La nuit était tombée depuis longtemps, et pourtant, j'étais toujours assise sur mon lit, fixant mon téléphone.
Un message de Souleymane clignotait sur l'écran.
- Souleymane : Prête ?
Prête ?
Comment je pouvais être prête ?
Fuir. Tout laisser derrière.
Mon père. Ma mère. Mon frère.
Ma vie.
Une part de moi criait que c'était une folie. Que j'étais en train de faire la pire erreur de ma vie.
Mais une autre... Une autre hurlait que c'était notre seul espoir.
J'ouvris la conversation avec Ibtissem et tapai :
- Moi : Je peux te voir ?
Ibtissem ❤️ : Bien sûr. Qu'est-ce qui se passe ?
- Moi : Viens. C'est important.
Quelques minutes plus tard, elle était là.
Elle me regarda, son regard fouillant le mien.
- Ibtissem : Siham, c'est quoi ce visage ?
Je baissai les yeux, triturant mon pull.
- Moi : J'ai pris une décision.
Elle fronça les sourcils.
- Ibtissem : Quoi ?
Je pris une grande inspiration.
- Moi : Je pars avec Souleymane.
Silence.
Un silence si lourd qu'il m'étouffait presque.
Puis, brutalement, elle lâcha :
- Ibtissem : T'es malade.
Je relevai les yeux, surprise.
- Moi : Ibtissem, je...
- Ibtissem : Non, tais-toi. Tu te rends compte de ce que tu dis ?!
Elle s'éloigna, passa une main sur son front, complètement déboussolée.
— Ibtissem : Fuir ? Mais fuir où, Siham ?!
— Moi : N'importe où ! Du moment qu'on est ensemble !
— Ibtissem : Non, non, non...
Elle secoua la tête, refusant d'y croire.
— Ibtissem : Tu vas briser ta famille.
Ses mots étaient un poignard.
— Moi : Ma famille m'étouffe...
— Ibtissem : Ils t'aiment !
— Moi : Ils m'aiment à leur manière. Une manière qui me détruit !
Elle me fixa, bouleversée.
— Ibtissem : Et Souleymane ? Tu crois qu'il va tenir ?
— Moi : Il a promis...
Elle soupira, et sa voix se brisa :
— Ibtissem : Les promesses, c'est beau. Jusqu'à ce qu'elles éclatent en mille morceaux.
Mon cœur se serra.
— Moi : Tu crois que j'ai une autre solution ?
Elle ferma les yeux un instant.
— Ibtissem : Je veux juste pas que tu regrettes.
— Moi : Je regretterai pas.
Mensonge.
