Une année de plus [HP]

20. Chute en enfer

Se promenant dans le parc du château, malgré le froid mordant, Drago se posa un instant sur un banc. Il observa un instant une petite fouine progressant dans la neige autour de l'arbre sous lequel il se trouvait. La petite fouine semblait être à la recherche de quelque chose. Quoi ? Il l'ignorait. Tout ce qu'il savait, c'était que c'était un animal carnivore, rien de plus. Cherchait-il de quoi manger ? Peut-être.

Observant autour de lui, il vit alors une pierre. Une petite pierre qui en soit, était somme toute d'une banalité affligeante. Sortant sa baguette, il la pointa dessus. D'un petit mouvement et d'une formule murmuré, le simple composant de minéraux se transforma, se métamorphosa. La matière inerte devient matière vivante, chaude. Une souris prit place là où la petite pierre dépassait de la poudreuse.

La fouine eut un mouvement de sursaut, se retournant vivement. Elle eut un instant d'observation, s'assurant que cette proie n'était pas un leurre très certainement. Après tout, il fallait être méfiant. Cette pauvre souris, si elle n'était pas un piège, allait terminer en casse-croûte, en un dîner hivernal fort goûtu. Voilà tout ce qu'elle voulait. Manger cette proie, qu'importe si c'était sous les yeux de cette étrange créature bipède qui se trouvait là. Était-elle à l'origine de l'apparition de ce repas ? Après tout, cette petite fouine savait que les bipèdes présents dans cet étrange terrier étaient dotés de capacités bien plus surprenantes qu'on ne pourrait le croire à première vue. Sans plume, elles pouvaient voler. Elles produisaient du feu comme les créatures de cette terrifiante forêt. Elles changeaient certaines choses en d'autres.

La fouine savait qu'elle n'avait senti la moindre souris. Aucune odeur de rongeur n'était présente autour de cet arbre. D'où pouvait-elle bien venir ?

Drago attendit, sans bouger malgré l'inconfort de sa position. Sa baguette était rangée avant que la fouine ne puisse se tourner. Après tout, la caler dans sa manche n'avait rien de bien compliqué. Il attendait que la fouine agisse. Elle avait aperçu cette souris qu'il avait métamorphosé à l'instant. Si cette fouine était affamée, elle la mangerait et serait repu pour quelques heures voir quelques jours. Elle prenait un temps fou pour se décider, si bien que la souris, qui n'avait pas remarqué la fouine, faisait sa toilette, passant ses pattes sur sa tête.

Enfin, la fouine, ayant fini son analyse de la situation et de la souris s'attaqua à elle, l'attrapant. Elle faisait fi des cris de terreurs et de douleurs du rongeur, lui broyant les os, plantant ses crocs dans le corps frêle et fragile de sa proie. Son dîner ne pouvait plus que se résigner de sa destinée et de sa mort. Cette scène se déroulant sous les yeux du pauvre Serpentard qui virait pâle.

Malheureusement pour lui, comment faire attention à son propre environnement alors qu'il était exactement comme la souris. Il n'avait lui-même pas fait attention autour de lui avant qu'il n'entende un craquement. Se levant du banc, il observa autour de lui. Il ne voyait rien jusqu'à ce que son instinct lui dicte de lever son regard. Une branche brisé s'approchait de lui, le frappant.

La douleur irradia son crâne alors qu'il s'écroula par terre. Évitant de justesse le banc en pierre, sa vision se brouillait. Comment avait-il pu se faire avoir ainsi aussi facilement ? Pourtant, il s'avérait que ses détracteurs étaient nombreux.

Les rires qu'il entendit et les silhouettes à qui ils appartenaient, il les connaissait très bien. Même trop bien. Il aurait dû se méfier, il le savait pourtant. Quel idiot il avait été. Ou alors, c'était le destin qui le punissait d'avoir espéré changer ?

Plongé dans le noir, il tentait de se repérer. Il n'arrivait pas à trouver sa baguette. D'ailleurs, il n'avait pas sa robe de sorcier. Qu'est-ce que c'était que ça ? Il l'avait pourtant il y a quelques instants. Il ne comprenait absolument pas ce qu'il se passait. Il aurait pourtant juré avoir aperçu deux gryffondor juste avant qu'il ne plonge dans ce noir. Il tourna sur lui-même, tentant de voir quelque chose, en vain. Il ne voyait rien. Il se mit alors à avancer. Il devrait bien tomber sur un objet, une porte, qu'importe. Ca pouvait être n'importe quoi tant que c'était une chose qu'il pouvait voir ou toucher. Cependant, cette recherche fut de courte durée puisqu'il se sentit d'un seul coup chuter. Une chute longue qui lui fit pousser un cri qu'il ne put contrôler.

