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Cela faisait des jours que je sentais quelque chose d'étrange dans l'air.

Mon père avait changé. Il était plus silencieux, plus dur dans son regard. D'habitude, il se contentait de me lancer des piques à demi-mot, mais là... Il ne disait rien. Comme s'il préparait quelque chose.

Je voulais croire que ce n'était rien. Que j'imaginais. Que ce bonheur fragile que j'avais retrouvé avec Souleymane ne disparaîtrait pas.

Mais ce soir-là, tout a basculé.

: Siham, viens t'asseoir.

Sa voix était ferme, sans appel. Je m'installai sur le canapé, le cœur serré. Il me fixa longuement avant de lâcher d'un ton tranchant :

: J'ai été patient. J'ai fermé les yeux. Mais c'est fini.

Je sentis mon estomac se nouer.

- Moi : Qu'est-ce que tu veux dire ?

: Ce garçon. Souleymane. Il ne sera jamais ton mari.

Son ton était glacial, définitif.

- Moi : Tu ne peux pas m'imposer ça.

: Je ne t'impose rien, Siham. Je t'ouvre les yeux. Cet homme n'est pas pour toi. Il n'a rien à t'offrir, rien à t'apporter. Et tu le sais très bien.

- Moi : Il a changé. Il fait des efforts.

: Il restera toujours le même.

Je secouai la tête, les larmes aux yeux.

- Moi : Tu ne le connais même pas...

: Je sais ce que j'ai besoin de savoir.

Il se leva et s'éloigna, comme si la discussion était déjà terminée.

- Moi : C'est ça, ta décision ? Tu détruis ma vie et tu pars ?!

Il s'arrêta net et me regarda par-dessus son épaule.

: Tu me remercieras un jour.

Puis il quitta la pièce, me laissant seule avec mon cœur en miettes.

De l'autre côté de la ville...

P.D.V Souleymane

Souleymane était adossé contre un mur, les poings serrés, son téléphone à la main.

- On doit parler. Ce soir. Viens seul.

Le message de son oncle brûlait son écran.

Il savait ce que ça voulait dire. Son passé venait de le rattraper.

Quand il arriva à l'endroit, son oncle l'attendait, assis sur une chaise en bois, une cigarette entre les doigts.

- Oncle : Tu croyais pouvoir m'éviter éternellement ?

Souleymane ne répondit pas.

- Oncle : T'as une dette. Je suis fatigué d'attendre.

- Souleymane : J'ai rien à voir avec tes affaires.

Son oncle éclata de rire.

- Oncle : C'est marrant. Parce que moi, j'ai une mémoire impeccable. Et la dernière fois que t'as eu besoin d'aide, tu m'as supplié. De plus, cette dette appartient à la famille, ton père était compris dedans.

Souleymane serra les dents. Il le savait. Cet homme n'oubliait rien.

- Souleymane : Je vais te rembourser.

- Oncle : Oh, mais je le sais bien. Et je vais même t'aider à trouver comment.

Il écrasa sa cigarette et le fixa d'un regard perçant.

Un amour inattendu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant