapé la tête en tombant, me répondit-il.
-Oui mais pourquoi est-ce que je suis tombée ? Je veux dire les gens ne tombent pas comme ça sans raison...
-Écoute je ne sais pas moi...
-Quand je me suis réveillée tu m'as dit que je m'étais évanouie après la cérémonie mais est-ce que tu m'as vu tomber? Insistais-je.
-Je euh... Je t'ai vu quand tu étais par terre c'est ma mère qui t'a trouvé, me répondit-il.
Il semblait très contrarié par toutes mes questions.
-Est-ce que je suis proche de ta mère ? Demandais-je pour changer de sujet.
-Non, vous vous détestez.
-Intéressant... J'ai pourtant la tête de quelqu'un qui s'entend bien avec sa belle-mère non? Lui dis-je en rigolant pour détendre l'atmosphère.
J'ouvris la boîte à gant pour regarder ce qu'il y avait dedans, je fouillais un peu dans un grand fracas ce qui le fit rire doucement, c'était la première fois que je le voyais rigoler. C'est quand même bizarre de ce dire qu'il me connaît, qu'il a des souvenirs avec moi alors qu'il est juste un inconnu a mes yeux. Je sortis un miroir de poche et me mis à l'examiner.
-Qu'est ce qui te fait si rire ? Lui demandais-je en ouvrant le petit miroir et en commençant à me regarder dedans.
-Je me rend juste compte que t'es pas si différente qu'avant, me répondit-il doucement en tournant dans une rue résidentielle et assez chic.
Je lui souris et continuai de me regarder.
-Tu es très belle tu n'as pas besoin de le vérifier, rigola-t-il.
-Je n'avais pas pris le temps de vraiment me regarder... Lui expliquais-je en le refermant et en le rangeant a sa place.
-C'est le tien, tu peux le prendre, m'indiqua-t-il.
-Ah, lui répondis-je en riant, je préfère le laisser là.
-Comme tu veux, on est arrivé, me dit-il.
Il sortit de sa poche une petite télécommande qui ouvrit un grand portail. Il conduisit la voiture jusque dans l'allée et je me retournai surprise de voir que le portail se refermait automatiquement après notre passage. Devant nous s'étalait un immense jardin qui ne comportait qu'une pelouse parfaitement tondue. Il gara la voiture et nous sortîmes tout les deux. Il sonna et je vis arrivée une petite dame rondelette habillée d'une robe bleu marine simple et d'un tablier noué autour de la taille derrière la grande porte vitrée. C'était une grande maison moderne, j'allai avoir la belle vie ici, pensais-je. Elle ouvrit la porte et nous accueillis avec un grand sourire chaleureux. Liam posa sa main sur le bas de mon dos et me poussa un peu pour me faire signe d'entrer. Je sursautai à son contact et il s'excusa tout bas en rangeant sa main dans sa poche de jean.
-Mademoiselle Lauren c'est si bon de vous revoir, me dit la petite dame en m'enlaçant un court instant.
-Merci, bredouillais-je simplement en avançant dans l'immense salon.
Un grand canapé en cuir blanc était disposé devant un immense écran plat, je me tournais ensuite vers un mur tout en baie vitrée qui donnait accès à l'arrière de la maison.
-Je peux aller voir? Demandais-je à Liam.
La petite dame fit une drôle de tête voyant que je lui demandais la permission.
-Je t'accompagne, répondit-il en me rejoignant.
Je le laissai passer avant moi et refermai la porte derrière nous.
-Qui est cette femme? Lui chuchotais-je.
-Miranda, c'est la gouvernante, m'expliqua-t-il en nous éloignant de la maison.
Il y avait une grande terrasse en dalle blanche ainsi qu'une immense piscine à l'eau bleu marine transparente, je me penchai et aperçus que "Adams" était inscrit en gros et gras au fond de la piscine.
-Votre nom de famille c'est le nom d'une société ou vous êtes juste très prétentieux ? Lui demandais-je sérieusement.
-C'est le nom d'une société mais ma famille est aussi très prétentieuse, me répondit-il en rigolant.
-Et sinon elle avait pas l'aire de savoir que j'étais amnésique ta Miranda non?
-Ce n'est pas ma Miranda c'est plutôt la tienne, c'est toi qui a insisté pour que je l'engage, rigola-t-il.
-Oh je suis une bonne personne alors non?
-C'était la seule candidate qui n'était pas proposée par ma mère, m'expliqua-t-il en continuant de rire.
-Je haie ta mère à quel point ? Lui demandais-je d'un coup sans réfléchir.
Il baissa les yeux, je venais de lancer un espèce de froid entre nous sans le vouloir forcément, je voulais juste comprendre qui j'étais et quelle était ma relation avec les gens qui allaient m'entourer.
