Danger Zone

Prologue

    Il fait sombre, et le claquement de mes chaussures contre les cailloux brise le silence. Je cours depuis plus de dix minutes mais je ne suis pas essoufflée. Je longe un chemin blanc qui me mène à une forêt dans la pénombre. Je fuis quelque chose, je ne sais pas quelle est cette chose mais je suis sûre et certaine que c'est une menace. Un danger.

    Le vent siffle dans mes oreilles, tellement fort que je peux à peine entendre ce qu'il se passe autour de moi. Rien n'est détectable à vue d'œil, je ne le suis probablement pas non plus mais je continue à courir aussi vite que je le peux au beau milieu de la nuit. Je manque de me prendre un arbre dans la figure lorsque je me retourne pour voir l'ennemi. Personne.

  Je ralentis alors mes pas pour pouvoir reprendre mon souffle mais mes jambes se mettent à trembler et me font trébucher sur une racine, me faisant aplatir toute la surface de mon corps sur le sol.

    Il m'est impossible de me relever, j'essaye, mais je n'y arrive pas. Je suis comme aimantée à la Terre. Je tourne la tête pour observer autour de moi et je vois une ombre à ma droite -ou plutôt une silhouette-. Mon cœur s'accélère au moment où j'aperçois deux grandes billes vertes dans le noir complet. Elles sont lumineuses. Ce sont des yeux. Des yeux qui me fixent dangereusement.

    Impossible de faire marche arrière, puisque le propriétaire de ces yeux tient une arme braquée sur moi. J'entends des sons provenir de sa bouche mais je ne comprends aucun mots. Il essaye de me dire quelque chose. Je tente une nouvelle fois de me lever et cette fois c'est une réussite. Et c'est au moment où je m'apprête à partir que je l'entends me crier d'une voix stridente : "SUIS-MOI !".

    J'ai le sentiment qu'il ne faut pas que je le suive mais mes jambes me disent le contraire. Il commence à courir et je fais de même. Je le suis à deux mètres d'écarts de lui, je ne veux pas m'approcher trop de lui. J'ai peur, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.

    Au loin, une lumière scintille un peu plus loin dans la forêt. L'homme aux yeux émeraudes à disparu. Je décide d'aller voir d'où provient cette lumière jaune. Mes jambes sont lourdes, je pourrais m'écrouler à n'importe quel moment mais je continue à marcher en direction de l'éclairage. C'est une maison.

    Je m'approche le plus lentement possible de la résidence. Je dois y entrer, peut-être que quelqu'un pourra m'aider. Mais au moment où j'atteins le pavillon de la maison, une voix me parvient de la forêt : "Non, Adèle. N'entre pas, tu es en danger. C'est un piège. Tu dois partir d'ici. Il est un danger pour toi." C'est une voix de femme, les phrases sont dites en un souffle. J'ai l'impression de reconnaître la voix de ma grand-mère, mais je suis sûrement en train de devenir folle.

    J'arrive devant la porte d'entrée et je l'ouvre en vitesse pour m'y réfugier, mais je regrette immédiatement mon action quand j'entre dans la maison. Quatre hommes. Quatre hommes en train d'astiquer des armes et de les ranger dans des valises. Ils ne m'ont pas remarquée. Je tente de parler mais ma voix se brise quand la porte derrière moi s'ouvre. L'homme aux yeux verts.

- Pourquoi tu l'as ramenée ici ? dit un des quatre hommes. Tu étais censé l'achever.

    Les deux billes vertes se tournent vers moi, une arme encore une fois braquée sur moi. Et puis la seconde d'après, je sens la balle me traverser le cœur, faisant dérégler ma circulation sanguine et au dernier moment je vois la douille tomber sur le sol et moi de même.

- AAAAAAAAAH !

    Toujours le même rêve. Ce rêve que mon subconscient m'a créé alors que je n'avais qu'onze ans. Je ne sais pas pour qu'elle raison je fais toujours le même cauchemar, mais il me hante. Il me hante tous les jours. J'ai essayé de comprendre pourquoi mais aucune réponse ne venait. J'ai essayé de trouver cette forêt autour de chez moi, j'ai essayé de savoir si j'avais déjà vu ces personne mais rien. Ma mère avait souvent pensé que j'étais folle, que ce rêve ne signifiait rien, que j'avais probablement regardé trop de films. Alors au fil des années, j'ai laissé tomber mes recherches, me concentrant sur ma vie, sur ma propre carrière.

    Je ne savais pas qui étaient ces gens, je ne savais pas d'où ils sortaient, ni ce qu'ils me voulaient, jusqu'à ce que je le rencontre, lui, et que je comprenne que c'était bel et bien un rêve prémonitoire.

  Je m'appelle Adèle James et c'est ici que débute mon histoire.

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Voilà le prologue ! J'espère que vous appréciez, mais ce n'est que le commencement évidemment.

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