Chapitre 12 | 𝒜𝒸𝒽𝓁𝓎𝓈

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Mes larmes cessent dès l'instant où j'entends la sonnerie de mon téléphone retentir.

J'hésite à répondre, mais je me dis que ça pourrait très bien être un des membres qui a besoin d'aide alors, je décroche.

- Achlys.

Je reconnaîtrais cette voix sans aucune hésitation, toujours aussi sombre et abrupte qu'avant.

Je sais pertinemment que je blêmis à vue d'œil.

Je suis tétanisée, incapable de bouger ou même de parler.

- Aucune parole ?

J'essaie de parler, mais aucun son ne sort. Je n'ose même pas bouger, je sens des regards partout sur moi. Je sais qu'il ne peut pas être là, dans mon appartement, mais cette idée ne quitte pas mon esprit. Je n'arrive pas à réfléchir correctement.

- Tu es devenu si fragile, c'est pitoyable Achlys. Comment as-tu pu en arriver là ? Finir dans cet état ?

J'ai envie de hurler.

- Après t'avoir entraîné pendant toutes ces années, voir que tu es devenue une fille, fragile, faible, qui se laisse submerger par ses émotions et pleure à tout-va, doit le rendre fou. Tu fais pitié Achlys.

LA FERME. LA FERME. LA FERME.

- J'ai tellement honte pour lui. Tu n'es même plus sur tes gardes.

LA FERME BORDEL..

- Je vais débarquer dans ton petit cocon et détruire cette bulle autour de toi. Tu sembles un peu trop oublié que je peux surgir à n'importe quel moment, n'importe où, sans même être présent Achlys. Beaucoup d'hommes de cette ville, et même des alentours sont sous mes ordres et m'obéissent comme des petits pantins, comme ton -

- LA FERME PUTAIN, dis-je en hurlant.

Je sais qu'il sourit à travers le téléphone. Je n'ai jamais osé lui parler de cette manière ni sur ce ton, mais je n'arrive plus à me retenir.

Sa voix me rend folle, je ne la supporte plus.

Ses paroles me donnent des envies de meurtre. Il me fait perdre mon sang-froid et il se réjouit de me voir dans cet état, même après tout ce temps.

- Tu te souviens contre qui tu te rebelles, très chère ? Dois-je te rappeler où vivent Thémis, la sœur de Ménétios, Ravena, la fille de Kratos ? Où Hélios à été enterré ? D'ailleurs, les jonquilles que tu as déposées l'autre jour sur sa tombe sont vraiment très jolies. Je me suis permis d'y laisser un petit quelque chose.

Putain. Mon sang ne fait qu'un tour.

- Va te faire foutre, crachais-je d'une voix que je ne connaissais pas. Laisse les en-dehors de tout ce bordel, putain. Ça a toujours été entre toi et moi, et ça le restera. Continue à jouer à l'homme intouchable qui se cache dans son château. Je te retrouverais et je te ferais la peau jusqu'à ce que tu me supplies d'arrêter. Je prendrais un malin plaisir à te voir crever à petit feu.

Sur ce florilège de jolis mots, je raccroche.

J'enfile des baskets en quelques secondes et cours comme si ma vie en dépendait jusqu'à la tombe d'Hélios.

J'espère de tout cœur qu'il n'a rien touché, sinon je jure que je le tuerais de mes propres mains, de la façon la plus horrible possible. C'est tout ce que mérite cette pourriture.

Cela fait bien des années que j'aurais dû le buter et en finir avec tout cela.

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J'inspecte de fond en comble sa tombe à la recherche du moindre indice : un micro, une caméra, une fleur, un poison... Mais rien. Rien ne semble avoir bougé.

Je ne comprends pas.

Aurait-il dit ça simplement pour me provoquer ? J'en doute. Ça ne lui ressemble pas.

Une nouvelle fois, mon téléphone sonne dans ma poche.

Bordel, c'est pas possible.

Un numéro inconnu.

"Il a bien déposé quelque chose sur sa tombe. Il est venu lui-même, accompagné de deux hommes et d'une femme. Il s'agissait d'une plante recouverte de poison. J'ai déposé un échantillon de cette dernière dans ta boîte aux lettres. À toi de nous analyser ça, ma très chère Brume de la Mort".

Le message est suivi d'un code en morse : −− ·− ·−−· ·−· ·· −· −·−· · ··· ··· ·

- Brume de la Mort, chuchotai-je.

Je souris sans même m'en rendre compte.

Je suppose qu'il est grand temps de me réapproprier ce surnom.

- Ne m'en veut pas Hélios, je sais à quel point tu haïssais quand je revendiquais ce surnom, mais cette fois, c'est pour la bonne cause . Je prends ça comme un signe du destin.

Cela fait plusieurs fois que je reçois ce genre de message assez étrange, toujours quand j'ai besoin d'aide. Comme si quelqu'un lisait dans mes pensées. Comme si on m'observait.

Je suis surveillée, je le sais, je le vois, je le ressens. Pourtant, je n'ai pas peur.

J'ai l'impression que cette personne ne me veut aucun mal, bien au contraire. Elle m'aide toujours. Mais pourquoi ? Qu'attend-elle en retour ?

Je suppose que je ne vais pas tarder à le savoir.

Je dépose un baiser sur sa tombe, comme toujours, puis repars chez moi. Plus prête que jamais à affronter mes démons. 

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 10 ⏰

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