-Énormément, me répondit-il simplement avec un petit sourire triste.
-Je ne voulais pas...
-Ne t'inquiète pas.
-Si, pardon, insistais-je.
Il se tourna dans la direction opposée à la mienne et respira un grand coup.
-Personne à part ma mère, ton meilleur ami et moi ne savent ce qui t'es arrivée.
-Mais pourquoi ?
-Ça ne doit pas s'ébruiter alors n'en parle à personne d'autre qu'à part à nous trois, me répondit-il fermement.
Il s'en alla sans un mot de plus et re rentra à l'intérieur. Je venais de froisser les choses entre nous, je détestais sa mère... Il ne me restait que "mon meilleur ami" pour me confier.
Je rentrai à l'intérieur, Miranda avait posé un verre d'eau sur la grande table du salon et me regardait avec insistance pour que j'aille le boire.
-Merci, lui dis-je doucement avant de le boire d'une traite. J'ai un téléphone n'est-ce pas?
-Bien sûre mademoiselle Lauren, tout va bien? Me demanda-t-elle étonnée.
-Oui, oui, je ne me rappelle plus où je l'ai mis c'est tout, la rassurais-je en faisant mine de chercher dans mes poches.
-Madame Adams l'a ramené hier, je l'ai rangé dans le buffet de votre chambre, me répondit-elle en partant précipitamment le chercher.
Elle emprunta un grand couloir et revenu quelques secondes plus tard.
-Elle vous a dit pourquoi elle l'avait pris? Lui demandais-je.
-Parce qu'elle se croit tout permis comme toujours, me chuchota-t-elle.
-Elle est ici? Chuchotais-je à mon tour.
-Non, mais on ne sait jamais, m'expliqua-t-elle très sérieusement.
J'attrapai le téléphone qu'elle me tendit et la remerciai. Je me mis à chercher dans mes contacts, je devais bien avoir des parents qui devaient s'inquiéter pour moi mais à ma grande surprise personne ne s'appelait maman ou papa dans mon répertoire. J'enfonçai mon téléphone dans ma poche et regardai autour de moi. Miranda s'était éclipsée et je me retrouvai seule complètement pommée. Je décidai d'emprunter le couloir qui devait mener à ma chambre. Il donnait sur plusieurs pièces et j'étais un peu effrayée par le fait d'ouvrir une porte qui m'emmène on ne sait où. Je respirai un grand cou et actionnai la première poignée. Je sursautai en découvrant Liam à l'intérieur, il était assis sur une chaise de bureau à roulette, de première vue en cuir, son ordinateur portable posé devant lui sur un grand bureau en chêne. Il s'arrêta de taper sur son clavier quand il me vit. La pièce était très impersonnelle et elle devait ressembler à toutes les photos qui correspondaient à "bureau moderne" sur Google en y repensant. Je ne savais pas trop quoi faire et attendais qu'il me dise quelque chose mais il me sourit juste et se remit à travailler.
-C'est ton bureau ? Me risquais-je.
-Oui, me répondit-il sans plus d'explication.
-Je cherchais notre chambre.
-C'est la porte tout au bout, m'indiqua-t-il.
-Merci.
Je répartis en fermant la porte derrière moi. J'allais donc directement à la dite porte. Un lit à baldaquin drapé de blanc se trouvait en plein milieu de la pièce contre le mur. Les fenêtres étaient grandes ouvertes ce qui faisaient flotter les draps. Le parquet en chêne clair avec un aspect ancien donnait assez de cachet à la pièce.
-Il y a une salle de bain attenante juste ici, tu dois sûrement avoir envie de prendre une douche.
Je me retournai après avoir sursautée, Liam se tenait adossé contre le mur.
-Désolé de t'avoir fait peur, reprit-il aussitôt.
-Pas grave, répondis-je aussi sec.
-C'est cette porte, m'indiqua-t-il en me montrant du regard une porte assortie au parquet qui se trouvait près du coté droit du lit.
-J'irais avant de me coucher, je préfère visiter avant, lui répondis-je en allant m'asseoir sur le lit.
Il hésita quelques secondes avant de venir s'asseoir à côté de moi. Il allait ouvrir la bouche mais la porte s'ouvrit brusquement. Une dame brune avec un carré court parfaitement lissé apparue, elle portait une chemisette saumon et une jupe de tailleur beige cintrée qui lui arrivait en dessous des genoux ainsi qu'une paire d'escarpin de la même couleur. Elle avait la même peau que Liam et portait des lunettes fines noires rectangulaires sur son nez.
-Même amnésique elle arrive à te faire tomber dans ses filets, ce n'est pas possible, soupira-t-elle.



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