Si la chute fut brutale, le choc à la réception le fut encore plus. Il avait mal de partout, jusqu'en dans les os. Et quand il ouvrit les yeux, il se retrouva dans un lieu qui lui était aucunement inconnu. Bien au contraire, il connaissait cet endroit sur le bout des doigts. Les murs à la tapisserie verte. Le parquet rugueux sous ses doigts alors qu'il était encore assis sur le sol. Les meubles étaient faits dans des bois aux tonalités de noir ou de brun très sombre. Les portraits qui décoraient les murs. Des portraits ? Non. C'était des tableaux mais les toiles étaient vides. Seuls des décors ou des fonds brumeux étaient représentés. Il n'y avait plus rien à l'intérieur.

Soudain, un hurlement jailli du couloir dans lequel il était. Un hurlement sinistre et roque. Un hurlement qui le glaça jusqu'aux os. Tremblant, il se releva. Il voulait faire demi-tour. Il ne voulait surtout pas rester ici. Sur ses deux jambes, il courut alors à l'opposé du rugissement qui avait retenti. Il courra jusqu'à en perdre haleine. Il avait l'impression que ses jambes étaient d'une lourdeur extrême. Il avait l'impression de ne pas avancer alors que pourtant, il donnait tout. Il se sentait essoufflé par sa course qui pourtant, était d'une immense lenteur. D'ailleurs, le décor défilait devant lui. Il le voyait bouger mais il semblait être le même. Enfin, une porte apparut devant lui après ce qui lui parut une éternité. La lourde porte s'ouvrit alors qu'il arrivait à sa hauteur. Pensant pouvoir fuir ce couloir infernal, il la passa sans préavis.

La porte passée, il se retrouva dans une salle à manger entièrement vide à l'exception de la grande table et des chaises qui l'entouraient, tous dans un bois et un tissus noir. Le lustre au-dessus de la table se balançait lentement dans un grincement lent, jetant sa lumière tremblante sur les murs.

— Qu'est-ce que...

Drago ne comprenait pas ce qu'il se passait. Son pouls pulsait dans ses tempes, effréné, terrifié. Lui qui avait tenté de s'échapper du couloir était maintenant prisonnier dans cette salle. Aucune sortie n'était visible. Il n'y avait aucune porte à ouvrir, aucune fenêtre par laquelle s'enfuir. Il était prisonnier dans cette salle de l'horreur. La panique aussi ardente et brûlante qu'un incendie l'empêchait de résonner correctement. Rien ne l'avait préparé à une telle épreuve. Il ignorait la raison de sa présence ici. Il ignorait comment sortir. C'était totalement démuni qu'il se retrouvait ici, sans porte de sortie. Un instant plus tôt, il était pourtant encore dans la cour du château. Juste avant de se retrouver dans cette pièce, il observait une simple fouine chercher de quoi se nourrir sur cette neige à la pureté entachée par le sang de la souris qu'elle avait attrapé. Il n'était pas un serpent, ni même une fouine. Il n'était qu'une petite souris venant d'être enfermée dans une boîte sans possibilité de revoir la lumière du jour.

Face à ce constat, une larme glissa le long de sa joue, suivit par un sanglot désemparé. Accablé, démuni, il se sentait condamné.

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NDA

Ce chapitre est plus court que les précédents et les autres risque d'être pareil. En tout cas, comme vous avez pu le voir, nous entrons dans une nouvelle phase pour notre pauvre Drago. Il est temps pour lui d'affronter ses démons !

Sinon, je risque de perdre la régularité que j'ai à peu près réussi à avoir car je travaille sur deux autres projets à côté. Comme certains le savent, j'écris une histoire originale, mais il y a aussi autre chose que je garde secret encore pour le moment, même si j'ai hâte de tout révéler !

Avez-vous des idées de ce que je suis en train de préparer ?

Ig : sirrha_wttp